Benoit Payan élu nouveau maire de Marseille
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Le 21 décembre 2020, le socialiste et ex-premier adjoint Benoît Payan remplace Michèle Rubirola à la tête de la deuxième ville de France. Élu maire de Marseille en conseil municipal, il devient à 42 ans un des plus jeunes maires de Marseille de l'histoire, succédant à la candidate écologiste du Printemps marseillais qui a démissionné moins de 6 mois après son élection. Dans les rues de la ville, les habitants oscillent entre stupéfactions et adhésion. Les élus d'opposition eux réclament une nouvelle élection.
Date de diffusion :
21 déc. 2020
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ParDocteur en Histoire contemporaine, Post-doctorant à Aix-Marseille Université
Publication : 2022
Le 21 décembre 2020, le conseiller départemental socialiste des Bouches-du-Rhône et ancien premier adjoint à la mairie de Marseille devenu maire par intérim, Benoît Payan 42 ans, est élu en conseil municipal à la tête de la cité phocéenne lors d’un scrutin auquel la droite et l’extrême droite refusent de participer pour protester contre le coup de théâtre qui clôt une année électorale marseillaise particulièrement riche en péripéties et en rebondissements. Cet enfant du quartier marseillais de Pont de Vivaux, dont une partie de la famille est issue de l’immigration italienne, succède à Michèle Rubirola, qui a annoncé six jours plus tôt sa démission pour raisons de santé. Cette dernière était devenue, le 4 juillet précédent, la première femme et la première écologiste à s’asseoir dans le fauteuil de maire à la suite de la victoire du Printemps marseillais lors des élections municipales. Le premier tour avait certes eu lieu à la date prévue du 15 mars malgré l’annonce par le président de la République, Emmanuel Macron, d’un confinement, dès le 17, pour lutter contre la propagation de l’épidémie de COVID-19. Mais le second tour, prévu le 22 mars, s’est finalement tenu le 28 juin. La victoire de l’union de la gauche rassemblant insoumis, communistes, socialistes, écologistes, radicaux de gauche et collectifs citoyens avait mis fin à vingt-cinq ans de gestion municipale de droite et suscité l’espoir d’un renouveau. Premier édile depuis 1995, succédant au socialiste Robert Vigouroux, et élu municipal depuis 1965, Jean-Claude Gaudin, 80 ans, a vu son dernier mandat terni par plusieurs scandales. La responsabilité de la municipalité est largement engagée dans le mauvais état des écoles publiques ainsi que dans l’effondrement meurtrier, en novembre 2018, de deux immeubles vétustes rue d’Aubagne en plein cœur du centre-ville de Marseille.
La soudaine démission de Michèle Rubirola, après moins de six mois de mandat, stupéfie l’opinion, y compris dans les rangs des militants et sympathisants du Printemps marseillais. Elle interroge d’autant plus qu’elle s’apparente à un « jeu de chaises musicales », dans la mesure où l’ancienne maire devient première adjointe et l’ancien premier adjoint devient maire. La droite, par la voix du doyen d’âge Guy Teissier, ne manque pas de faire remarquer que des électeurs ayant voté pour une femme écologiste vont se retrouver avec un maire homme et socialiste. Certains vont même jusqu’à croire que cette passation de pouvoir aurait été envisagée de plus longue date.
Lors de la dernière mandature Gaudin, Benoît Payan s’est imposé comme chef de file de l’opposition en ne perdant pas une occasion de ferrailler avec la majorité de droite. Usant largement de tous les outils de communication, notamment sur les réseaux sociaux, il a été logiquement un temps pressenti par prendre la tête du Printemps marseillais, dont il fut l’un des principaux artisans. Il dut toutefois y renoncer au profit d’une tête de liste écologiste. Les turpitudes et scandales à répétition au sein de la fédération du Parti socialiste des Bouches-du-Rhône s’avéraient difficilement compatibles avec l’esprit de renouveau que souhaitait incarner le Printemps marseillais. Dès l’arrivée de la gauche à la tête de la ville, il a profité des absences pour raison de santé, de Michèle Rubirola, pour occuper le devant de la scène, y compris médiatique. En septembre c’est lui qui dénonce, lors d’une conférence de presse au retentissement national, un « affront » fait à Marseille lors de la fermeture des bars et restaurants de la ville par le gouvernement, sans concertation avec les élus locaux. Pour contrer le procès en illégitimité qui lui est fait, Benoît Payan réaffirme avec fierté, dès sa prise de fonction, son statut de professionnel de la politique et sa volonté de tout faire pour sortir de l’ornière une ville fortement endettée. Il n’aura d’ailleurs fallu qu’une demi-heure pour que le nouvel édile, ayant récolté 53 voix sur 101 conseillers municipaux, ceigne l’écharpe tricolore, alors que l’élection de Michèle Rubirola avait donné lieu à de longues heures de tractations entre le Printemps marseillais et l’ancienne socialiste et élue des quartiers nord Samia Ghali qui détenait les 8 voix indispensables au basculement de la ville à gauche.
Bibliographie
- Michel Peraldi et Michel Samson, Marseille en résistances. Fin de règnes et luttes urbaines, Paris, La Découverte, 2020.
- Philippe Pujol, La chute du monstre. Marseille année zéro, Paris, Seuil, 2019.
Transcription
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