Le Président de Gaulle en Provence
Notice
Résumé
Type de média :
-
Date de diffusion :
15 août 1964
Source :
Référence :
00087
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Éclairage
Contexte historique
Le général de Gaulle, dont les relations avec les États-Unis ne sont pas au mieux, n'a pas assisté aux cérémonies du 20e anniversaire du Débarquement en Normandie. Il est en revanche dans le Var pour participer à la commémoration du Débarquement qui a eu lieu ici le 15 août 1944. Bien que, vingt auparavant, ce soit les troupes américaines de la 7e Armée et les troupes aéroportées anglo-américaines qui aient assuré le succès des opérations, il est devenu de tradition depuis 1945 de profiter des cérémonies provençales pour honorer l'armée française et, en particulier, les troupes coloniales. Les plus hautes autorités de l'État se déplacent donc pour ce débarquement plutôt que pour celui qui l'a précédé le 6 juin (et ce, jusqu'en 1984). La participation des militaires français aux combats du 15 août 1944 a été très limitée, mais, dès le lendemain, l'armée B du général de Lattre de Tassigny a commencé à débarquer et c'est elle qui devait avoir la charge des deux plus grandes batailles de la campagne de Provence, celle de Toulon et celle de Marseille.
La prise de Toulon, après huit jours d'affrontements souvent durs, entre le 19 et le 27 août 1944, a été décisive. C'est pourquoi c'est là que l'on vient d'aménager le Mémorial national du débarquement, dans la Tour Beaumont, au sommet du mont Faron, qui domine la rade et la ville du haut de ses 500 mètres.
Le général de Gaulle a commencé la journée du 15 août 1964 en se rendant à l'autre bout du département, à Boulouris, sur la commune de Saint-Raphaël, l'un des lieux du débarquement, pour inaugurer la nécropole nationale où ont été enterrés 464 soldats de diverses confessions, originaires généralement d'Afrique du Nord. Il arrive à Toulon au milieu de l'après-midi pour inaugurer d'abord le Mémorial. Le reportage ignore cet épisode pour se consacrer uniquement à ce qui a lieu ensuite : la revue navale et le défilé sur le boulevard de Strasbourg, l'artère centrale de la ville. Le général a fait le tour des navires alignés dans la petite rade à bord de l'escorteur La Combattante qui l'avait conduit en France en juin 1944. On voit les marins alignés sur le bastingage, on devine les vivas qu'ils poussent au passage du chef de l'État, il faut aussi songer aux vingt et un coups de canons qui le saluent. Le général s'est rendu ensuite place de la Liberté où avait été dressée l'estrade devant laquelle défilent les unités, françaises et étrangères. On le voit entouré de nombreuses personnalités de premier plan. On reconnaît, notamment, René Cassin, son compagnon de Londres, juriste de renommée internationale, prix Nobel de la Paix pour sa contribution à la Déclaration universelle des Droits de l'Homme. On repère le Premier ministre, Georges Pompidou, le ministre des Armées, Pierre Messmer, Jacques Chaban-Delmas, autre Compagnon de la Libération, André Malraux, ministre de la Culture. Au total, neuf membres du gouvernement ont fait le déplacement de Toulon ce qui dit bien l'importance particulière que le général a voulu donner à une cérémonie toute entière consacrée à la célébration des armées et de sa politique militaire. Il est dommage que l'on ne l'entende pas définir devant la foule rassemblée quelle est sa stratégie : "Dans l'univers dangereux où nous sommes, c'est un État stable et solide, des moyens modernes de dissuasion et de défense, un développement national fondé sur le progrès collectif et la coopération qui, seuls, peuvent mettre la France à même d'être forte, prospère et par conséquent écoutée".
Il avait dit auparavant : "Certes, il est beau d'avoir pu, par une sorte de prodige, revenir du bord de l'abîme. Mais nous avons trop risqué d'y être engloutis à jamais pour ne pas faire désormais ce qu'il faut pour nous garantir". L'allusion ne concernait pas seulement la défaite et le redressement des années quarante. Elle renvoyait aussi au drame algérien dont, par la politique d'indépendance nationale qu'il menait et par de telles cérémonies qu'il espérait unificatrices (ce sera aussi la vocation du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon à la fin de l'année), il entendait ainsi tourner la page. Il savait que, dans une région et une ville où résidaient de nombreux partisans extrémistes de l'Algérie française, tout le monde ne l'entendait pas ainsi. Mais il ignorait qu'il venait d'échapper à un attentat quelques minutes auparavant, au Faron, puisque c'est plusieurs jours après que l'on découvrira les explosifs placés dans une jarre, près du Mémorial, et que l'on apprendra que les desperados de l'OAS avaient essayé une fois encore de l'assassiner.
Transcription
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