Marée noire du Prestige sur les plages de Seignosse et Hossegor
Notice
Deux mois après le naufrage du Prestige, les plages d'Hossegor et de Seignosse sont envahies de plaques d'hydrocarbure dont le ramassage doit s'effectuer manuellement. Ce travail harassant, rendu encore plus difficile par les mauvaises conditions climatiques, est assuré par les hommes et les femmes de la Sécurité civile.
Éclairage
Il s'est déjà passé deux mois et demi entre le naufrage du Prestige au large de la Galice et ce matin du 4 février 2003 où hommes et femmes de la Sécurité civile s'affairent sur la plage de Seignosse-Hossegor pour extraire du sable de vastes flaques d'hydrocarbure visqueux. La pollution s'était manifestée pour la première fois dans les Landes au tout début du mois de décembre 2002, sous forme de "boulettes" plus simples à éliminer. Mais, malgré l'ouverture par l'Élysée d'une information judiciaire le 3 du même mois et les efforts du sous-marin Nautile pour colmater, au large, les brèches du bateau pollueur, la catastrophe prend de l'ampleur, les dégâts collatéraux sont inévitables et la lutte commence sur la côte aquitaine.
Le scénario est désormais connu, cet épisode constituant le 9ème accident majeur sur les côtes occidentales européennes depuis le naufrage du Torrey Canyon le 18 mars 1967, au large de Land's End, en Grande-Bretagne. L'incidence sur l'économie locale et le milieu est considérable : l'ostréiculture est touchée et l'avifaune paie un lourd tribut à la folie des hommes, une poignée de "responsables qui se trouvent quelque part, bien au chaud, en Suisse". Ceux qui vivent du tourisme s'inquiètent.
En effet, tout le mois de janvier a vu revenir incessamment les inquiétantes boulettes mais, en ce début du mois de février, le désarroi augmente avec l'ampleur des souillures et la fatigue. On entre dans une "nouvelle phase", difficilement gérable. La pénibilité de la tâche n'a d'égal que le préjudice porté à la nature, au monde animal en particulier.
Les forces se fédèrent pour éviter le pire mais aux 1200 oiseaux morts en janvier viennent s'ajouter d'autres victimes mettant à mal tout le travail de fond des différents organismes, LPO[1] et SEPANSO[2] notamment, pour préserver le patrimoine naturel de cette côte encore "sauvage" ou, du moins, aménagée de façon responsable.
En ce début 2003, la mythique "station des sports élégants" comme on se plaisait à nommer Hossegor à la Belle Époque, a grise mine. Et personne ne sait encore qu'aux tempêtes de l'hiver va succéder une canicule historique engendrant d'autres types de pollutions, rendant difficile la cohabitation de certains secteurs, ostréiculture, agriculture intensive et tourisme, tous tributaires de l'abondance et de la qualité des eaux...
[1] Ligue de Protection des Oiseaux.
[2] Société pour l'Étude, la Protection et l'Aménagement de la Nature dans le Sud-Ouest.