En 1940, l’Alsace et la Moselle sont annexées au IIIe Reich, puis germanisées et nazifiées. En 1942, environ 130 000 Alsaciens et Mosellans ont été incorporés de force dans l’armée allemande, la plupart a été envoyée sur le front de l’Est et 40 000 sont morts. La mémoire des « Malgré-nous » est restée sensible jusque dans les années 1980.
Le 23 avril 1946 au palais de justice de Strasbourg, devant une cour de militaires français, s'ouvre le procès de Robert Wagner, ancien Gauleiterdu Bade et de l’Alsace durant la période de l’annexion nazie. Tenu responsable de plusieurs crimes de guerre, Wagner est condamné à mort.
En mai 1945, la Seconde Guerre mondiale approche de sa fin en Europe. Après le suicide d’Hitler le 30 avril 1945 et la nomination de l’amiral Dönitz à la tête du Reich, la sortie de guerre s’accélère. Suite à la reddition de l’armée d’Italie le 2 mai et de l’armée du Nord-Ouest le 4 mai, la totalité de l’armée allemande accepte la capitulation sans condition les 7 et 8 mai 1945.
Environ 130 000 jeunes Alsaciens et Mosellans ont été incorporés de force dans l’armée allemande durant la Seconde Guerre mondiale et on estime à 40 000 le nombre de ceux qui ne sont jamais rentrés. La plupart d’entre eux ont été envoyés sur le front de l’Est et une grande partie a été faite prisonnière par les Soviétiques et internée dans des camps aux conditions de vie difficiles.
Après la défaite de 1940, la Meuse est occupée par les autorités allemandes. Une minorité de Meusiens entre en résistance. Ils apportent de l’aide à ceux qui fuient les Allemands, transmettent des messages ou sabotent des lignes de communication. Progressivement, les réseaux se structurent : entre 1000 et 2000 personnes ont participé à la Résistance dans la Meuse.
En 2015, Raphaël Toledano, médecin et chercheur, a découvert deux bocaux contenant des restes de victimes juives du nazisme à l’Institut de médecine légale de Strasbourg. Officiellement, tous les restes devaient être inhumés en 1945. Cependant, Raphaël Toledano, ayant connaissance d’une lettre mentionnant les bocaux, a réussi à retrouver leur trace.
Durant l’hiver 1945, d’importants combats se sont déroulés en Alsace entre les Alliés et l’armée allemande. Près de deux mois et demi ont été nécessaires aux troupes américaines et françaises pour s’emparer de la « poche de Colmar », où la 19e armée allemande leur a opposé une résistance intense. Les dégâts ont été considérables : en plus de milliers de morts, certaines localités ont été entièrement détruites.
Le 10 mai 1871, le traité de Francfort qui met fin à la guerre entre la France et les États allemands prévoit la cession de l’Alsace-Lorraine à l’Empire allemand, récemment formé. Le demi-siècle de la période allemande, jusqu’en 1918, entraîne des mutations politiques, sociales et culturelles, parfois encore visibles.
La petite commune de Rosheim, dans le Bas-Rhin, n’était pas au cœur des affrontements de la Première Guerre mondiale. Après quelques escarmouches à l’été 1914, le canton n’est plus zone de combat. Il n’en reste pas moins que le conflit a eu des répercussions sur la vie quotidienne. À la fin de la guerre, en 1918, des débordements contre les autorités allemandes précèdent l’entrée des troupes françaises en ville.
En 2007, Jacques Chirac et Simone Veil ont inauguré une plaque en l’honneur des « Justes parmi les Nations » français au sein du Panthéon. Ce titre a été accordé à 34 Alsaciens pour leurs actions de sauvetage envers les Juifs durant la Seconde Guerre mondiale. Néanmoins, les « Justes » alsaciens sont longtemps restés dans un angle mort mémoriel en raison de l’histoire complexe de la région.
Le site de l’ossuaire de Douaumont incarne la mémoire de la bataille de Verdun. Inauguré en 1932, y reposeny environ 146 000 soldats français et allemands, pour beaucoup inconnus. Il est devenu le site touristique le plus visité de Lorraine, signe du dynamisme que connaît le tourisme mémoriel autour de la Première Guerre mondiale.
Le Haut-Koenigsbourg accueille 500 000 visiteurs chaque année, attirés par un château aux allures médiévales. Pourtant, cet édifice, dont les premières traces remontent au XIIe siècle, est surtout le fruit d’une rénovation menée par l’architecte Bodo Ebhardt sur la demande de l’empereur Guillaume II au début du XXe siècle.