La Baie de Somme touristique

25 juillet 1989
06m 18s
Réf. 00508

Notice

Résumé :

Reportage qui nous explique et nous montre les atouts à la fois économiques et touristiques de la Baie de Somme. Les "locaux" y pratiquent la chasse au cercueil ou vivent de la pêche comme au Crotoy. Anne-Marie Goales du comité départemental du tourisme explique qu'il est pratiqué un tourisme familial qui est attiré avant tout par l'espace et la nature. Seul bémol au tableau la pollution des plages. Mais la Baie de Somme c'est aussi les prés-salés, les phoques, les bouchots et salicornes...

Type de média :
Date de diffusion :
25 juillet 1989
Source :
FR3 (Collection: Estivales )

Éclairage

La Baie de Somme est devenue l'un des principaux sites touristiques de la Picardie ; les statistiques récentes de fréquentation le prouvent : 7,8 millions de nuitées touristiques, ce qui correspond à environ 952 000 vacanciers auxquels s'ajoutent 1,2 million d'excursionnistes, visiteurs à la journée résidant à plus de 100 kilomètres du lieu visité selon les définitions statistiques habituellement utilisées. De plus, il s'agit d'une destination connue et reconnue sur le plan international, puisque 26% des visiteurs (vacanciers ou excursionnistes) sont étrangers ; la proximité de la Belgique et du Royaume-Uni et l'accessibilité autoroutière de la Baie de Somme à partir de ces deux États – par l'intermédiaire de l'autoroute A16 et/ou du Tunnel sous la Manche – permettent de l'expliquer.

Le territoire de la Baie de Somme dispose de plusieurs labels qui soulignent à la fois la qualité de son patrimoine naturel et la valorisation touristique de celui-ci : la baie de Somme est ainsi membre du club des plus belles baies du monde ; elle est reconnue, depuis janvier 1998, au titre de la Convention sur les zones humides (convention de Ramsar, 1971), traité intergouvernemental qui engage "à maintenir les caractéristiques écologiques des zones humides d'importance internationale et à planifier “l'utilisation rationnelle”, ou utilisation durable, de toutes les zones humides se trouvant sur leur territoire" ; elle a enfin été classée "Grand site de France" en 2011. En outre, elle possède en son sein deux sites classés : Le Cap Hornu, la pointe du Hourdel et l'estran adjacent (soit une superficie de 3040 hectares) ainsi que le Marquenterre, site classé depuis 1998 (soit une superficie de 2200 hectares). L'activité touristique induit des retombées économiques importantes qui ont été évaluées à environ 160 millions d'euros sur le plan local.

Le reportage cherche à montrer les différentes facettes du territoire et les activités qui y sont pratiquées à partir d'une distinction entre "gens d'ici" (incarnés par les chasseurs, les pêcheurs, les agriculteurs et les cultivateurs) et "gens d'ailleurs" (attirés par les atouts balnéaires de la destination, plages et baignades, ainsi que par l'environnement naturel) qui tend à suggérer une opposition entre autochtones et touristes. Or une telle différence n'a pas lieu d'être puisque les activités des uns peuvent être pratiquées par les autres. De plus, la distinction que l'on peut opérer entre touriste et résident est ténue, comme le montre la première personne interrogée qui, après plusieurs locations saisonnières, a choisi de faire construire sa maison en baie de Somme.

Dans le reportage, la fonction touristique du lieu est matérialisée par les pratiques (baignade, bronzage), par les acteurs locaux du tourisme (comité du tourisme du département et syndicat mixte d'aménagement de la côte picarde) et enfin par la présence, en fil rouge, du petit train touristique reliant, durant la saison, les stations balnéaires entre elles.

Pierre-Jacques Olagnier

Transcription

(Musique)
Intervenant
En vacances, on va à la pêche, évidemment. On va à la pêche. Comme j’avais un bateau, nous allions à la pêche aux maquereaux, aux mulets. Nous allons à la pêche ce qu’on appelle au raccroc, les pêcheurs à pieds. Et puis des promenades. Des promenades aux alentours, les promenades dans le Crotoy. Ça nous plaît beaucoup.
(Musique)
Intervenant
Sain-Firmin-lès-Crotoy, là où nous avons loué une petite villa. Nous sommes restés le temps de nos vacances. Et puis ça ne nous a pas déplu du tout. Et l’année suivante, nous avons reloué cette même villa. Nous sommes revenus en vacances. Et finalement, ça nous plaisait beaucoup. La plage était agréable, le site était bien. Et nous avons cherché un terrain et nous avons fait construire en face de la mer.
(Musique)
(Bruit)
Intervenant 2
Salut André, ça va ?
Intervenant 3
Oui.
Intervenant 2
On part faire un tour ?
Intervenant 3
Oui, faire un tour là-bas
Intervenant 2
On va se mettre là-bas, c'est meilleur.
Laurence Bobillier
Ni sanguinaire ni destructrice, la chasse aux cercueils est plutôt une chasse d’observation. Ceux qui la pratiquent restent toute la nuit tapis dans leur coffre de bois à guetter le gibier d’eau.
(Bruit)
Intervenant 4
Nous, ici, c'est un petit pays, il n’y a pas beaucoup de boulot. Et, bah, on tue un gibier, deux gibiers, ça nourrit la petite famille. C'est pas pour faire un massacre, hein, trois quatre pièges ça suffit. C’est pour manger, quoi. C’est tout. Ce n’est pas pour faire un commerce.
(Bruit)
Laurence Bobillier
En baie de Somme, on chasse et on pêche de père en fils. Ça fait partie des traditions. C’est aussi l’un des atouts économiques de la région. Plusieurs entreprises vivent de la chasse et beaucoup de gens d’ici vivent de la pêche. Depuis les dernières élections européennes, c’est devenu une force politique. C’est au Crotoy que la liste Chasse, pêche et tradition a fait l’un de ses meilleurs scores. Comme Saint-Valery, le Crotoy, jadis, fut d’abord un port de pêche. Aujourd'hui, on trouve encore toutes sortes de poissons-plats au large de la baie. Les gens du pays pêchent aussi des crevettes qu’ils appellent sauterelles. Le vieux quartier de Saint-Valery abritât longtemps les pêcheurs de sauterelles.
(Bruit)
Anne-Marie Goales
On ne vient pas sur la côte picarde ni pour faire les élégantes ni pour faire des chichis. On vient parce que c’est vrai, il y a des petites stations villages, il y a l’espace, on a la nature, il y a peu de béton, l’urbanisation est faible etc.
Laurence Bobillier
Les touristes qui fréquentent la baie de Somme ne sont pas différents de ceux qui préfèrent le nord de la côte picarde ou le sud. Pas de manières, pas de chichis. On vient ici passer des vacances en famille. La clientèle étrangère représente moins de 20 % des 200 000 touristes attendus chaque année le long des 60 kilomètres de côte. En baie de Somme, les ports de plaisance du Crotoy et de Saint-Valery drainent également une clientèle régulière. Caractéristique des séjours : ils sont courts. L’explication : les touristes habitent dans un rayon de 200 kilomètres.
Intervenante
On est de par ici donc on y vient assez souvent. C’est déjà pas loin de chez nous donc on peut y venir… Là, on est venu l’après-midi. Mais on aime bien les plages, déjà. Je trouve qu’elles sont plus belles que dans le Midi.
Intervenant 5
C’est pour lui que l’on vient en vacances. Pour lui montrer la mer et les bateaux. C’est la première fois qu’il vient.
Laurence Bobillier
Et alors, ça lui plait ?
Intervenant 5
Ça lui plait. Il se défoule.
Intervenant 6
Je suis venu parce que ce n’était pas très loin de Paris. Et puis le soleil, et la plage. Et puis on peut aller se baigner facilement.
Laurence Bobillier
Et pourtant, les plages, c’est le sujet tabou. Après plusieurs années d’interdiction, la baignade vient tout juste d’être autorisée au Crotoy et elle demeure interdite à Saint-Valery sur Somme pour la 7ème année consécutive en raison de la pollution.
Intervenant 7
Ce n’est pas vraiment une plage pour moi, ça. Ce n’est pas retiré. C’est un peu sale, quoi.
(Bruit)
Intervenant 7
Vous avez vu un peu comment c’est ? C’est plein de dépôts.
Jean-Christian Cornette
Je crois surtout qu’il ne faut pas se mettre en concurrence avec les régions du soleil. Nous avons autre chose à vendre, eh bien sachons le vendre et arrêtons de faire de la publicité avec des gens systématiquement en maillot de bain. Ce n’est pas toujours la vérité.
(Bruit)
(Musique)
Laurence Bobillier
Des troupeaux de moutons prés-salés réputés pour leur viande.
Journaliste 2
Une colonie d’une dizaine de veaux marins, une espèce protégée.
(Musique)
Laurence Bobillier
Des moules de bouchot à savoir des moules élevées sur des pieux.
(Musique)
Journaliste 2
Des salicornes appelées, ici, passe-pierre ou encore haricot de mer.
(Musique)
Intervenante 2
Je pense que l’an prochain, je reviendrai avec les petites filles, ça sera idéal, ici, pour les laisser jouer. C’est sûr.
(Musique)
Intervenant 8
Ça plait ou ça ne plait pas. Et si ça plait, alors là, on n’en déracine pas.
(Musique)