Élections régionales : Christian Troadec en campagne
Notice
L'élu finistérien Christian Troadec se présente aux élections régionales, à la tête de la liste "Nous te ferons Bretagne", comme le porte parole du centre Bretagne. La fracture territoriale a été au centre des propos échangés au cours de la réunion publique qui se tenait ce week-end à Carhaix.
Éclairage
En 2010, la campagne des élections régionales en Bretagne est notamment marquée par le thème de la fracture entre une partie est de la région, dynamique et développée, et une partie ouest, moins facile d'accès, marginalisée et économiquement plus fragile. Délaissé de sa population, particulièrement touché par la montée du chômage, l'ouest de la Bretagne se sent l'oublié du développement dans la région. Portant un nom inspiré d'un vers du poète breton Xavier Graal, la liste « Nous te ferons Bretagne » compte s'attaquer à ces disparités. Mené par le maire divers-gauche de Carhaix, Christian Troadec, et lancé dès 2008, ce mouvement de rassemblement breton prône l'émancipation de la Bretagne. Ainsi, la campagne de la liste de Christian Troadec pour les élections régionales est largement orientée autour de l'idée d'une « Bretagne à deux vitesses », pour défendre le renforcement des régions et ainsi faire avancer l'idée du régionalisme.
Né en 1966 à Plévin dans les Côtes-d'Armor, Christian Troadec, maire de Carhaix depuis 2001, est également l'un des cofondateurs du festival des Vieilles Charrues en 1992, dont il préside l'association jusqu'en 2001. D'abord élu sous une étiquette « gauche alternative », il est réélu en 2008 malgré la candidature d'une liste d'alliance PS-PCF. En 2004, la région Bretagne est récupérée par la gauche avec l'ancien maire de Lorient, Jean-Yves Le Drian, devenu président du Conseil Régional. C'est à cette date que Christian Troadec devient élu de la majorité au Conseil Régional de Bretagne sur la liste UDB-Verts. Il se détache de la formation régionaliste en décembre 2008, suite à un désaccord avec le PS autour de la polémique de la fermeture de l'hôpital de Carhaix.
En 2010, la liste « Nous te ferons Bretagne » est présentée sur les cinq départements de la Bretagne historique mais n'obtient qu'un score inférieur à la barre des 5%. Les élections régionales du 21 mars 2010 verront donc s'affronter au second tour le président socialiste sortant Jean-Yves Le Drian, (62,65%), Bernadette Malgorn, de la majorité présidentielle (24,10%) et Guy Hascouët de Europe Ecologie (12,21%).
L'idée régionaliste en Bretagne peut sembler avoir eu peu de résonance lors de ce scrutin. Toutefois, en dénonçant des disparités effectives dans la vie quotidienne des habitants, telles que l'inégalité d'accès aux services d'intérêt général, la liste « Nous te ferons Bretagne » a trouvé un certain écho auprès de la population, et c'est dans le Finistère qu'elle a su réunir la majorité de ses voix. Au lendemain de ce scrutin, la liste affirme envisager de se présenter à nouveau aux prochaines élections, en particulier aux cantonales de 2011 et aux législatives de 2012.