Le tournant de la guerre
Notice
Le général de Gaulle débute par un tableau réaliste de la guerre mondiale avant de tenter une comparaison avec la situation du précédent conflit à la fin de 1917. S'il invite ses auditeurs à se garder de tout optimisme béat, il avance "deux bonnes raisons pour compter ferme que le drame actuel se terminera, comme le précédent, par l'écrasement de l'ennemi". En premier lieu, le "parti de la liberté" ne sera plus pris par surprise par l'ennemi et s'apprête à disposer de "moyens énormes". Plus encore, au plan moral, "l'esprit d'attaque et d'intransigeance" anime Français libres et résistants tandis que ceux qui ne peuvent encore combattre "lèvent la tête vers l'espérance" et qu'occupants et vichystes sentent "grandir contre eux la haine et la menace". Ainsi, les plus mauvais moments sont passés et "l'heure de Clemenceau" s'apprête à sonner.
Éclairage
Au début du printemps 1942, la guerre mondiale fait rage sans que le sort des armes ait encore basculé en faveur des Alliés. Néanmoins, si les positions allemandes, italiennes et japonaises demeurent très fortes, notamment dans le Pacifique et en Extrême-Orient, les Soviétiques tiennent bon, de même que les troupes alliées en Libye. Solidement adossée aux portions d'Empire libérées, la France libre s'est organisée en force politique autant que militaire et dotée d'un embryon de gouvernement provisoire, le Comité national français (septembre 1941). Pour leur part, après s'être illustrées en Erythrée et en Libye et avoir surmonté la douloureuse épreuve de la campagne fratricide du Levant (juin 1941), les Forces françaises libres poursuivent la lutte aux côtés des Alliés sur terre, sur mer et dans les airs. Enfin, sur le territoire métropolitain une résistance continue à se développer tout en établissant progressivement des relations avec la France libre.