La gauche remporte les Régionales avec un score historique

29 mars 2004
02m 12s
Réf. 00339

Notice

Résumé :

La liste de gauche, emmenée par le socialiste Jean Yves Le Drian, vient de remporter massivement les élections régionales face à Josselin de Rohan. C'est avec les militants de sa ville de Lorient que Jean Yves Le Drian fête cette victoire.

Date de diffusion :
29 mars 2004

Éclairage

28 mars 2004 : pour la première fois, la gauche plurielle (PS-PCF-PRG-VERTS-UDB), emporte les élections régionales avec 58,79 % des voix au second tour, ce qui va lui permettre d'occuper 70 % des sièges.

La tête de liste est Jean-Yves Le Drian, militant socialiste. Originaire de Lorient, dont il sera maire de 1981 à 1997, issu d'une famille de militants d'action catholique, sa carrière politique illustre bien la montée de la gauche en Bretagne depuis la fin des années 70. Elu député du Morbihan de 1978 à 1991 - année où il rejoint le gouvernement d'Edith Cresson en tant que secrétaire d'Etat à la mer - il perd son poste de député en 1993 lorsque la droite fait un bref retour. Il le retrouve en 1997, le confirme en 2002 mais ne se représente pas en 2007 puisqu'il est devenu le premier président socialiste de Bretagne en battant le président sortant Josselin de Rohan (UMP).

Comme nous le voyons dans le reportage, cette victoire de la gauche ouvre de grands espoirs aux milieux culturels bretons puisque Jean-Yves Le Drian s'est engagé à soutenir la culture bretonne. En décembre 2004, le conseil Régional - où siègent 3 membres de l'UDB - reconnaît le breton et le gallo comme langues de Bretagne, et adopte un plan de politique linguistique prévoyant une forte augmentation des classes bilingues. Dans la même volonté d'affirmation de l'identité bretonne, Le Drian demande également à l'Etat de ratifier la charte européenne des langues régionales ou minoritaires, et émet le vœu de voir la Loire-Atlantique rejoindre la région Bretagne.

Dans ce film, des militants bretons - solidaires des choix de l'UDB qui a accepté " un accord historique " avec la gauche et les verts- affirment leur soutien au président du Conseil régional mais assurent qu'ils n'oublieront aucune des promesses. Celles concernant la culture vont pourtant se révéler difficiles à tenir, une part de responsabilité incombant à l'Etat qui refuse de s'engager sur les voix du particularisme linguistique.

Martine Cocaud

Transcription

Catherine Matausch
Alors maintenant, plusieurs étapes en région. Ancrée à droite depuis des décennies, la Bretagne est passée à gauche pour la première fois au second tour. C'est la liste emmenée par le socialiste Jean-Yves Le Drian qui a bénéficié de la plus forte mobilisation des électeurs. Elle l'a emporté avec 17 points d'avance sur la liste UMP-UDF du président sortant. Marie-Pierre Courtellemont, Michel Anglade.
Marie-Pierre Courtellemont
Au bord de l'épuisement.
Jean-Yves Le Drian
Je veux bien un café, hein.
Marie-Pierre Courtellemont
Jean-Yves Le Drian ce matin dans une brasserie de Rennes, encore estomaqué par l'ampleur de sa victoire : plus de 58 % des voix. Au-delà du rejet de la politique du gouvernement, il y voit une spécificité bretonne.
Jean-Yves Le Drian
Nous sommes sans doute la région de France la plus identitaire, la plus solidaire, celle qui donne le sentiment le plus d'appartenance territoriale ; on se sent de quelque part. Et puis en même temps, il n'y avait pas d'exécutif correspondant à notre cohésion.
Marie-Pierre Courtellemont
Et c'est au son des cornemuses et des bombardes de sa ville natale - Lorient - que l'ancien secrétaire d'Etat à la Mer en 95 a célébré hier soir son élection. La fête, pour des centaines de militants. Jean-Yves Le Drian affiche d'emblée la modestie.
Jean-Yves Le Drian
Si d'aventure il m'arrivait de ne plus avoir les pieds sur terre, et bien je vous demande de venir me le dire, hein ?
Marie-Pierre Courtellemont
Et cela, les militants l'ont bien entendu.
Militant 1
La gauche a fait un certain nombre de promesses, et ben je croise les doigts pour qu'elle les tienne.
Militant 2
On espère que ça ne sera pas un coup d'épée dans l'eau, quoi, que ça ira vraiment vers le bon sens pour la langue et la culture, surtout pour la langue, actuellement, on espère. Sinon, ils nous retrouverons.
Marie-Pierre Courtellemont
Au même moment à Rennes, le candidat de droite avait la défaite combative.
Josselin Rohan (de)
Ne doutez pas d'une chose, c'est de notre volonté, à partir de ce jour, de nous opposer avec la détermination la plus grande et la plus ferme à ce type de politique. Vous nous verrez aujourd'hui battus, mais pas abattus.
Marie-Pierre Courtellemont
Mais pour l'heure, Jean-Yves Le Drian reste sur un nuage, tant sa victoire est historique, dans une Bretagne qui jamais depuis 20 ans n'avait basculé à gauche aux élections régionales.