Louis de Guébriant, propriétaire foncier
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Résumé
Rencontre avec Louis de Guébriant propriétaire du château de Craon et grand propriétaire terrien de la Mayenne. Une vue aérienne du château montre son architecture et l'ensemble du domaine puis on découvre son intérieur d’époque. Le chatelain décrit ses possessions, dont il a hérité en 1954, et sa vie dans le château en partie ouvert aux touristes.
Date de diffusion :
01 oct. 1983
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- 00114
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Contexte historique
ParProfesseur certifié d'histoire-géographie au collège Volney, Craon (Mayenne)
Dans ce reportage de 2’50 diffusé sur France 3 dans la collection Loire Bretagne le samedi 1er octobre 1983, le journaliste Michel Serpin présente, lors de déambulations dans le parc, l’un des propriétaires terriens les plus connus de l’époque : Louis de Guébriant et son château de Craon. Né au château de Kernevez à Saint-Pol-de-Léon (Finistère) en 1916, Louis Budes de Guébriant est arrivé en Mayenne au château de Craon par héritage à la suite du décès de sa tante Hélène de Langle, marquise d’Andigné, en 1954. Avant cela, il avait fait des études secondaires à Sainte-Croix de Neuilly-sur-Seine, puis des études supérieures de droit à Paris. Officier dans l’armée, il est fait prisonnier de guerre de 1940 à 1945. Après la Seconde guerre mondiale, il part au Maroc près de Rabat où il pratique le maraîchage (création d’une orangeraie)…
Une fois à Craon il devient journaliste, directeur du Courrier de la Mayenne entre 1956 et 1986, président-fondateur de la Société mayennaise d’édition, presse, publicité (ou SMEPP), cofondateur du Haut-Anjou (sud du département) en 1968, président de l’ACIP (agence coopérative interrégionale de presse) durant de longues années. Comme éditorialiste, il affirme ses convictions : attaché à l’Église catholique, à la doctrine sociale de l’Église, favorable à l’enseignement privé, contre l’avortement. Ses joutes journalistiques contre Robert Buron (député de la Mayenne en 1945-1958, sept fois ministre entre 1951 et 1962, maire et conseiller général de Villaines-la-Juhel, puis maire de Laval 1971-1973) sont restées célèbres. Membre fondateur du MRP (Mouvement républicain populaire, qui se présente comme un mouvement démocrate-chrétien, centriste, europhile, partisan d’une vision non-conservatrice et sociale du catholicisme politique), Robert Buron est soutenu par le quotidien Ouest-France, le clergé, la JAC… Il s’oppose à Louis de Guébriant notamment en relayant les revendications des fermiers et des métayers qui demandent une amélioration de leurs statuts. En 1954, Louis de Guébriant est un grand propriétaire foncier. Il garde 1.500 ha (sur les plus de 2.000 de l’héritage). Ce domaine foncier se compose de 50 fermes (d’une moyenne de 30 hectares chacune). Aussi, il s’intéresse à l’agriculture et est élu président du comice agricole cantonal de Craon de 1958 à 1978. Il s’engage pour l’UCAM (union de coopératives agricoles de la Mayenne) centrée à Evron. Il préside aussi la société de courses de Craon en 1974-1987. D’après un journal local, à une date non connue il aurait traversé l’Afrique d’est en ouest en automobile ! Il est promu officier du Mérite agricole en février 1987. Il est décédé à Craon en 2005. Il avait épousé en premières noces en 1939 Anne Louys de La Grange (1918-1959), puis en 1963 Geneviève de La Chaise (1918-1989). Cette dernière, très active dans le Craonnais, fut la fondatrice de l’association locale des donneurs de sang en 1965, la présidente-fondatrice du Syndicat d’initiative de Craon en 1973, la présidente-fondatrice du jumelage du canton avec Okehampton en Angleterre en 1977, une animatrice des spectacles des « Nuits de la Mayenne » (par exemple, on joue Les Fourberies de Scapin au château en août 1976), enfin une membre de l’hospitalité de Lourdes…
Concernant les exploitations agricoles en Mayenne, leur surface moyenne est en augmentation constante et cela s’accélère : 17 hectares en 1929, 49 ha en 2010, puis 84 ha en 2020 ! Ça va de pair avec le nombre d’exploitations qui diminue : 25.800 en 1929, 8.000 en 2010, 6.000 en 2020… Les modes de faire-valoir ont évolué également : forte baisse du métayage (partage des fruits et des pertes avec le bailleur), lente diminution du fermage (loyer versé au bailleur), augmentation du faire-valoir direct (le propriétaire est l’exploitant).
Mais revenons au château de Craon, ce bâtiment et son parc que l’on voit de très loin lorsqu’on arrive par la route de Nantes ! Notre reportage précise qu’il a été construit en pierres blanches de Loire. Il a été bâti dans la seconde moitié du 18e siècle entre 1773 et 1776 par l’architecte Pierre Pomeyrol à la demande du marquis Pierre Ambroise de la Forest d’Armaillé (1734-1806), mais celui-ci dut le quitter peu de temps après lors de la Révolution française. La construction est composée d’un grand corps de logis rectangulaire d’un seul étage et de deux pavillons formant de courtes ailes. Il est construit en pierre de taille, du tuffeau de la région de Saumur, à l’exception des murs latéraux des pavillons appareillés en briques
. On peut attribuer l’ensemble au néo-classicisme du 18e siècle. Il est classé monument historique depuis 1971. Les jardins, restaurés dans les années 1990, se composent d’un jardin à la française et d’un grand parc à l’anglaise couvrant presque 42 hectares.
Guillaume de Champagné Giffard (1766-1831) achète le château en 1828, qui passe à son fils Edouard (1802-1840) en 1831… Désormais, le domaine ne sera plus vendu. Nous l’avons vu, Louis de Guébriant arrive au château en 1954, son fils Loïk et son épouse habitent le château à partir de 1984, enfin son petit-fils Bertrand et son épouse y résident depuis 2018… En fait, la famille loge dans un pavillon et ouvre les chambres du corps central aux touristes (visites ou chambres d’hôtes) depuis au moins l’été 1982. Pendant plusieurs années, des classes du patrimoine y furent organisées pour les élèves des établissements du secteur. Chaque année, les Journées du Patrimoine permettent d’approcher encore un peu plus ces lieux historiques.
Bibliographie
- Site Internet : wikipedia.org, geneanet.org, chateaudecraon.fr, mayenne-tourisme.com, mariages.net
- Ouest-France, Haut-Anjou
- Agreste Pays de la Loire (juillet 2018)
- Norois (n° 95 de 1977, par Georges Macé)
Transcription
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