Manifestation anti-Le Pen à Rennes
Notice
Choqués par la présence de Jean Marie Le Pen au deuxième tour des élections présidentielles, les Rennais ont manifesté en masse. Le maire socialiste de Rennes, Edmond Hervé, a également participé à cette manifestation.
Éclairage
Alors qu'il déclare avoir eu du mal à réunir les 500 parrainages nécessaires pour se porter candidat à l'élection présidentielle et que son parti demeure dans l'ombre depuis sa scission en 1998, Jean-Marie Le Pen obtient 16,8% des voix au premier tour de l'élection présidentielle, le 21 avril 2002. Il arrive second derrière le président de la République sortant, Jacques Chirac (RPR), alors que le Premier ministre sortant, Lionel Jospin (PS), n'est que le troisième homme, annonçant le soir même son retrait de la vie politique. Pour la deuxième fois sous la Cinquième République, la gauche n'est pas représentée au second tour d'une élection présidentielle (la première fois était en 1969, avec Georges Pompidou et Alain Poher) et, pour la première fois dans la vie politique française, un candidat d'extrême-droite passe le premier tour d'une élection présidentielle. Cette situation inédite s'explique par la dispersion des voix de gauche sur un grand nombre de candidats et une faible mobilisation des électeurs de gauche. Cette huitième élection présidentielle sous la Cinquième République voit en effet seize candidats se présenter au premier tour et connaît un taux d'abstention de 28,40%, du jamais vu pour un premier tour d'élection présidentielle. Jean-Marie Le Pen accède ainsi au deuxième tour de l'élection présidentielle, qu'il perd contre Jacques Chirac, avec 17,79% des voix. Jacques Chirac ayant refusé de débattre avec lui en direct sur les chaînes de télévision, le classique débat d'entre-deux tours entre les deux candidats toujours en lice n'a pas eu lieu.
Cette élection a vu naître un débat concernant les techniques de sondage, leurs résultats et leurs interprétations, débat à nouveau porté sur le devant de la scène lors de la campagne pour le premier tour de l'élection présidentielle de 2007. La présence du Front national au second tour a également fait ressurgir le débat sur le vote utile pour les élections suivantes, ce dernier étant considéré par certains comme anti-démocratique et par d'autres comme nécessaire pour contrer la présence au second tour d'un candidat ou d'un parti jugé dangereux. Cette élection présidentielle est aussi la première de la Ve République à devoir élire un président pour cinq ans, au lieu de sept auparavant. Pour cette élection, l'ordre de présentation des élections présidentielles et législatives est aussi interverti, la présidentielle ayant lieu en premier, les législatives en second.