Un circuit guidé en autocar sur les traces de la culture polonaise

06 novembre 2010
02m 15s
Réf. 01000

Notice

Résumé :

Des circuits sont organisés sur les traces des Polonais du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais à la découverte des églises, monuments ou les rues de la "Petite Pologne". En compagnie de Grégoire Szczesniak (guide conférencier "Sur les pas des Polonais du bassin minier"), on visite l'église Saint-Vaast de Sallaumines qui abrite un confessionnal réservé aux Polonais. Wanda Marciniak a amené ses petits enfants pour qu'ils découvrent leurs racines.

Date de diffusion :
06 novembre 2010
Personnalité(s) :

Éclairage

Dans le Nord-Pas-de-Calais, 250 000 personnes ont des origines polonaises (1). Ceci est dû, d'une part, à l'arrivée massive des Polonais au cours des années 1920 pour travailler dans les mines et, dans une moindre mesure, dans le secteur agricole (2) et, d'autre part, par le fait que les descendants de ces immigrés sont en majorité restés sur le territoire qui a accueilli leurs aïeux (3). 90 ans après les premières vagues d'immigration polonaises, quels sont aujourd'hui les éléments visibles de leur présence dans notre région ? L'héritage légué par ces générations d'hommes et de femmes est particulièrement important notamment dans l'ancien bassin minier où les sites marqués par la présence polonaise sont pléthoriques : édifices religieux, plaques et monuments en mémoire de combattants et de résistants, stèles en hommage aux victimes des catastrophes minières, commerces de spécialités polonaises, noms de rues, d'écoles, de complexes culturels et sportifs... Pour garder une trace de la mémoire polonaise dans le Nord-Pas-de-Calais, la Maison de la Polonia de France, structure fédératrice du monde associatif franco-polonais, propose, avec l'office de Tourisme et du Patrimoine de Lens-Liévin, une visite de découverte du patrimoine polonais à travers des lieux symboliques qui ont témoigné ou témoignent encore de la présence polonaise parmi lesquels l'église du Millenium de Lens où l'on peut, entre autres, admirer de magnifiques vitraux qui relatent l'histoire de la Pologne, l'église Saint-Vaast de Sallaumines dont la particularité est d'abriter un confessionnal réservé aux fidèles polonais ou encore la cité du 21 de Harnes où l'église du Sacré-Cœur abrite les étendards des sociétés polonaises existant jadis dans la commune et témoignent de la richesse de la vie associative polonaise. Au fil du parcours, l'émotion gagne plusieurs visiteurs qui voient resurgir des souvenirs de leur enfance à l'instar de Wanda Marciniak une Carvinoise venue accompagnée de sa fille et de sa petite-fille qui avoue ne pas connaître ses ancêtres mais se dit intéressée par leur histoire. Si l'on retiendra essentiellement de cette visite que l'intégration des Polonais a été, contrairement aux idées reçues, lente et difficile c'est aussi l'occasion de dresser un bilan d'un siècle de présence polonaise en Nord-Pas-de-Calais. Résultats de l'intégration puis de l'assimilation des troisième et quatrième générations, la majorité des descendants des émigrés polonais ne parlent pas la langue de leurs ancêtres et ignorent tout ou presque de l'histoire et de la civilisation polonaises. Ce fait est particulièrement marqué chez les 4èmes et 5èmes générations bien que l'on constate ces dernières années un regain d'intérêt pour l'apprentissage de la langue polonaise et la recherche des racines. Si les églises polonaises continuent d'attirer plus de fidèles que les églises françaises, la baisse voire l'abandon de la pratique religieuse est un phénomène assez répandu notamment chez les plus jeunes. Pour autant, le tissu associatif franco-polonais compte, aujourd'hui encore, plus d'une centaine de structures réparties dans la région et dont les multiples activités témoignent de leur vitalité. De même, l'encadrement religieux est bien présent à travers un réseau de 25 paroisses spécifiquement polonaises. Enfin si certaines traditions apportées par les premiers immigrés polonais sont assurément en perte de vitesse, d'autres résistent indiscutablement à l'épreuve du temps. Parmi elles, la gastronomie et la musique sont les deux éléments indissociables d'un héritage toujours bien présent et vivant dans le Nord-Pas-de-Calais tant et si bien que la polonité y a encore de beaux jours !

1) Virginie Skrzyniak, "Nord-Pas de Calais. L'Odyssée des Polonais", L'Express, n°3045, édition régionale, semaine du 12 au 18 novembre 2009.

(2) Suite à la convention d'émigration franco-polonaise signée le 3 septembre 1919, 500 000 Polonais émigrent en France durant l'entre-deux-guerres. En 1931, on comptera jusqu'à 220 000 ressortissants polonais dans le Nord-Pas de Calais d'après Janine Ponty, Polonais méconnus. Histoire des travailleurs immigrés en France dans l'entre-deux-guerres, Publications de la Sorbonne, 1988, p.427.

(3) Benjamin Kostrubiec, "Évolution de la structure de la population active polonaise du Nord-Pas de Calais", Les ouvriers Polonais en France après la Seconde guerre mondiale, Revue du Nord, hors-série n°7, 1992, pp.221.-236.

Willy Jendrowiak

Transcription

Présentatrice
La région compte une très importante communauté polonaise. Un pays dans les coeurs, bien sur, mais aussi dans le paysage. D'où l'idée ce ces circuits organisés sur les traces des polonais du bassin minier, les églises, les monuments ou même les rues en disent parfois très long. Florence Mabille, Emmanuel Quinart.
Szczesniak Grégoire
On va bientôt tourner à droite, on va emprunter la rue de Varsovie. Vous verrez aussi des écoles Nicolas Copernic.
Présentatrice
Des traces d'une communauté jusque dans le nom des rues. Lens, cet après-midi, il ne s'agit pas d'un groupe de touristes ordinaires. La plupart habite dans l'ex bassin minier. Le temps d'une visite ils sont venus voir ce qu'il reste du patrimoine polonais. Une initiative de la maison de la Polonia.
Szczesniak Grégoire
C'était de mettre en avant un petit peu le patrimoine polonais. L'historique de la communauté polonaise. Et puis un petit peu tout ce qu'ils avaient pu faire ici dans le Nord. Et se fondre dans la population. Et se fondre sans disparaître.
Présentatrice
Les églises polonaises, nombreuses, incontournables et puis il y a celles que se partagaient les deux communautés comme celle-ci, l'église Saint-Vaast, à Sallaumines.
Szczesniak Grégoire
Il y a quelques chose de très amusant. Vous avez deux confessionaux. A prime abord ils sont tous les deux identiques. Quand vous regardez bien vous voyez qu'ici on indique que c'est un prêtre polonais qui officie. Ksiadz Polski.
Présentatrice
Cette visite, Wenda arrivée en France dans le ventre de sa mère a souhaité la vivre avec ses filles et sa petite fille. Pour elle la communauté polonaise ne se résume pas à des édifices.
Marciniak Wanda
J'ai été élevée ma mère parlait que polonais à la maison. A la maison on ne parlait que polonais. J'ai appris le Français qu'à l'école. Et on mangeait polonais. Les traditions polonaises, tout était polonais. Donc je suis d'abord polonaise.
Présentatrice
Qu'est ce qui vous reste vous, à votre âge, de la Pologne.
Marciniak Nathalie
Beaucoup de souvenirs de vacances. Les cours polonais. Qu'on a suivi. Les Sokół parce que je faisais de la gymnastique,... aux Sokółs. C'est de la gymnastique polonaise avec les danses folkloriques, les mouvements folkloriques polonais. Donc c'est toute mon enfance.
Marciniak Mathilde
C'est l'histoire de ma grand-mère et des gens que j'ai pas connu avant ma grand mère.
Présentatrice
Un nordiste sur huit serait d'origine polonaise. Aujourd'hui totalement intégrée cette communauté c'est avant tout une langue, un folklore très vivace. On est loin de la difficile intégration de l'Entre-deux-guerres.