Sauvetage de l’église de Saint-Julien-des-Églantiers
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Sous l'impulsion de la nouvelle municipalité de Pré-en-Pail, l'église de Saint-Julien-des-Églantiers est en cours de rénovation, neuf ans après avoir failli être rasée. Christophe Agin, adjoint au maire, visite l'édifice accompagné d'un riverain et évoque les événements qu'elle pourra désormais accueillir.
Date de publication du document :
01 nov. 2022
Date de diffusion :
24 avr. 2007
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Contexte historique
ParProfesseur certifié d'histoire-géographie au collège Volney, Craon (Mayenne)
En mai 1866, Mgr Wicart, évêque de Laval, charge le vicaire de Pré-en-Pail, Edmond Martin, de trouver les ressources pour fonder une paroisse à Saint-Julien-des-Églantiers. Il est en effet difficile pour les fidèles de se rendre à l’église de Pré-en-Pail en hiver ; une partie de la colline des Avaloirs est sur leur chemin ! Le vicaire fait construire l’église, il devient curé de la nouvelle paroisse dès février 1869 (alors que celle-ci ne reçoit l’approbation impériale qu’en 1870). Il y officie jusqu’à son décès à 70 ans en décembre 1902 après avoir fait édifier le presbytère et l’école. Le dernier curé de la paroisse est Gérard Bellanger ; il est en même temps curé de Boulay-les-Ifs (village voisin). Il quitte Saint-Julien en août 1959 pour rejoindre la paroisse de Brée. Depuis l’été 1997, Saint-Julien-des-Églantiers fait partie de la « paroisse nouvelle Sainte-Thérèse-des-Avaloirs ».
Les travaux de construction de l’église se déroulent entre 1866 et 1868 sous la direction de l’architecte Lemesle. Comme beaucoup d’églises bâties à cette époque, elle est de style néo-gothique (ayant pour modèles les cathédrales du XIIIè siècle, mais en plus petit !). Son chœur est agrémenté de sept vitraux réalisés par la fabrique de vitraux du carmel du Mans en 1870 ; ils illustrent la vie de saint Julien. Son tympan (au-dessus de l’entrée) représentant saint Julien du Mans, sauvant un enfant d’un serpent qui l’étreint, est réalisé en 1890. L’édifice est consacré en 1896 par Mgr Bouvier, évêque de Tarentaise, originaire de la Mayenne. Pour cette occasion le clocher est orné de quatre clochetons en ardoise. À l’intérieur, des clés de voûte magnifiques sont installées en 1903. L’inventaire (après la loi de séparation des Églises et de l’État de 1905) a lieu le 12 mars 1906 avec le renfort de la force armée face à deux cents paroissiens en colère. Sa nef est éclairée par huit vitraux du maître-verrier Auguste Alleaume (1854-1940). Ils présentent des scènes de la Première Guerre mondiale où les Poilus portent les visages des hommes de la commune partis à la guerre : les différents tableaux vont du soldat blessé recevant l’extrême-onction à son accession au paradis
(Blog de l’association de sauvegarde et de mémoire de l’église). Désaffectée, elle doit être démolie en 1998. De plus, l’un des clochetons est brisé lors de la tempête du 26 décembre 1999. Les vitraux sont enlevés, ainsi que l’électricité et le sol. La pelleteuse attaque la sacristie…
La population réagit et fonde l’association « Sauvegarde et Mémoire de l’église de Saint-Julien-des-Églantiers ». Cette association obtient du tribunal administratif de Nantes l’arrêt des travaux de démolition. Elle rassemble les dons, rénove le bâtiment… La toiture et le clocher sont réparés en 2007 (on voit les échafaudages dans notre reportage). Les vitraux, restaurés à Angers, sont replacés en 2015. Désormais, des concerts, des expositions, des barbecues y sont organisés. On estime qu’elle est visitée par 3 000 personnes chaque année.
Ce reportage aux aspects champêtres (plan final sur deux paisibles vaches) présente une situation dans laquelle se retrouvent les maires de nombreuses communes mayennaises. Ils doivent assurer la sécurité des habitants, protéger le patrimoine communal et tout cela avec un financement très faible… C’est ce que l’on appelle désormais des injonctions contradictoires. Ils subissent des pressions qu’ils ont évidemment du mal à affronter. Maryvonne Monréal, maire de Pré-en-Pail de 1995 à 2001, doit faire face à une situation délicate : que faire afin d’éviter une chute de pierres sur des passants ? Dans ce cas, elle serait jugée responsable. La seule alternative du conseil municipal semble être la démolition de l’église désaffectée. La création d’une association sauve le bâtiment.
En fait, dans de nombreuses communes du département ce sont des associations qui rassemblent des fonds pour sauvegarder les églises, comme à Bouchamps-lès-Craon ou à Château-Gontier pour l’église Saint-Rémi à l’autre bout du département. La baisse des vocations sacerdotales et des pratiques religieuses met automatiquement en péril une multitude d’églises et de chapelles qui paraissent aujourd’hui inutiles. Celles-ci ainsi que les anciens presbytères sont des éléments du patrimoine communal. Bien souvent, dès la deuxième moitié du XXè siècle, les presbytères ont été abandonnés par les prêtres. Certains ont été démolis, mais beaucoup ont été transformés en mairies. Des associations et des communes ont trouvé des solutions pérennes : utiliser les églises désaffectées comme salles de spectacles, comme salles d’exposition, comme galeries d’art, voire comme logements…
Bibliographie
Presse locale ancienne :
- Semaine Religieuse du diocèse de Laval (années 1870).
Journaux :
- Le Courrier du Maine (depuis 1885)
- Ouest-France (entre 1997 et 2000)
Sites Internet :
- wikipedia.org/wiki/eglise_Saint-Julien_de_Saint-Julien-des-eglantiers
- saintjuliendeseglantiers.over-blog.com
Transcription
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