Présentation de la campagne de sécurité dans la mine
Notice
Après quelques images sur un film de prévention des Charbonnages de France présenté sous forme de scopitone dans un juke-box, Jean-Pierre Rousselot du service des relations publiques des Houillères explique comment sensibiliser les mineurs sur les fautes d'inattention ou les imprudences avec ces petits films. Ici, à la fosse Barrois, ces juke-box mêlent documents de variétés et films de sécurité afin d'attirer le personnel.
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Éclairage
Afin de sensibiliser les mineurs aux risques d'accidents et à la nécessité de se préoccuper au quotidien de la sécurité, la prévention intervient à la fois lors de l'apprentissage, par l'acquisition de gestes précis, par des consignes de sécurité, et par des rappels sous forme de campagne permanente de prévention. Celles-ci prennent des formes diverses : affiches, films, dessins animés. Une forme très innovante s'appuie en 1966 sur des scopitones, c'est-à-dire ces jukebox associant l'image et le son souvent installés dans les cafés où l'on pouvait voir et entendre des "clips" de tubes de variétés. Ici, pour que le mineur puisse choisir sa chanson préférée, il devra regarder auparavant le film de prévention (1). Ainsi cet appareil est censé capter l'attention des destinataires de ces messages, coupables d'inattentions et d'imprudences responsables d'accidents.
La politique de prévention s'est mise en place tardivement dans les mines, au regard de l'ancienneté des accidents. Elle correspond à une nouvelle culture minière. En 1948, la mort de 16 mineurs à Courrières à la suite de l'inflammation de poussières est venue rappeler l'urgence des mesures de prévention. À partir des années 1960, le fléau séculaire de l'industrie minière, l'éboulement, est presque totalement écarté grâce à plusieurs innovations technologiques, en particulier la mécanisation combinée de l'abattage, du transport de charbon et du soutènement. Les nouvelles techniques de l'information et de la communication viennent améliorer la surveillance : les centres de télégrisoumétrie permettent par exemple de maîtriser les émissions gazeuses. Le progrès technologique se traduit par une meilleure maîtrise du travail au fond et de ses dangers, eux-mêmes mieux connus à l'image de l'empoussièrement. La réglementation est désormais plus précise, en matière d'extraction, de foudroyage, d'électrification au fond ou d'éclairage. Les accidents par incendie sont maîtrisés par plusieurs dispositions techniques progressivement adoptées : des galeries rectilignes facilitant le boisage, l'exploitation complète du gisement, la récupération des bois et étais, le développement du remblayage pneumatique et l'embouage préventif. La dangerosité a certes déjà baissé depuis la fin du XIXe siècle, mais la sensibilisation du personnel aux consignes de sécurité et une meilleure formation technique améliorent la situation à partir des années 1950 et 1960.
(1) Le support audiovisuel a été privilégié par Charbonnages de France pour les actions de formation. En 50 ans, des dizaines de films ont été réalisés pour l'amélioration de la sécurité et des conditions de travail en collaboration parfois avec des organismes comme l'Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS).