Matthias Langhoff met en scène La Danse de mort de Strindberg à la Comédie-Française
Notice
En 1996, Matthias Langhoff met en scène, dans la salle Richelieu de la Comédie-Française, La Danse de mort d'August Strindberg. Cruelle et drôle, la pièce décrit l'affrontement sans fin d'un couple isolé du reste du monde. Extraits du spectacle et interviews de Gilles Privat, Muriel Mayette et Jean Dautremay, comédiens.
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Éclairage
En 1996, Matthias Langhoff met en scène, à la Comédie-Française, La Danse de mort d'August Strindberg. Ecrite en 1900, la pièce est adaptée par Michel Vittoz. Elle est la troisième œuvre de Strindberg à entrer au répertoire. Il s'agit de la première mise en scène de Matthias Langhoff à la Comédie-Française.
L'action se passe sur une île de garnison surnommée « le Petit Enfer ». Mariés depuis vingt-cinq ans, Edgar, capitaine (interprété par Jean Dautremay) et Alice, ancienne comédienne (interprétée par Muriel Mayette), y vivent coupés du monde. Ils répètent inlassablement la même scène de ménage lorsque le retour de Kurt (interprété par Gilles Privat), cousin d'Alice, vient perturber leur jeu macabre. Celui-ci est symbolisé par l'« Entrée des boyards » (musique composée par Michel Frantz) qu'Alice joue au piano et sur laquelle danse le Capitaine de manière effrénée. Régulièrement, Edgar entre en état de catalepsie et s'affaisse brutalement, arrêtant ainsi le temps et l'action. De la même manière, le décor de la pièce (conçu, comme les costumes, par Catherine Rankl) s'effondre sur le bric-à-brac accumulé. Les ruines du passé constituent ainsi le terrain de jeu précaire des personnages qui passent leur temps à ressasser leur rancœur sans pouvoir se départir de leur haine ni de leur amour respectifs. La théâtralité et le ludisme de la pièce sont constamment affirmés, telles les didascalies prononcées initialement par la voix-off de Jean-Baptiste Malartre. Les comédiens investissent par ailleurs les loges à l'avant-scène pour se préparer. La mise en scène et l'interprétation renvoient au music-hall mais aussi au cinéma et à la photographie lorsque sont projetées, à différents moments, des images faisant écho au discours des protagonistes.
Le reportage, diffusé lors du « 19/20 » (France 3) du 9 avril 1996, donne la parole aux comédiens qui insistent sur l'interprétation inhabituelle de l'œuvre de Strindberg. Si celle-ci interroge les extrémités auxquelles la haine et l'amour poussent successivement les personnages, elle n'en demeure pas moins pleine d'un humour cruel, à l'image de celui qui préside à certains jeux des enfants.