Débarquement allié en Afrique du Nord
Notice
Le général de Gaulle commence par situer le débarquement en Afrique du Nord dans un tableau plus large de la guerre en cours et souligne qu'avec le renfort allié, "notre Algérie, notre Maroc, notre Tunisie" pourront constituer "la base de départ pour la libération de la France". Il souligne que la France combattante a toujours espéré et voulu que l'Afrique du Nord française rentre dans la guerre. Il appelle les militaires, fonctionnaires et colons français installés sur ces territoires à se joindre aux Alliés malgré les objurgations des "traîtres qui voudraient (les) persuader que nos alliés veulent prendre, pour eux, notre empire".
Éclairage
Le 8 novembre 1942, les forces anglo-américaines débarquent au Maroc et en Algérie, territoires demeurés sous l'autorité du pouvoir de Vichy - opération "Torch". Grâce à l'action de la Résistance qui est parvenue à neutraliser les autorités vichystes, l'opération est un succès à Alger. Un armistice est rapidement conclu avec l'amiral Darlan, chef de l'ensemble des forces armées, et le Général Juin, commandant en chef en Afrique du nord. A Oran et à Rabat en revanche, le colonel Tostain et le Général Béthouart échouent à rallier pacifiquement les généraux Boisseau et Noguès. Ceux-ci donnent l'ordre aux troupes françaises de tirer sur les Anglo-américains. Trois jours de combat s'ensuivront dont le bilan sera lourd : 1.827 morts et 2.717 blessés. Les Alliés anglo-saxons n'en auront pas moins atteint leur objectif : contrôler l'Afrique du Nord et enclencher le ralliement de l'armée française d'Afrique par le truchement de l'amiral Darlan. Côté français combattant, en revanche, la situation est très délicate. Et ce, dès le 8 novembre. En effet, à la demande des Américains, de Gaulle n'a pas été prévenu du débarquement en préparation. Il ressent cette entreprise comme une ingérence intolérable dans les intérêts nationaux. Plus encore, l'accord passé avec Darlan le révulse autant qu'il porte en germes une possible fragilisation de la France combattante. Toutefois, l'homme du 18 Juin fait à nouveau ?uvre d'homme d'Etat en se prononçant sans réserve pour l'aide aux Alliés.