Martin Parr, invité des Rencontres photographiques d'Arles

24 juillet 2004
02m 05s
Réf. 00327

Notice

Résumé :

Portrait du photographe Martin Parr, invité d'honneur des Rencontres internationales de la photographie d'Arles 2004. Grand collectionneur d'objets kitsch, Martin Parr porte sur le monde un regard caustique et décalé.

Type de média :
Date de diffusion :
24 juillet 2004
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Éclairage

Martin Parr est aujourd'hui un photographe de renommée internationale. Né à Epsom en 1952, il étudie la photographie à l'école polytechnique de Manchester.

Son regard parfois tendre, souvent caustique et ironique, voire cruel, se pose sur tous les aspects de la vie quotidienne des classes moyennes, particulièrement en Angleterre. Ses photos, véritables documents sociologiques, cernent avec humour la banalité du quotidien et les méfaits de la consommation et du tourisme de masse. Grand collectionneur d'objets kitch, il intègre l'agence Magnum, dont il bouscule quelque peu le style, en 1994.

Il s'intéresse également à la mode et à la publicité, participe à la réalisation du film It's Nice Up North et écrit plusieurs ouvrages consacrés à ses travaux : The Last Resort (1996), Common Sense (1999), La Tendre Albion (2000), Postcards (2000), Signes du Temps (2006). En 2002, une grande rétrospective de son ?uvre est présentée à Londres, puis à Bradford. En 2004, il est commissaire général des Rencontres internationales de la photographie d'Arles.

Emmanuel Zbinden

Transcription

Françoise Laborde
Les Rencontres internationales de la photo d'Arles accueillent régulièrement le britannique Martin Parr, photographe et collectionneur atypique qui porte sur le monde en général et le kitsch en particulier un regard caustique et décalé. Portrait Isabelle Baechler et Didier Dahan.
Isabelle Baechler
Il est des collections étranges qui intriguent ou interpellent. Cette vitrine est celle d'un grand voyageur photographe qui traque les usages les plus triviaux de la photographie, jusqu'à se cacher lui-même au milieu des bibelots accumulés. Le voici en saint patron de la photographie.
Martin Parr
Salut Ben Laden.
Isabelle Baechler
Avec le drapeau américain ?
Martin Parr
Oui, quel culot, si ça c'est pas drôle ! J'ai trouvé ce papier toilette avec la photo de Saddam aux États-unis. La légende, c'est torchez-vous avec l'Irakien.
Isabelle Baechler
De l'humour anglo-saxon bien sûr, mais Martin Parr a aussi un regard très acéré sur tout ce qui l'entoure. C'est cet oeil singulier que la direction des Rencontres d'Arles a sollicité cette année.
Martin Parr
Dans notre époque agitée, la photo est un regard sur le monde moderne, qui permet de le cataloguer, de réfléchir à son évolution. Ce que je recherche, ce sont des images qui nous informent, et le font d'une manière éloquente et esthétique.
Isabelle Baechler
Dans ses propres clichés, Martin Parr ne rechigne jamais devant la couleur. Et le kitsch est toujours bienvenu. Sa vie est avant tout une collection d'images.
Martin Parr
Je confesse que le fait de collectionner est une maladie, c'est une drogue pour moi. Mais en même temps, je pense que si je ne collectionnais pas tous ces objets, personne ne le ferait. Ils seraient négligés et on les oublierait. En fait, je les sauve des oubliettes et leur offre un piédestal.
Isabelle Baechler
Tous les usages de la photo le passionnent, du poétique au ringard, de l'utilitaire à la carte postale, que personne ne regarde plus. En Arles, tout l'été, il livre une partie de son invraisemblable collection. Mais ne cherchez pas, il n'y a aucune image de lui, il aurait trouvé ça vulgaire. Ou alors c'est qu'il sera caché derrière des lunettes de soleil.