ACMAR : une entreprise mayennaise face au Brexit
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Alors que le Brexit se profile, ACMAR, une PME mayennaise s’inquiète car 10 % de son chiffre d’affaires repose sur le Royaume-Uni. Reportage dans les bureaux et les ateliers de l’entreprise où son patron et son responsable d’exportation expliquent redouter des changements de normes, de taux de change et de taxes douanières.
Date de diffusion :
23 juin 2016
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Contexte historique
ParProfesseur certifié d'histoire-géographie au collège Volney, Craon (Mayenne)
Dans ce reportage diffusé lors du 13 heures de France 2 du 23 juin 2016, Nathanaël de Rincquesen (en plateau), Luc Bazizin, Julien Duponchel, Elouen Martin et Myriam Semerjian nous présentent les inquiétudes de l’entreprise craonnaise ACMAR face au vote ce jour-là des Britanniques pour ou contre la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Deux personnes sont interviewées : le président d’ACMAR, Olivier Reillon, et le responsable export, Benoît Chalet. Ils ont les mêmes réponses. Ils réalisent 10 % de leurs affaires avec le Royaume-Uni (qui est le 1er client étranger) et craignent une baisse de leurs échanges avec l’Angleterre. Sera-t-on face à des taxes douanières ? Y aura-t-il de nouvelles normes à respecter ? Une perte de compétitivité face aux concurrents hors Union européenne peut-elle se développer ? Va-t-on perdre des clients de 30 ans ? Heureusement, ACMAR est solide. Cette année-là, en octobre, l’entreprise de construction de matériel routier, fête ses 70 ans d’existence. Elle produit une gamme complète d’équipements pour l’entretien routier destinée aux entreprises de travaux publics, aux collectivités territoriales… Cette gamme se décompose en trois catégories : les répandeuses (pour appliquer le bitume), les gravillonneuses (pour déverser le gravillon) et les répandeuses-gravillonneuses (pour faire les deux). Le rayonnement de l’entreprise est effectivement international : 12 millions d’euros de chiffre d’affaires dont 50 % grâce à l’export, avec des clients sur les cinq continents dans environ 80 pays. Cette PME salarie 60 personnes dont 53 % ont moins de 40 ans. Elle a son bureau d’études, elle construit, elle commercialise et elle s’occupe du service après-vente.
Lors du référendum du 23 juin 2016, les Britanniques disent OUI
à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, c’est-à-dire OUI au Brexit
. Environ 52 % pour le Brexit… mais l’Écosse et l’Irlande du Nord ont voté nettement pour rester dans l’UE ! Pourquoi ce résultat ? Les arguments des gens favorables au Brexit sont nombreux. Il y a trop d’immigrants européens… On a perdu notre souveraineté (les lois de l’UE sont au-dessus des lois nationales). On met trop d’argent dans les caisses de l’UE et on ne reçoit rien. On ne veut plus payer pour l’agriculture française. On veut pêcher librement (marins pêcheurs). Également, un grand nombre de choses totalement fausses, d’inventions de certains politiciens… Autrement dit : des « fake news » !
Comment se déroule ce Brexit ? Tout d’abord, c’est très lent ! En effet, Theresa May (première ministre de 2016 à 2019) est plutôt contre le Brexit mais elle est là pour l’appliquer et pour discuter d’un plan de sortie de l’UE. Cela traîne. De plus, tous les pays de l’UE ne sont pas d’accord entre eux sur ce sujet. Des accords sont rédigés, mais refusés à plusieurs reprises par la chambre des communes (députés du Royaume-Uni)… C’est lent aussi parce que beaucoup de Britanniques regrettent d’avoir choisi le Brexit et voudraient un nouveau référendum ! Personne ne les avait prévenus que cela allait poser tant de problèmes… Ils s’aperçoivent alors des avantages de l’UE ! On se pose beaucoup de questions de tous les côtés (sans réponses) : que vont devenir les Anglais vivant en France ? Les Français vivant en Angleterre ? Quelle somme faire payer au Royaume-Uni ? Eh Oui ! Il devrait rembourser d’énormes sommes… Le Royaume-Uni voudrait conserver des avantages commerciaux avec l’UE ! Boris Johnson (ancien maire de Londres) devient Premier ministre en 2019. Il est favorable au Brexit. Il négocie. Le 1er plan de sortie est refusé par les parlementaires britanniques… Enfin, le Royaume-Uni quitte l’Union européenne le 31 janvier 2020. Durant les années qui suivent il faut régler de nombreux problèmes : par exemple, le passage des produits à la frontière entre l’Eire (dans l’UE) et l’Irlande du Nord (au RU) ! De nombreux voyages scolaires sont reportés puis remplacés par d’autres : il est désormais beaucoup plus simple voire plus efficace d’apprendre l’anglais en voyageant à travers l’Union européenne qu’en traversant la Manche. Face à la nécessité de faire vivre des pans entiers de l’économie, certains assouplissements s’opèrent. Ainsi, les touristes peuvent se rendre à Jersey sans passeport, avec seulement une carte d’identité à partir d’avril 2023. D’autres problèmes connaissent des blocages comme les relations entre pêcheurs français et autorités britanniques.
Après la crise du Brexit, en 2023, l’entreprise ACMAR fait travailler 70 collaborateurs, son chiffre d’affaires est de 16,2 millions d’euros dont 12 en matériel neuf (le reste en services et pièces détachées), 35 % de son activité se fait à l’export (surtout l’Europe, puis le Maroc, l’Afrique de l’Ouest, le Moyen-Orient et un peu les Etats-Unis), Olivier Reillon est retraité depuis février 2022 et Benoît Chalet est désormais directeur commercial.
Bibliographie
- Journaux télévisés de TF1, France 2 et France 3 entre 2016 et 2023.
- Ouest-France entre 2016 et 2023.
- Haut-Anjou des 7 et 21 octobre 2016 (sur les 70 ans de l’entreprise ACMAR).
- Site Internet : TP Aménagements (article du 7 mars 2023)
Transcription
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