La naissance du parc animalier de Sainte Croix
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Le parc de Sainte-Croix ouvre ses portes en 1980 à l’initiative de Gérald Singer, agriculteur, qui souhaite en faire « une école de la nature ». Regroupant la faune de la région, le parc a en effet pour vocation de sensibiliser le grand public à la biodiversité et à la préservation de l’environnement.
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Date de publication du document :
08 déc. 2021
Date de diffusion :
08 août 1980
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Le parc de Sainte-Croix a vu le jour par la passion d’un homme : en 1967, Gérald Singer rachète les terres qu’il exploitait alors en tant que fermier, dans le but d’en faire un parc animalier : le parc, initiative privée et familiale, ne bénéficie alors d’aucun financement public ou d’aucune subvention. Son objectif est alors de présenter au public, et en particulier aux jeunes générations, la faune européenne, par la création d’un « parc de vision », selon le terme de l’époque : il ne s’agit pas de créer un zoo mais un espace où les animaux évolueraient en semi-liberté. Les travaux commencent en 1976 : des digues sont construites afin de créer des étangs. Le parc se trouve d’ailleurs au sein du « pays des étangs », un environnement qui abrite une grande diversité animale et végétale.
Cette création s’inscrit dans un contexte de développement d’un tourisme vert qui s'est développé dans la foulée du mouvement environnemental qui a pris forme au début des années 1970. L'intérêt grandissant du public pour l'environnement et les activités de plein air conduit à la multiplication des parcs privés environnementaux dans les années 1980.
Lors de l’ouverture en 1980, le public découvre ce qui est présenté dans le reportage : les cerfs, premiers animaux arrivés au parc, les chevreuils, les chats sauvages, les rapaces, les renards… Le parc de Sainte-Croix se nomme ainsi en référence au couvent et à la tuilerie qui occupaient le lieu-dit jusqu’à la Révolution. Gérald Singer, soutenu par sa femme Liliane, entreprend alors de développer le parc, tout en restant agriculteur. Ses deux fils, Pierre et Laurent, reprennent les rênes à la fin des années 1980, même si Gérald Singer continue jusqu’à son décès en 2011, à garder un œil sur le parc depuis sa maison dominant la plaine des cervidés…
Gérald Singer évoque dans le reportage la création prochaine d’une ferme pédagogique. Baptisée « la ferme de Gérald », elle est un hommage au métier d’origine du fondateur du parc, par désir de conserver la mémoire des pratiques agricoles traditionnelles, mais aussi un moyen de familiariser les enfants avec des espèces domestiques délaissées par l’Homme dans un contexte de développement de la mécanisation agricole.
En 1986, le parc accueille sa première meute de loups. Le loup devient alors l’animal-totem du parc. Le parc s’attache dès lors à bousculer les idées reçues sur le loup, souvent considéré dans l’imaginaire populaire comme cruel et dangereux, les attaques de bétail dans les Vosges alimentant cette idée. Les animations et panneaux pédagogiques proposés par le parc tentent au contraire de réhabiliter le loup. En 2010, les premiers hébergements au cœur du parc sont créés. Cette offre d’hébergement s’est considérablement
développée durant la décennie, répondant à une demande du public, qui souhaite vivre une véritable expérience immersive au plus près des animaux. Des lodges nature, proposant des services parfois haut de gamme comme la présence d’un spa, permettent d’accueillir un public plus éloigné géographiquement et plus aisé, le coût de l’hébergement étant assez élevé. Cette nouvelle activité permet donc d’élargir le profil socio-économique des visiteurs du parc. Par ailleurs, en 2020, Sainte-Croix est le premier parc européen à recevoir l’écolabel « service d’hébergement touristique » pour ses lodges nature. Ce label européen, décerné sur des critères de respect de l’environnement à la demande de la société concernée, est un moyen pour le parc d’attirer les visiteurs en quête d’un séjour éco-responsable, une clientèle elle aussi souvent plus aisée.
Cette « montée en gamme » du parc nécessite des innovations constantes : le nombre d’espèces présentées augmente, et ne se limite plus à des animaux originaires d’Europe ; en témoigne la nouveauté de l’année 2019 : une zone dédiée aux grands espaces nord-américains.
Aujourd’hui, le parc abrite plus de 130 espèces et 1500 animaux sur 120 hectares, ce qui en fait le premier parc de faune européenne de France.
L’année 2019 fut une année phare pour le parc, avec une fréquentation-record : plus de 350 000 visiteurs. Le parc s’appuie aujourd’hui sur l’intérêt du public pour un tourisme plus local et respectueux de l’environnement, un tourisme « feelgood », sans culpabilité, selon les mots du directeur actuel du parc, Pierre Singer.
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Le reportage date de 1980, année de l’ouverture du parc. De par sa durée d’abord, de par son traitement ensuite, il nous paraît bien éloigné des standards actuels des reportages. En effet, ses 6 minutes, avec ses longs plans sur les animaux, en font pour le téléspectateur un moment presque contemplatif ! Par ailleurs, le choix de la musique, les commentaires très précis, presque scientifiques (la définition de biotope est un modèle du genre…) sont très caractéristiques des reportages de cette période. On ne se contente pas alors du factuel, il faut instruire le téléspectateur, le faire voyager par la même occasion.
La thématique du reportage est assez novatrice pour l’époque. En effet, même si les années 1970 et 1980 sont des moments d’émergence des questions environnementales, la préservation de la biodiversité, la sensibilisation à l’environnement sont des thèmes qui interpellent davantage le grand public à partir des années 1990, et notamment après la conférence de Rio en 1992, où la notion de développement durable est employée pour la première fois.
Gérald Singer œuvre dès l’ouverture pour faire du parc une vitrine de la biodiversité. Le reportage insiste d’ailleurs sur la vocation patrimoniale et de préservation de la biosphère du site. Le parc est toujours très engagé aujourd’hui dans la sauvegarde des espèces en participant à des programmes comme par exemple les programmes européens d’élevage EEP, qui œuvrent à la préservation d’espèces en voie de disparition, comme le pélican frisé ou encore le panda roux. Le parc est par ailleurs doté de son propre fonds de dotation en faveur de la biodiversité : est reversée à des programmes nationaux et internationaux de sauvegarde de la nature une partie des sommes collectées notamment par le biais du parrainage de certains animaux du parc.
L’accent est mis dans le reportage sur la vocation pédagogique du site, notamment auprès des enfants. Gérald Singer souhaitait les sensibiliser à la préservation de la nature et au respect animal. Les sorties scolaires sur le site deviennent incontournables pour les enfants de la région, le parc accueille aujourd’hui plus de 25 000 scolaires chaque année. En 1980, nombreux sont les sceptiques face à l’initiative de Gérald Singer d’ouvrir ce type de structure. Les journaux de l’époque parlent de « goût du risque » pour ce projet qui semble un peu fou. Les observateurs économiques prédisent à Gérald Singer, qui ne bénéficiera alors d’aucune aide financière, une rentabilité économique faible. Quarante ans plus tard, il n’en est rien : le parc connaît une fréquentation croissante, avec un chiffre d’affaire en hausse, et constitue une des locomotives du tourisme en Moselle-Sud. Le site contribue à accroître l’attractivité et le rayonnement éco-touristique du territoire du pays de Sarrebourg.
Transcription
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