François Mitterrand déjeune avec des "fabiusiens" avant le congrès de Rennes
01 février 1990
02m 08s
Réf. 00099
Notice
Résumé :
Interview du président de la République lors d'un déjeuner "intime" avec des responsables socialistes proches de Laurent Fabius dont Marcel Debarge et Claude Bartolone dans un restaurant du Pré-Saint-Gervais, le Pouilly Reuilly. François Mitterrand parle des différents courants du PS dans lesquels il dit conserver des amis, ainsi que de ses expériences des congrès socialistes.
Type de média :
Date de diffusion :
01 février 1990
Personnalité(s) :
Thèmes :
Lieux :
- Europe > France > Bretagne > Ille-et-Vilaine > Rennes
Éclairage
Depuis son élection en 1981, les moments où le président s’exprime sur la situation intérieure du Parti socialiste (PS), comme c’est le cas dans ce reportage, sont rares. Le chef de l’État ne peut en effet être membre d’un parti politique. Sa campagne de 1988 sur le thème de la « France unie » tentait d’ailleurs de faire abstraction de ses attaches socialistes (voir ce document).
Ici pourtant, les images donnent au téléspectateur l’impression d’arriver à l’improviste dans des discussions d’arrière-cuisine en vue de la préparation du Congrès de Rennes qui doit se tenir au milieu du mois de mars 1990. Les propos du président de la République s’attachent à démontrer le contraire : il dit être là à titre amical.
Le Parti socialiste est alors déchiré en vue du congrès. Il y a d’un côté les ambitions du populaire premier ministre Michel Rocard. Il y a de l’autre la guerre de succession que se livrent les anciens protégés du président, Lionel Jospin et Laurent Fabius. C’est ce dernier - qui avait déjà tenté en 1988 de devenir premier secrétaire avant de s’effacer devant Pierre Mauroy - que François Mitterrand appuie en coulisses, comme l’illustrent ces images.
Ce n’est pas la première fois que le président déjeune au Pouilly-Reuilly, restaurant du Pré-Saint-Gervais en Seine-Saint-Denis, en compagnie du sénateur-maire de la ville Marcel Debarge et du député Claude Bartolone, membres de la garde rapprochée de Laurent Fabius.
Faisant mine de se défendre d’un soutien envers les fabiusiens, le président évoque son amitié pour d’autres responsables de courants socialistes. Il parle donc des animateurs de « petits courants » que sont Jean Poperen ou encore Jean-Pierre Chevènement qui est beaucoup moins puissant qu’il ne l’était au milieu des années 1970 (voir ce document). Il n’a ici qu’une expression sibylline à l’égard des « grands courants », et ne parle donc pas de Michel Rocard ou de Lionel Jospin, soutenu par Pierre Mauroy.
Il en profite pour rappeler son expérience victorieuse des congrès, et cherche à relativiser la division que connaît le PS en vue de Rennes. Seul le congrès de Metz a pourtant connu autant de motions (voir ce document). A Rennes, après la bataille fratricide et indécise, c’est le statu quo qui l’emporte : Mauroy reste premier secrétaire. L’influence de Mitterrand dans les jeux d’appareil s’est atténuée, malgré son implication personnelle dans la bataille.
Pour plus d’explications sur le fonctionnement d’un congrès, voir : Le Parti socialiste avant le congrès de Nantes.
Ici pourtant, les images donnent au téléspectateur l’impression d’arriver à l’improviste dans des discussions d’arrière-cuisine en vue de la préparation du Congrès de Rennes qui doit se tenir au milieu du mois de mars 1990. Les propos du président de la République s’attachent à démontrer le contraire : il dit être là à titre amical.
Le Parti socialiste est alors déchiré en vue du congrès. Il y a d’un côté les ambitions du populaire premier ministre Michel Rocard. Il y a de l’autre la guerre de succession que se livrent les anciens protégés du président, Lionel Jospin et Laurent Fabius. C’est ce dernier - qui avait déjà tenté en 1988 de devenir premier secrétaire avant de s’effacer devant Pierre Mauroy - que François Mitterrand appuie en coulisses, comme l’illustrent ces images.
Ce n’est pas la première fois que le président déjeune au Pouilly-Reuilly, restaurant du Pré-Saint-Gervais en Seine-Saint-Denis, en compagnie du sénateur-maire de la ville Marcel Debarge et du député Claude Bartolone, membres de la garde rapprochée de Laurent Fabius.
Faisant mine de se défendre d’un soutien envers les fabiusiens, le président évoque son amitié pour d’autres responsables de courants socialistes. Il parle donc des animateurs de « petits courants » que sont Jean Poperen ou encore Jean-Pierre Chevènement qui est beaucoup moins puissant qu’il ne l’était au milieu des années 1970 (voir ce document). Il n’a ici qu’une expression sibylline à l’égard des « grands courants », et ne parle donc pas de Michel Rocard ou de Lionel Jospin, soutenu par Pierre Mauroy.
Il en profite pour rappeler son expérience victorieuse des congrès, et cherche à relativiser la division que connaît le PS en vue de Rennes. Seul le congrès de Metz a pourtant connu autant de motions (voir ce document). A Rennes, après la bataille fratricide et indécise, c’est le statu quo qui l’emporte : Mauroy reste premier secrétaire. L’influence de Mitterrand dans les jeux d’appareil s’est atténuée, malgré son implication personnelle dans la bataille.
Pour plus d’explications sur le fonctionnement d’un congrès, voir : Le Parti socialiste avant le congrès de Nantes.
Arthur Delaporte