Présentation de la campagne de sécurité dans la mine

20 mars 1966
03m 16s
Réf. 00303

Notice

Résumé :

Après quelques images sur un film de prévention des Charbonnages de France présenté sous forme de scopitone dans un juke-box, Jean-Pierre Rousselot du service des relations publiques des Houillères explique comment sensibiliser les mineurs sur les fautes d'inattention ou les imprudences avec ces petits films. Ici, à la fosse Barrois, ces juke-box mêlent documents de variétés et films de sécurité afin d'attirer le personnel.

Type de média :
Date de diffusion :
20 mars 1966
Source :
Personnalité(s) :

Éclairage

Afin de sensibiliser les mineurs aux risques d'accidents et à la nécessité de se préoccuper au quotidien de la sécurité, la prévention intervient à la fois lors de l'apprentissage, par l'acquisition de gestes précis, par des consignes de sécurité, et par des rappels sous forme de campagne permanente de prévention. Celles-ci prennent des formes diverses : affiches, films, dessins animés. Une forme très innovante s'appuie en 1966 sur des scopitones, c'est-à-dire ces jukebox associant l'image et le son souvent installés dans les cafés où l'on pouvait voir et entendre des "clips" de tubes de variétés. Ici, pour que le mineur puisse choisir sa chanson préférée, il devra regarder auparavant le film de prévention (1). Ainsi cet appareil est censé capter l'attention des destinataires de ces messages, coupables d'inattentions et d'imprudences responsables d'accidents.

La politique de prévention s'est mise en place tardivement dans les mines, au regard de l'ancienneté des accidents. Elle correspond à une nouvelle culture minière. En 1948, la mort de 16 mineurs à Courrières à la suite de l'inflammation de poussières est venue rappeler l'urgence des mesures de prévention. À partir des années 1960, le fléau séculaire de l'industrie minière, l'éboulement, est presque totalement écarté grâce à plusieurs innovations technologiques, en particulier la mécanisation combinée de l'abattage, du transport de charbon et du soutènement. Les nouvelles techniques de l'information et de la communication viennent améliorer la surveillance : les centres de télégrisoumétrie permettent par exemple de maîtriser les émissions gazeuses. Le progrès technologique se traduit par une meilleure maîtrise du travail au fond et de ses dangers, eux-mêmes mieux connus à l'image de l'empoussièrement. La réglementation est désormais plus précise, en matière d'extraction, de foudroyage, d'électrification au fond ou d'éclairage. Les accidents par incendie sont maîtrisés par plusieurs dispositions techniques progressivement adoptées : des galeries rectilignes facilitant le boisage, l'exploitation complète du gisement, la récupération des bois et étais, le développement du remblayage pneumatique et l'embouage préventif. La dangerosité a certes déjà baissé depuis la fin du XIXe siècle, mais la sensibilisation du personnel aux consignes de sécurité et une meilleure formation technique améliorent la situation à partir des années 1950 et 1960.

(1) Le support audiovisuel a été privilégié par Charbonnages de France pour les actions de formation. En 50 ans, des dizaines de films ont été réalisés pour l'amélioration de la sécurité et des conditions de travail en collaboration parfois avec des organismes comme l'Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS).

Stéphane Lembré

Transcription

Intervenant 1
Son fonctionnement régulier fait oublier la puissance de cet engin, cousin du bulldozer et de la cisaille.
(Bruit)
(Musique)
Intervenant 1
Attention au convoyeur blindé, car il a non seulement la force de l’éléphant mais aussi celle d’un crocodile.
(Musique)
Intervenant 1
Il faut prendre toutes les précautions pour que cette force utile ne devienne pas dangereuse.
(Musique)
Intervenant 1
Attention au convoyeur blindé, il exige des dispositifs de protection et réclame de ceux qui l’utilisent beaucoup de prudence. Et surtout, veillez à ce que l’arrêt d’urgence soit accessible, fonctionne facilement et s’éttende d’un bout à l’autre de l’installation.
(Bruit)
(Musique)
Jean Pierre Rousselot
Pour tenter d’éviter au maximum les accidents de la route par exemple, on a trois conditions à réunir. Il faut avoir évidemment du bon matériel, une bonne voiture. Il faut, deuxième condition, savoir conduire, et troisième condition, éviter toute une série d’imprudences ou d’inattentions sur la route. Dans la mine, il en vint pareillement. Des efforts sont faits pour améliorer le matériel au fond et les conditions de sécurité. La formation du personnel vise aussi à apprendre des gestes professionnels en toute sécurité au personnel. Reste une troisième cause d’accident, qui sont toutes les fautes d’inattention, d’imprudence, disons les bêtises qu’on peut faire couramment au fond par inobservation involontaire des consignes. Pour cela, il convient de mettre en éveil continuellement le personnel sur ces fautes d’inattention, sur ces imprudences ; et c’est l’objet d’une campagne permanente qui emploie des moyens classiques, d’affiches, de films, notamment de touts petits films qui sont des films de dessins animés ou des films reconstituant des accidents. Ces films, il faut les projeter au personnel et parmi plusieurs moyens qui sont utilisés, il y a la cabine de projection en continu, il y a un nouveau moyen qui vient d’être lancé il y a peu de temps, un appareil du type juke box que vous avez vu et qui permet de mêler les variétés, donc d’attirer l’attention du personnel et des consignes de sécurité.