L'industrialisation rennaise

04 janvier 1974
02m 40s
Réf. 00386

Notice

Résumé :

En une génération Rennes a comblé son retard en matière industriel. Henri Fréville revient sur cette industrialisation. L'Etat et la municipalité ont participé au développement de la ville tant au point de vue industriel qu'universitaire.

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Date de diffusion :
04 janvier 1974
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Éclairage

Dès la fin de la guerre, un "Projet de reconstruction et d'aménagement de la ville" est élaboré. C'est l'architecte Lefort qui est chargé de son application. L'objectif poursuivi par cette planification urbaine est de mettre en place des logements de type collectif ayant une forte capacité d'accueil et permettant de diminuer les formes de logement insalubres.

En 1953, Henri Fréville devient maire. Son arrivée à la municipalité inaugure une nouvelle ère dans la politique d'aménagement. Tout au long des vingt années qui vont suivre son élection, de vastes projets urbains vont être réalisés et donner un nouveau visage à la ville. Des logements sont construits comme les logement sociaux à Cleunay en 1954, et à Maurepas en 1955. Les premiers grands ensembles ou grandes copropriétés voient le jour : La Touche, Zacharie Roussin, P. Merlat, etc. D'importants chantiers d'assainissement ont lieu en plusieurs rues de la ville.

Des logements insalubres sont détruits et les activités polluantes ou nuisibles sont renvoyées hors du centre-ville, ce qui rend possible des nouveaux aménagements dans la rue de Brest ou dans le quartier Bourg l'Evêque, par exemple.

Des zones de la ville sont désignées comme "zones à urbaniser en priorité (ZUP)". En 1960 c'est Villejean-Malifeu, et en 1967, c'est le tour du Blosne. Le grand chantier du Colombier est engagé dans les années 1970 et donne l'occasion d'ériger un centre d'affaires et de nombreux logements à proximité du centre.

C'est aussi à partir de la fin des années 1960 que les chantiers du secteur universitaire commencent. Sont construits les campus universitaires, l'hôpital de Pontchaillou, les équipements sportifs de Bréquigny et les lycées des Gayeulles.

En 1970, sous l'impulsion d'Henri Fréville, le District Urbain - ancêtre de Rennes Métropole - est créé. Il s'agit d'un établissement public de coopération intercommunale regroupant 27 communes. Il aura pour compétence l'aménagement urbain, le développement économique et scientifique. Cet organe lié à la croissance urbaine conduira l'aménagement de trois grandes zones d'activités : la zone industrielle de la Route de Lorient sur les communes de Rennes et de Vezin-le-Coquet (1958), la zone industrielle Sud-Est sur les communes de Rennes, de Cesson Sévigné et de Chantepie (1966) et la zone d'activités Nord sur les communes de Rennes et Saint-Grégoire (1965).

De façon générale, l'exode rural qui s'amplifie dès les années 1950 et le nouveau dynamisme industriel avec l'implantation des usines Citroën (en 1954 à la Barre-Thomas et en 1961 à La Janais qui emploie jusqu'à 13 000 employés dans les années 1970) accompagnent l'entrée de Rennes dans la modernité. En 1975 la ville atteint 200 000 habitants et acquiert un statut de métropole d'équilibre.

Jennifer Gassine

Transcription

(Musique)
Journaliste
Rennes a maintenant plus de 220 000 habitants. Elle est devenue l'une des plus jeunes, sinon la plus jeune ville de France. Sa population active dépasse à peine 40 % de la population totale. Le débauchage rural a, certes, joué son rôle dans l'indiscutable montée de la ville, et pendant un temps, l'Ille-et-Vilaine fut le premier département breton où le débouché urbain n'était pas suffisant pour absorber les excédents de la natalité, d'où l'exode vers Paris. La démographie imposait la création de 3000 emplois par an. En une génération, la ville devait franchir toute la distance qui la séparait du XXe siècle, d'où l'aventure industrielle.
Henri Fréville
Elle s'est faite d'abord assez lentement mais elle s'est faite d'une façon originale. C'était une industrialisation qui était voulue, qui a été planifiée. La ville de Rennes s'est trouvée d'abord, entre 50 et 53, devant des initiatives gouvernementales. C'est le moment où l'on parlait de la régionalisation. Et en 54, en mars 54, le Conseil municipal de Rennes a tenu d'une façon absolument systématique, à officialiser une certaine manière de penser. Nous avons imaginé qu'il était indispensable de faire aller de pair le développement universitaire et le développement industriel, et dès lors, une planification systématique a commencé dont nous avons été les bénéficiaires mais aussi les artisans avec la Chambre de commerce et l'Université.
Journaliste
Rennes dispose, aujourd'hui, de 250 hectares industriels répartis en trois zones : celle de la route de Lorient créée en 1952 par la Chambre de commerce, qui permit d'extraire du centre de la ville les petites usines et ateliers qui, jusqu'ici, utilisaient anarchiquement un terrain précieux; la zone Nord réalisée par le syndicat intercommunal de Rennes Saint-Grégoire ; au Sud-Est, une autre zone aux confins des communes de Rennes, Chantepie et Cesson-Sévigné, constituée en syndicat.