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18 janv.
2007

Les « Justes » alsaciens, entre histoire et mémoire

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Résumé

En 2007, Jacques Chirac et Simone Veil ont inauguré une plaque en l’honneur des « Justes parmi les Nations » français au sein du Panthéon. Ce titre a été accordé à 34 Alsaciens pour leurs actions de sauvetage envers les Juifs durant la Seconde Guerre mondiale. Néanmoins, les « Justes » alsaciens sont longtemps restés dans un angle mort mémoriel en raison de l’histoire complexe de la région.

Langue :

Date de publication du document :

08 déc. 2021

Date de diffusion :

18 janv. 2007

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      • L’Alsace dans la Seconde Guerre mondiale
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      • L’Alsace en 1939-1945

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Contexte historique

ParProfesseur agrégé d’histoire, Doctorant en histoire contemporaine à l’Université de Strasbourg

Être « Juste parmi les Nations » est la plus haute distinction civile décernée par l’État d’Israël aux personnes non juives qui ont aidé les Juifs durant la Seconde Guerre mondiale. Ce titre a été donné à 27 362 personnes dans le monde (2019) dont 4 099 en France et 34 en Alsace. Le phénomène des « Justes » permet de saisir la complexité de la Seconde Guerre mondiale vécue par les Alsaciens et les enjeux mémoriels qu’elles suscitent.

La plupart des « Justes » alsaciens ont effectué des actions de sauvetage en dehors de l’Alsace en raison de l’évacuation puis de l’annexion de la région. Au moment de l’entrée en guerre de la France en 1939, 374 000 Alsaciens sont évacués dans le Sud-Ouest. Parmi eux, le jeune Juif sélestadien Claude Ach – interviewé par les journalistes – se réfugie avec sa famille à Solignac. Après la défaite de la France en 1940, environ huit Alsaciens évacués sur dix reviennent chez eux, mais cela signifie qu’un nombre non-négligeable d’entre eux sont restés en Zone libre. La « mise au pas » de l’Alsace par l’Allemagne nazie et l’expulsion de nombreux Juifs expliquent que la grande majorité des « Justes » alsaciens ont réalisé leurs actions de résistance en dehors de leur région d’origine.

Sous le régime de Vichy, la persécution s’intensifie : des 320 000 Juifs français en 1940, 76 000 ont été déportés et seulement 2 551 revinrent. Les « Justes » ont permis de sauver de nombreux Juifs d’un sort similaire. Leurs actions correspondent à nombre de situations : aider des personnes à quitter clandestinement les zones de répression, les cacher aux autorités, ou créer des faux papiers d’identité et cartes d’alimentation. Ces actions, systématiques ou ponctuelles, sont le fait de motivations diverses, telles que le refus du nazisme, des croyances religieuses, ou l’altruisme. Néanmoins, loin d’être isolés, les « Justes » ont souvent opéré au sein de réseaux de résistance. Claude Ach a été protégé par l’abbé Robert Bengel et d’Honoré Haessler, tous deux nommés « Justes ». L’abbé Bengel, aumônier de l’École Normale catholique d’Obernai, a aidé à dissimuler plusieurs dizaines de familles juives au sein de la population locale en leur fournissant des logements et des papiers d’identité. Bengel, qui a rejoint le Mouvement Unifié de la Résistance de Solignac, s’est montré particulièrement attentif au sort des enfants juifs, en aidant l’Œuvre de Secours aux Enfants (OSE). À Solignac, l’abbé a agi en collaboration avec le gendarme Haessler, originaire de Saint-Louis, qui prévenait les familles juives de l’arrivée des autorités allemandes. Parmi les 65 Juifs réfugiés dans la commune, une seule famille a été déportée, n’ayant pas eu le temps de fuir malgré l’avertissement d’Haessler.

Après la guerre, la mémoire du génocide se construit difficilement. Le nouvel État d’Israël souhaite la création d’un centre mondial pour la mémoire de la Shoah. Créé en 1953 sur décision du parlement israélien, le mémorial « Yad Vashem » de Jérusalem a pour mission de perpétuer le souvenir de la destruction des Juifs d’Europe ainsi que d’honorer la mémoire de ceux qui les ont sauvés. Pour ce faire, le parlement créer le titre de « Juste parmi les nations », que le mémorial décerne au nom de l’État. Il faut cependant attendre le procès Eichmann en 1961, et le réveil de la mémoire qu’il suscite par sa forte médiatisation, pour que la recherche des « Justes » prenne de l’ampleur. La Commission de désignation des Justes est créée afin de statuer sur chaque dossier constitué de documents d’archives et de témoignages directs. Les critères d’attribution sont d’avoir apporté une aide à des personnes en danger de mort, au péril conscient de sa vie et sans demander de rétribution.

Le livre des « Justes » ne sera jamais fermé afin de rappeler qu’un grand nombre d’entre eux resteront anonymes. Ainsi, le nombre de « Justes » continue de croître, mais en raison de la disparition des témoins et de l’absence de sources, les nouveaux cas tendent à se raréfier.

Éclairage média

ParProfesseur agrégé d’histoire, Doctorant en histoire contemporaine à l’Université de Strasbourg

Ce reportage a été diffusé sur France 3 Alsace le 18 janvier 2007 dans le journal du 13 heures. Le soir même, une plaque commémorative aux « Justes parmi les nations » a été installée au Panthéon par le président de la République Jacques Chirac et Simone Veil, présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah. Ce geste de reconnaissance de la République française à l’égard des « Justes » s’inscrit dans la politique mémorielle menée par la présidence depuis la fin des années 1990, qui tend à saisir la diversité des expériences de guerre en France. Le discours du président sur la rafle du Vélodrome d’hiver en 1995, très médiatisé, reconnaît la collaboration de l’État français avec les autorités allemandes dans le génocide, et contraste avec le récit de la France résistante tenu jusque-là par les autorités.

Le mythe d’une France héroïque, unie derrière De Gaulle, massivement et précocement résistante, faisant du Régime de Vichy une parenthèse illégitime et de la déportation des Juifs de France un tabou, a été le discours dominant après la guerre. Néanmoins, ce « résistancialisme », pour reprendre l’expression d’Henry Rousso, a été fragilisé dans les années 1970, notamment par la publication de la France de Vichy de Robert Paxton et la diffusion du film Le Chagrin et la Pitié de Marcel Ophüls. Les années 1990 apparaissent ainsi comme l’acceptation officielle de la complexité historique de la Seconde Guerre mondiale en France par les autorités. Dans la continuité du discours de 1995, le Mémorial de la Shoah ouvre ses portes en 2005 à Paris afin de promouvoir la recherche et les activités pédagogiques sur la question. L’inauguration d’une inscription en l’honneur des « Justes » au Panthéon en 2007 fait partie de ce travail mémoriel entrepris par l’État français et dans lequel la complexité mémorielle de la Shoah et de ses acteurs se manifeste. Elle témoigne par ailleurs de l’inscription des « Justes », titre accordé par l’État d’Israël, dans une mémoire davantage nationale.

Réalisé par Coralie Roland et Monique Seeman, ce reportage permet de donner une dimension régionale à cette actualité, soulignant l’existence de « Justes » alsaciens. L’abbé Robert Bengel et le gendarme Honoré Haessler ont été nommés « Justes » respectivement en 2002 et en 2004. Les équipes de France 3 sont allées à la rencontre de Claude Ach, ancien président de la communauté israélite de Sélestat (1998-2010), qui a témoigné devant la Commission de Yad Vashem afin de faire valoir le droit à la distinction de « Juste » – à titre posthume – pour ces deux hommes qui l’ont protégé dans la commune de Solignac. 

La distinction de « Juste » a un aspect symbolique très fort au regard de la communauté juive internationale, ainsi que le rappelle René Guttman, le grand-rabbin de Strasbourg et auteur d’un livre liturgique, Le Memorbuch, à la mémoire des déportés et de la résistance dans le Bas-Rhin, interrogé par les journalistes. En effet, les « Justes » reçoivent une médaille et un diplôme d’honneur – tel que cela est visible dans le reportage – et voient leur nom gravé sur l’Allée des Honneurs à Jérusalem ainsi que sur le Mur des Justes à Paris si la personne concernée est française.

Pourtant, la mémoire des « Justes » alsaciens reste très discrète. Le Mur des Justes inauguré en 2006 au Mémorial de la Shoah ne mentionne aucun Alsacien et le site français de « Yad Vashem » ne fait état que de deux Alsaciens dans la liste des « Justes ». En effet, le critère retenu est le lieu où s’est déroulée l’action de sauvetage, et non l’origine des protagonistes. Or, l’évacuation et l’annexion de l’Alsace ont eu pour conséquence que la grande majorité de ces actions n’ont pas eu lieu en Alsace. Ainsi, aux difficultés causées par le manque de source et la disparition des témoins oculaires caractéristiques du travail de mémoire sur les « Justes », s’ajoutent celles d’un contexte régional spécifique.

Transcription

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