La victoire du 8 mai 1945
Notice
Le général de Gaulle annonce la victoire des Alliés, qui est aussi "la victoire de la France". En effet, souligne de Gaulle, l'action conjointe de la Résistance intérieure et des armées françaises a permis que le commandement français soit "présent et partie à l'acte de capitulation". Le président du GPRF rend ensuite hommage au courage, à l'abnégation et au sacrifice de celles et ceux qui ont rendu honneur et gloire au drapeau français. Il adresse un "fraternel salut" aux "vaillants alliés" de la France. Il conclut par un triple "Honneur !" aux soldats français, au peuple de France et aux "Nations Unies" qui, ce 8 mai, triomphent avec la France.
Éclairage
Être présent lors de la capitulation de l'Allemagne et participer à son occupation est, de longue date, un objectif prioritaire du général de Gaulle. La contribution de la Résistance intérieure et des armées françaises aux combats pour la libération du territoire national, l'accueil réservé par les populations à l'homme du 18 Juin, l'installation à Paris, sans coup férir, du Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) que ce dernier préside achèvent de convaincre les Alliés que la France doit participer à la Commission consultative qui, depuis l'automne 1943, à Londres, étudie les questions relatives à la situation de l'Allemagne bientôt vaincue. A la conférence de Yalta (4-11 février 1945), Winston Churchill obtient pour la France une zone d'occupation en Allemagne. Mais de Gaulle estime préférable de s'emparer de cette zone sur la champ de bataille plutôt que d'attendre que les Alliés la délimitent. Aussi le président du GPRF enjoint-il à la 1ère Armée française du Général de Lattre de Tassigny de prendre Stuttgart et de poursuivre vers le Danube, la Bavière et l'Autriche puis de tenir la zone ainsi occupée. Le 7 mai, au Grand Quartier Général de Reims, le Général allemand Jodl signe un premier acte de reddition inconditionnelle et simultanée au Commandement des forces alliées - front Ouest - et au Haut commandement soviétique - front Est, en présence notamment du Général français Sevez. Le lendemain, à Berlin, le Général de Lattre s'assied à la table de la signature solennelle de l'acte de reddition. Le 8 mai à 15h, à la radio, de Gaulle annonce la victoire au peuple français.