Déclaration d'Henri Fréville
Notice
Le sénateur-maire de Rennes Henri Fréville annonce qu'il ne se représentera pas aux prochaines élections municipales. Il continuera cependant à défendre ses idées grâce à son mandat de sénateur. Pour lui succéder, il a nommé Jean Pierre Chaudet.
Éclairage
Henri Fréville est né le 4 décembre 1905 à Norrent-Fontes dans le Pas-de-Calais. Il fut professeur agrégé d'histoire au lycée de garçons à Rennes à partir de 1932 ; puis, de 1949 à 1971, il enseigna l'histoire moderne à la Faculté de lettres de Rennes, devenue ensuite l'Université de Rennes II. Durant cette période, il soutint sa thèse sur l'intendance de Bretagne de 1689-1790 qui se voulait, comme l'indique le titre, un essai sur l'histoire d'une intendance en Pays d'Etats au XVIIIe siècle. Il étudia également le comportement des nationalistes bretons durant la Seconde Guerre mondiale à partir de documents de l'administration militaire allemande, récupérés dans les locaux de l'hôtel Majestic. Il fonda par ailleurs l'Institut armoricain de recherches historiques.
Résistant, il fut désigné dans la clandestinité (1943) pour prendre les fonctions de directeur régional à l'Information à la Libération. A ce titre, il assistait Victor Le Gorgeu, commissaire de la République pour la Bretagne ; il devait entre autres délivrer les autorisations de paraître pour la presse écrite et radiophonique de sa circonscription. Démocrate-chrétien avant la guerre, il participa à la fondation du MRP (Mouvement républicain populaire) ; élu conseiller municipal de Rennes en 1947, il en fut le maire de 1953 à 1977. Président du conseil général d'Ille-et-Vilaine de 1966 à 1976, il exerça aussi plusieurs mandats nationaux comme député de la première circonscription d'Ille-et-Vilaine dix années durant, de 1958 à 1968, puis sénateur de ce même département de 1971 à 1980. Un an avant de déclarer son retrait de la vie politique en 1976, il fut la cible d'un attentat du Front de Libération de la Bretagne (FLB) ; ses travaux d'ancien universitaire en sont probablement l'une des causes. Décédé le 15 juin 1987 à Rennes, la ville ne tarda pas à l'honorer. Le 10 mai 1993, l'avenue de Crimée lui fut dédiée et fut donc rebaptisée avenue Henri Fréville, avant qu'une station du métro ne porte également son nom quelques années plus tard.