François Mitterrand fait ses adieux au PS rue de Solférino
17 mai 1995
03m 01s
Réf. 00103
Notice
Résumé :
François Mitterrand s'est rendu au siège du Parti socialiste, rue de Solférino pour saluer les très nombreux socialistes présents pour écouter le discours de l'ancien chef de l’Etat qui se montre optimiste sur l’avenir du Parti socialiste et ses capacités à rassembler.
Type de média :
Date de diffusion :
17 mai 1995
Personnalité(s) :
Thèmes :
Éclairage
Le 17 mai 1995, François Mitterrand quitte l’Élysée. Après la cérémonie officielle de passation de pouvoirs avec Jacques Chirac (voir ce document), son successeur qui l’a emporté au second tour face au candidat socialiste Lionel Jospin, l’ancien président de la République se rend rue de Solférino, au siège du Parti socialiste (PS) qui était également en 1981 son QG de campagne.
Comme il le souligne lui-même à cette occasion, François Mitterrand refait alors le trajet inverse de celui du jour de sa propre investiture. Celui qui fut le Premier secrétaire du PS de sa refondation à Epinay en 1971 (voir Congrès d’Epinay) à sa victoire lors de la présidentielle de 1981 est donc de retour parmi les siens.
Pendant les quatorze années à la tête de l’État, il s’est attaché - à de rares exceptions (voir ce document) - à afficher publiquement sa distance avec le parti qui l’avait porté au pouvoir, même s’il continuait à exercer une influence dans ses recompositions.
La séquence du retour à Solférino est une étape supplémentaire de la tournée des adieux qui marque les dernières mois de la vie de François Mitterrand (voir ce document). Il salue ici d’anciens collaborateurs - dont certains lui ont déjà rendu une visite surprise à l’Élysée le jour précédent -, ses anciens premiers ministres - sont présents Pierre Mauroy et Laurent Fabius - et les militants qui ont constitué le socle de sa conquête du pouvoir.
Il ne semble pas prendre position entre Henri Emmanuelli, le premier secrétaire du PS en fonction, et Lionel Jospin, auréolé d’un score honorable qui n’interdit pas d’espérer une reconquête, d’autant que la droite s’est déchirée entre Jacques Chirac et Edouard Balladur. Chez les socialistes, les rivalités restent vives entre les différents prétendants à sa succession, comme l’illustre une note confidentielle publiée par Le Monde le jour précédant la passation de pouvoir. Mais elles sont néanmoins mises en sourdine pour l’occasion, alors que Lionel Jospin n’a pas caché lors de la campagne sa prise de distance critique avec le legs de François Mitterrand, allant jusqu’à réclamer un droit d’inventaire. Ce dernier tire là sa révérence et se montre optimiste envers l’avenir du PS.
La visite rue de Solférino clôt ainsi symboliquement le cycle mitterrandien de l’histoire socialiste.
Comme il le souligne lui-même à cette occasion, François Mitterrand refait alors le trajet inverse de celui du jour de sa propre investiture. Celui qui fut le Premier secrétaire du PS de sa refondation à Epinay en 1971 (voir Congrès d’Epinay) à sa victoire lors de la présidentielle de 1981 est donc de retour parmi les siens.
Pendant les quatorze années à la tête de l’État, il s’est attaché - à de rares exceptions (voir ce document) - à afficher publiquement sa distance avec le parti qui l’avait porté au pouvoir, même s’il continuait à exercer une influence dans ses recompositions.
La séquence du retour à Solférino est une étape supplémentaire de la tournée des adieux qui marque les dernières mois de la vie de François Mitterrand (voir ce document). Il salue ici d’anciens collaborateurs - dont certains lui ont déjà rendu une visite surprise à l’Élysée le jour précédent -, ses anciens premiers ministres - sont présents Pierre Mauroy et Laurent Fabius - et les militants qui ont constitué le socle de sa conquête du pouvoir.
Il ne semble pas prendre position entre Henri Emmanuelli, le premier secrétaire du PS en fonction, et Lionel Jospin, auréolé d’un score honorable qui n’interdit pas d’espérer une reconquête, d’autant que la droite s’est déchirée entre Jacques Chirac et Edouard Balladur. Chez les socialistes, les rivalités restent vives entre les différents prétendants à sa succession, comme l’illustre une note confidentielle publiée par Le Monde le jour précédant la passation de pouvoir. Mais elles sont néanmoins mises en sourdine pour l’occasion, alors que Lionel Jospin n’a pas caché lors de la campagne sa prise de distance critique avec le legs de François Mitterrand, allant jusqu’à réclamer un droit d’inventaire. Ce dernier tire là sa révérence et se montre optimiste envers l’avenir du PS.
La visite rue de Solférino clôt ainsi symboliquement le cycle mitterrandien de l’histoire socialiste.
Arthur Delaporte
Transcription
Bruno Masure
En tout cas, la nostalgie n’a pas duré longtemps, car moins d’une demi-heure après avoir quitté l’Élysée, François Mitterrand était accueilli au siège du PS, Rue de Solferino. L’occasion pour le Président sortant d’inviter ses amis socialistes à la reconquête en affirmant que le PS était désormais le parti de l’alternance. Sur place pour France 2, Guilaine Chenu, Patrick Voigt.Guilaine Chenu
Retour aux sources pour le citoyen Mitterrand, il vient de quitter l’Élysée, c’est à pied qu’il s’avance Rue de Solferino, 14 ans après avoir quitté le Parti Socialiste.(Bruit)
Guilaine Chenu
À ses côtés, sa femme Danielle, derrière lui, les anciens Premier Ministre et Premier Secrétaire. Seuls absents excusés, Michel Rocard et Édith Cresson. Au moment où François Mitterrand franchit le porche, 21 coups de canon résonnent, Jacques Chirac est le nouveau Président.(Bruit)
Guilaine Chenu
Cette cérémonie d’adieu, c’est Henri Emmanuelli qui l’a voulue, les militants attendent depuis 9 heures ce matin, la rose est de rigueur.Inconnue 1
On était là depuis premier jour, quand en 81, euh, Monsieur Mitterrand est passé et on est là pour le dernier jour aussi.Inconnue 2
C’est peut-être la dernière fois que je le vois, je ne sais pas, c’est quand même un grand homme.(Bruit)
Guilaine Chenu
Sa dernière visite à Solferino, c’était en 91 pour les 10 ans de son accession au pouvoir. Aujourd’hui l’heure est à la nostalgie, au mur son ancien emblème de Président, le chêne et l’olivier, et pour commencer un peu d’ironie.François Mitterrand
Je ne veux pas avoir l’air d’organiser une contre-manifestation.(Bruit)
François Mitterrand
Moi, j’achève ma vie politique. Je ne suis pas venu ici pour la recommencer.(Bruit)
Guilaine Chenu
Le message sera d’abord politique. Assis à la tribune, Henri Emmanuelli et Lionel Jospin. François Mitterrand soutiendra le premier dans son épreuve judiciaire qu’il estime injuste et félicitera le second pour sa campagne. Apparemment, pas de successeur désigné mais un passage de relais.François Mitterrand
Nous sommes redevenus, vous êtes redevenus une force politique et sociale capable d’entraîner la France, chaque fois qu’elle en sentira la nécessité, pour plus de justice, pour plus de liberté ; pour la mise en place d’une certaine idée de la société qui nous est chère. Vous allez continuer après moi, vous avez commencé avec moi ou bien vous avez rejoint le gros de la troupe au cours de ces 30 dernières années, je suis heureux de voir déjà beaucoup de visages plus jeunes et au…Guilaine Chenu
En novembre dernier, François Mitterrand avait déjà salué les amis Socialistes au Congrès de Liévin. Cette fois, ce sont des adieux au peuple de Gauche.François Mitterrand
J’espère que ici ou là, j’aurai le bonheur de vous rencontrer, merci.(Bruit)