Les consultations de Monsieur Guy Mollet
Notice
Guy Mollet, dans le cadre de sa consultation sur la situation algérienne en février 1956, rencontre différents interlocuteurs des communautés européennes et musulmanes.
Éclairage
Le 6 février 1956, Guy Mollet se rend à Alger pour y mener une mission de consultation. Elle prélude en principe à l'intronisation du général Catroux, nouveau ministre résident. Sa nomination doit permettre une politique de détente, avec un projet de dissolution de l'Assemblée algérienne et d'élections libres. Mais, la visite de Guy Mollet, qui a déclaré vouloir mettre fin à une "guerre imbécile et sans issue", prend mauvaise tournure. De tumultueuses manifestations d'européens d'Algérie le forcent à reculer. Il annule la nomination de Catroux considérée par les européens d'Algérie comme un bradeur d'Empire. C'est une capitulation face aux partisans de l'Algérie française.
Guy Mollet entame alors sa mission de consultation auprès des acteurs de la vie civile, économique, politique. Il lui faut aussi trouver un successeur au général Catroux. Décision délicate, car il se trouve pris entre le danger séditieux que représentent les européens d'Algérie et une opinion musulmane qui lui retire sa confiance (ce qui détermine de nombreux ralliements au FLN).
Il opte finalement pour la fermeté en désignant le socialiste Robert Lacoste qui, certes s'évertuera à lutter contre le pouvoir colonial, mais s'attachera surtout à tenter de gagner la guerre, coûte que coûte.
La gravité des événements du 6 février 1956 engage les journalistes à traiter les consultations qui leur font suite avec retenue. On notera toutefois une rupture de style dans le traitement de ce sujet : à l'univers sonore poignant qui accompagne le premier plan (CRS à la fin des manifestations du 6) succède le caractère tempéré du traitement sonore des plans suivants (introduits par une vue du Palais d'Été).
En une heure difficile pour le gouvernement, on pourra voir ici le désir des Actualités Françaises d'accompagner l'action du président du Conseil plutôt que de la commenter. Les événements des 6-7 février auraient pourtant pu appeler d'autres conclusions que : "Les liens entre l'Algérie et la France ont un caractère indissoluble" ; mot d'ordre dont Guy Mollet va dorénavant faire sa priorité, et dont les Actualités Françaises se font le fidèle écho.