Alain Françon met en scène Le Canard sauvage d'Ibsen à la Comédie-Française
Notice
En 1993, Le Canard sauvage d'Henrik Ibsen entre au répertoire de la Comédie-Française dans une mise en scène d'Alain Françon. La pièce décrit la mise à bas des illusions par un idéalisme forcené. Extraits du spectacle, interviews du metteur en scène ainsi que des comédiens Jean Dautremay et Jean-Yves Dubois.
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Éclairage
Né en 1828 et mort en 1916, Henrik Ibsen était un dramaturge norvégien. Il est l'auteur de vingt-six pièces à travers lesquelles s'expriment régulièrement ses fortes prises de position politiques. Son théâtre, qui met en scène des figures contemporaines, historiques ou folkloriques, s'intéresse à la place de l'individu au sein de la société. Il développe une esthétique qui progressivement s'éloigne du naturalisme pour se rapprocher du symbolisme.
Le Canard sauvage est une pièce en cinq actes écrite en 1884. Elle s'ouvre au moment du retour de Gregers Werle, jeune idéaliste, en sa ville natale après une longue absence. Fidèle à ses convictions, le jeune homme entreprend de dévoiler à Hjalmar Ekdal, son ami d'enfance, une vérité que tous refusent de voir. Réduisant à néant les illusions de chacun, ses révélations entraînent l'effondrement de tout un monde. La présence du « canard sauvage », volatile blessé recueilli par la famille Ekdal, symbolise l'immobilisme funeste dans lequel le présent des personnages semblait empêtré. Le reportage, diffusé lors du « 19/20 » (France 3) du 25 décembre 1993, met en avant l'entrée de la pièce au répertoire de la Comédie-Française, dans une mise en scène d'Alain Françon et une traduction de Terje Sinding. La scénographie est conçue par Jacques Gabel, la musique par Denis Levaillant et les costumes par Patrice Cauchetier. Jean-Yves Dubois joue le rôle de Gregers Werle. Hjalmar Ekdal est interprété par Jean-Baptiste Malartre, Gina, sa femme, par Martine Chevallier, Hedvig, sa fille, par Anne Kessler.
Dans un entretien, Alain Françon souligne l'affrontement entre, d'une part, l'idéalisme aveugle et, d'autre part, l'amertume de la désillusion. Jean Dautremay, qui interprète le personnage du médecin Relling, revient sur l'affirmation capitale qu'il énonce au dernier acte et selon laquelle le « mensonge vital » assure le salut de l'homme qui ne saurait affronter la réalité. Jean-Yves Dubois rappelle quant à lui la cruauté jubilatoire de la pièce qui, par ailleurs, n'est pas dépourvue d'humour.
L'extrait d'une conversation entre Hjalmar et Gregers est issu de l'acte III ; celui de la dispute entre Hjalmar et sa femme se rapporte à l'acte IV.