Incendie d'une synagogue
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Une synagogue a été entièrement détruite par un incendie d'origine indéterminée, dans le quartier des Caillols à Marseille. Près de 10 000 personnes ont participé à un rassemblement pour exprimer leur peine.
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01 avr. 2002
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Dans la nuit du dimanche 31 mars, vers 23 heures, un incendie criminel a totalement détruit la petite synagogue Hor Aviv, créée en 1987 et intégrée dans un ensemble de bâtiments préfabriqués abritant une école et un centre culturel juifs, fréquentés par 600 familles environ.
L'émotion à Marseille est d'autant plus vive que les incidents contre la communauté juive sont peu fréquents et qu'il faut remonter à l'attentat perpétré par l'extrême droite antisémite en 1941, au temps du régime de Vichy, pour retrouver une attaque de cette importance contre un lieu de culte juif. Naturellement, le souvenir des années quarante vient à l'esprit, bien que le contexte soit tout à fait différent. Les actes de ce type sont liés aux événements du Proche-Orient (la deuxième " Intifada " a commencé quelques mois auparavant) et à l'émergence d'un terrorisme se réclamant de l'islam. Le graffiti tracé sur le mur d'enceinte le vendredi précédent et faisant référence à Ben Laden, le chef de Al-Qaida, en témoigne. Pourtant, le quartier tranquille des Caillols, où se trouve l'ensemble culturel et cultuel juif, est un quartier populaire et tranquille de la périphérie marseillaise, où voisinent très pacifiquement des populations originaires de l'Afrique du Nord, qu'elles soient musulmanes ou juives. Les actes antisémites sont rares à Marseille, où l'on compte 60 à 70 000 juifs, sépharades pour la plupart, venus dans les années cinquante et soixante du Maroc, de Tunisie et d'Algérie, et plusieurs dizaines d'établissements "communautaires" juifs, notamment dans les quartiers d'urbanisation récente (42 établissements religieux et 17 écoles). Le racisme a pris principalement pour cible les "arabes", en particulier dans les années soixante-dix avec une série de meurtres et d'attentats dont les auteurs n'ont jamais été retrouvés.
Cependant l'affaire des Caillols vient après le jet d'un cocktail Molotov contre ce même bâtiment 18 mois auparavant, et après l'incendie partiel des préfabriqués de l'école confessionnelle Gan Pardès, située dans les quartiers Nord (Frais Vallon), le 28 octobre 2001 (dont il s'avèrera que les auteurs sont des enfants). Elle s'inscrit surtout dans une série d'actes identiques qui ont visé durant ce week-end là d'autres synagogues à Lyon et Strasbourg. À chaque problème de ce genre, la crainte des uns et des autres, celle des autorités notamment, est que la tension communautaire ne dégénère, d'où les mesures de protection annoncées et les appels au calme, d'autant que l'on se trouve à trois semaines de l'élection présidentielle.
Afin de protester et pour manifester leur solidarité, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées sur les lieux, ou participeront, le 2 avril, à la cérémonie d'enterrement des restes des rouleaux sacrés au cimetière juif de Saint-Just, en présence du grand rabbin Bismuth. Le dimanche 7 avril, des manifestations auront lieu dans plusieurs villes pour protester contre ces agressions et afficher une solidarité avec Israël. Celle de Marseille rassemblera à l'appel du CRIF autour de 10 000 personnes. Les représentants des autres cultes ont fait part également de leur émotion. Parmi eux, le grand mufti de Marseille Soheb Bencheikh a condamné cet acte, tout en affichant naturellement son soutien au peuple palestininien. Les " politiques ", qui, à Marseille, comme ailleurs, se disputent volontiers le vote de telle ou telle "communauté", n'ont pas été en reste, que ce soit Roland Blum maire UDF du secteur, ou Jean-Noël Guérini, le président socialiste du Conseil général qui va contribuer à la très rapide réparation des dégâts, puisqu'un nouveau centre sera inauguré dès le 8 décembre suivant.
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