Voyage du général de Gaulle à Djibouti

26 août 1966
01m 39s
Réf. 00202

Notice

Résumé :

Au cours d'un voyage du général de Gaulle à Djibouti, il prononce un discours sur la possibilité d'indépendance future de ce territoire d'Outre-Mer.

Date de diffusion :
16 septembre 1966
Date d'événement :
26 août 1966
Source :
(Collection: Panorama )
Personnalité(s) :

Éclairage

Le général de Gaulle quitte Paris le 25 août 1966 pour un voyage autour du monde de trois semaines où il passe alternativement d'un territoire français à un pays étranger. Avant le Vietnam, l'Indochine, le Cambodge, la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française, la première escale est Djibouti, le 26 août. Accompagné par Maurice Couve de Murville (le ministre des Affaires étrangères), Pierre Billotte (le ministre d'État chargé des départements et territoires d'Outre-mer) et de Jacques Foccart (le " Monsieur Afrique " du Général), de Gaulle prend la parole devant l'Assemblée territoriale du Territoire de la Côte française des Somalis.

" Je suis peut-être le moins surpris de tous de ce qui a été constaté à certains égards, et vous savez de quoi je parle ", commence par dire le général de Gaulle. En effet, de violentes manifestations en faveur de l'indépendance totale de la Côte française des Somalis - où s'affrontent également les Afars et les Issas - se produisent à l'occasion de la venue du président français. " Les pancartes que nous avons pu lire et les agitations de ceux qui les portaient ne suffisent certainement pas à manifester la volonté démocratique du Territoire français d'ici " leur répond de Gaulle, qui promet aussi de respecter le choix des urnes, quel qu'en soit le résultat. Ainsi, le 21 septembre, le gouvernement français décide-t-il d'organiser un référendum : en mars 1967, une large majorité se prononce en faveur du maintien de la présence française (l'indépendance ne sera acquise qu'en 1977).

Aude Vassallo

Transcription

Charles de Gaulle
Je vous demande de croire qu'en venant ici, je suis peut-être le moins surpris de tous, de ce qu'il a été constaté, à certains égards, et vous savez de quoi je parle. Les pancartes, que nous avons pu lire, et les agitations de ceux qui les portaient, ne suffisent certainement pas à manifester la volonté démocratique du territoire français d'ici. Il est possible, qu'un jour vienne où par la voie démocratique, le territoire exprime un avis différent de celui qu'il exprima jusqu'à présent. Du reste, la Constitution le prévoit, et en outre, le territoire est doté d'éléments représentatifs, qui, s'ils le jugeaient nécessaire, pourraient intervenir dans ce sens, j'ai nommé le Conseil de gouvernement et j'ai nommé votre Assemblée. Si donc un jour, tout peut s'imaginer, par la voie régulière et démocratique, le territoire exprimait un avis nouveau en ce qui concerne son destin, la France en prendrait acte, comme elle a pris acte de ce qui fut exprimé quand elle a interrogé votre territoire sur son sort.