Le village de Sacé

Ce reportage de 3’49 sur le village de Sacé est le « Supplément territoire » du 19 20 Édition Pays de la Loire du 26 juin 2019. Sa construction est classique : introduction et conclusion musicales sifflées évoquant une promenade à la campagne, une première partie dans le bourg de Sacé (école, pavillons, rencontre avec le maire, puis avec des habitants au café bar et ses bénévoles) et une seconde au bord de la rivière Mayenne (maison éclusière, rappel historique, rencontre avec des touristes). C’est la découverte d’un lieu plaisant pour les téléspectateurs de la région.

Mais qu’est-ce qui a attiré la rédaction de France 3 et ses journalistes vers cette petite commune de la Mayenne ? Eh bien ! Des statistiques de l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques)… Sacé aurait la population la plus jeune du département ! Sur le plan démographique, la commune de Sacé a connu les mêmes évolutions que toutes les communes rurales du département : un maximum d’habitants au milieu du XIXe siècle (à Sacé en 1846 avec 885 habitants), puis une baisse due à l’exode rural jusqu’aux années 1970 (minimum à Sacé en 1982 avec 239 habitants !), enfin un regain depuis les années 1980 (500 habitants en 2019). En géographie, ce phénomène nouveau est appelé la « rurbanisation », c’est-à-dire le peuplement des villages en périphérie d’une grande ville par des personnes qui y travaillent. Dans le cas de Sacé, il s’agit des villes de Laval et de Mayenne. Le trajet de ces nouveaux habitants a été facilité par la création de lotissements à un prix modéré et par l’ouverture vers 1998 de portions d’une 2 x 2 voies entre les deux villes. Comme les familles qui s’installent à la campagne sont souvent de jeunes couples, le nombre d’enfants a vite progressé. Le maire Antoine Valpremit parle du passage de 8 élèves à l’école en 1997 à 80 en 2019. Malgré cela, il n’y a plus de commerce, seul un café bar fonctionne grâce au bénévolat. Les habitants font leurs achats dans les grandes surfaces et les commerces de périphérie en revenant du travail. Le café bar reste un lieu de rencontre et de convivialité le week-end.

Antoine Valpremit est né en 1975, il a été élu maire en mars 2014. Il sera réélu en mai 2020 et même élu conseiller départemental au printemps 2021. Lors de l’interview, il rend hommage à ses prédécesseurs : Marin Desbois, maire de 1983 à 2001 qui a lancé la construction des lotissements des Blanches (12 habitations individuelles), du Roc (2 logements sociaux et 6 individuels), de la Croix (8 logements individuels). Bertrand Gournay, maire de 2001 à 2011, a lancé avec le comité des fêtes la 1ère édition des « Sacé Folies » en juillet 2004. Il s’agit d’humour et de chanson française lors de plusieurs vendredis et samedis soirs. Jean-François Cabanis, maire de 2011 à 2014, a vu aussi une forte augmentation du nombre d’habitants. Antoine Valpremit a mis en route un bulletin municipal sur Internet en 2018. Il supprime la « cérémonie des vœux » de 2019, pour se donner le temps travailler à une meilleure manière de rencontrer les habitants. Aussi, en janvier 2020, il inaugure une « soirée chichis » gratuits et à volonté pour présenter les projets de la municipalité ! Le nom de la soirée est évocateur : « Moins de bla-bla, plus de chichis ! »

Dans la seconde partie du reportage, on présente les bords de la rivière. L’équipe de journalistes s’est arrêtée entre la maison éclusière et l’écluse, c’est-à-dire sur le chemin de halage. Comme le rappelle Jean-René Ladurée (docteur en histoire, chargé de cours à l’université et généalogiste professionnel), depuis l’ouverture à la navigation de la rivière au XVIe siècle, le commerce fluvial est resté important jusqu’aux années 1950. Le secteur du tourisme a pris le relais depuis les années 1990. L’ouverture vers l’an 2000, grâce au conseil général de la Mayenne, d’un chemin de halage de Mayenne à Ménil sur 85 km, a permis aux promeneurs de traverser à pied, en vélo, seuls, en famille ou entre amis, le département du nord au sud et du sud au nord. On peut aussi parcourir le même trajet sur l’eau (ici en kayak, mais surtout à bord de bateaux à moteur loués à Château-Gontier, Laval ou Mayenne). La question du gîte et du couvert est facilement réglée grâce à plusieurs anciennes maisons éclusières, à des crêperies, à des restaurants, voire à des guinguettes ouverts sur la rive.

Sites Internet :

• sace.fr
• mon-maire.fr

Ancien courrier de Marin Desbois