Exposition de Norman Foster à Bordeaux

06 juin 1992
02m 29s
Réf. 00196

Notice

Résumé :

Dans le cadre d'une exposition du travail de Norman Foster dans les entrepôts Lainé à Bordeaux, celui-ci parle de sa conception de l'architecture et de ses réalisations.

Type de média :
Date de diffusion :
06 juin 1992
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Éclairage

Jeune diplômé en architecture, Norman Foster obtient une bourse pour un master's degree à l'Université de Yale. Il rencontre Richard Rogers avec qui il fonde Team 4 en compagnie de leurs épouses respectives. Le projet des usines Reliance de Swindon pose les bases de l'architecture "high tech" dont ils sont les maîtres à penser. Ce courant explore les innovations technologiques à travers la répétition des modules industriels préfabriqués, l'emploi de l'acier, du verre, des câbles en tension, exprimant une légèreté et un raffinement des procédés constructifs. En 1967, Team 4 se sépare, Rogers rejoint Renzo Piano tandis que Foster et sa femme créent Foster Associates, devenu aujourd'hui Foster and Partners dont les agences regroupent plus de 500 collaborateurs entre Londres, Berlin et Hong-Kong. Il assiste Buckminster Fuller, inventeur du dôme géodésique, dans ses travaux théoriques et son projet Autonomous House en 1982. Elu pair du Royaume-Uni, il s'intéresse aux nouvelles relations entre le bâtiment et son environnement, soucieux des enjeux écologiques.

Le baron Foster of Thames Bank a reçu plus de 470 récompenses dont le Priztker Prize et la Médaille d'Or du RIBA. Ses projets fleurissent de par le monde, on retiendra entre autres le Reichstag de Berlin, l'aéroport de Pékin, la Hong Kong et Shanghai Bank à Hong-Kong, le viaduc de Millau, le Carré d'Art de Nîmes, le Millenium Bridge de Londres.

Marion Michaut

Transcription

(Musique)
Norman Foster
Fantastique, étonnant, c'est un bâtiment incroyable. Et les plus beaux bâtiments, pour moi, sont ceux qu'on a du mal à dater. Ils sont, disons, intemporels.
Journaliste
Vous aimez la contradiction des siècles.
Norman Foster
Oui. Oui, c'est très intéressant. Vous avez ça dans une ville comme Nîmes, par exemple. Notre bâtiment fait face à un bâtiment romain, la Maison Carrée, et c'est un dialogue fascinant.
Journaliste
Ce choc harmonieux des siècles, Foster en donne un autre exemple ici à Bordeaux. Face à un quartier du 18e siècle, il propose un immeuble bas, rassemblant logements, bureaux, commerces, autour d'une place. Norman Foster, un des maîtres de l'architecture mondiale, est venu à Bordeaux, il y a quelques jours, inaugurer une exposition consacrée à ses oeuvres. Parmi elles, l'aérogare de Stanstead, près de Londres, où chacun fait l'éloge de sa maîtrise technique. Mais Foster avertit : la technique ne vaut qu'au service d'une idée.
Norman Foster
Je pense que l'essentiel, c'est la sensation de la lumière. Dans la journée, la lumière vient d'en haut ; la nuit, elle vient du bas. En fait, il s'agissait d'humaniser un aéroport international.
Journaliste
La Tour du Siècle à Tokyo. Foster a construit une dizaine d'immeubles de bureaux de grande hauteur, en acier et en verre, à travers le monde. Son prochain gratte-ciel, toujours à Tokyo, réunira en bas des bureaux, en haut des logements. Ce sera l'immeuble le plus haut du monde, 840 mètres de haut, deux fois et demi la hauteur de la Tour Eiffel, et il accueillera 50.000 personnes. Vous vous demandez comment on peut vivre dans un tel univers ? Rassurez-vous, Norman Foster a pensé à tout.
Norman Foster
Dans notre dernier gratte-ciel de bureaux, la Tour du Commerce à Francfort, nous montrons qu'on peut maîtriser la température, le climat. Tous nos bureaux donnent sur des jardins intérieurs, et on va permettre aux gens, quand ils en auront envie, comme autrefois, d'ouvrir leurs fenêtres sur ces jardins.
Journaliste
Foster ne s'intéresse pas qu'aux grattes-ciel, exemple, cette colonne Morris à Bordeaux, conçue par son agence. Remarquez le banc pour s'asseoir ; comme tous les Britanniques, Foster a le souci du confort, il fallait quand même y penser.