Paolo Conte

10 janvier 2005
02m 13s
Réf. 00331

Notice

Résumé :

Reportage sur le chanteur italien Paolo Conte à l'occasion de sa tournée en France. L'artiste évoque sa manière de composer et présente quelques chansons qu'il chantera sur scène.

Type de média :
Date de diffusion :
10 janvier 2005
Source :

Éclairage

Né le 6 janvier 1937 à Asti dans le Piémont, Paolo Conte va tout au long des années 60 vivre sa passion pour la musique en dilettante, partageant son temps entre sa carrière d'avocat et des talents de compositeur qu'il met alors au service des grands noms de la chanson italienne comme Adriano Celentano ( La coppia piu bella del mondo et Azzurro ).

Ce n'est qu'en 1974 qu'il sort son premier disque sobrement intitulé Paolo Conte et dévoile la richesse de son univers. Ses petites histoires tragi-comiques contées dans un style parlé-chanté très personnel sur des rythmes jazzy nonchalants trouvent leur public et Conte décide de ne plus se consacrer qu'à la chanson. Au tournant des années 80, il publie coup sur coup Un gelato al limon et Paris Milonga qui lui assurent une renommée internationale.

Déclinant avec beaucoup de charme et d'autodérision son personnage de crooner jazzy nostalgique, Paolo Conte va s'imposer au cours des années 80 comme le grand auteur compositeur interprète de la chanson italienne. Aguaplano en 1987 est l'album de la consécration, notamment en France. Si en 1990 son disque Parole d'amore scritte a macchina surprend par des arrangements hybrides mêlant choeurs et sonorités électroniques, Conte renouera par la suite en une série d'albums remarquables de poésie et de musicalité ( Novocento en 1992, Una faccia in prestito en 1995, Elegia en 2005) avec tous les éléments de son univers : swing claudiquant, voix éraillée, humour distancié.

Stéphane Ollivier

Transcription

Christophe Hondelatte
Le chanteur italien Paolo Conte est en tournée en France en ce moment. Il sera à Paris toute la fin de cette semaine, au théâtre du Châtelet. Il vient de sortir un nouveau CD, lui qui n'avait pas composé depuis plusieurs années. Isabelle Baechler, Dominique Bonnet.
(Musique)
Isabelle Baechler
Il a la tendresse rugueuse des montagnards. Ces mots s'entrechoquent comme des verres avec lesquels on trinque, maître Conte, l'avocat défroqué, se cache derrière ses chansons. C'est avec la musique qu'il plaide le plus volontiers sa cause, parce que dit-il, elle le dévoile moins que les mots.
(Musique)
Paolo Conte
L'inspiration de la musique, c'est quelque chose plus secrète, qui n'a aucun visage, n'a pas de couleur, même un peu de sonorité. Mais surtout, c'est un rêve, c'est une histoire.
Isabelle Baechler
Comme si on pouvait composer sans se livrer. Comme si cette nostalgie jazzie, bluesie, douce amère ne révélait pas son homme.
(Musique)
Paolo Conte
Je démarre avec deux, trois ou quatre mots qui, l'un avec l'autre commencent à donner une petite idée d'une histoire. Et après, l'histoire arrive selon l'inspiration bien sûr, et il faut travailler beaucoup.
(Musique)
Isabelle Baechler
C'est cette gourmandise des mots italiens qui roulent les « r » dont les Français se délectent. Sans compter les grimaces de ce grand monsieur italien qui se livre, l'air de ne pas y toucher.