La Caravane occitane de Gardarem la tèrra

Il s’agit là d’une action menée par le collectif Gardarem la tèrra (« nous garderons la terre »). On note la référence au slogan « Gardarem lo Larzac » : de fait c’est sur le plateau du Larzac que s’est tenue en août 2003 la réunion fondatrice de ce groupe, qui se veut lieu de réflexion plus que véritable parti politique, se définissant altermondialiste, et inspiré en partie par la pensée de Robert Lafont (décédé en 2009, il a toutefois, en quelque sorte, parrainé GLT).



La première caravane, en 2004, avait suivi un itinéraire qui, entre le 13 et le 22 février, l’avait menée à travers l’espace occitan de Montpellier à Marseille, en passant par Béziers, Carcassonne, Toulouse, Bordeaux, Pau, Limoges, Aurillac, Gap, Nice, et retour.

Elle avait pour objectif de faire connaître les positions du groupe en associant, à chaque étape, à la fois des conférences, des rencontres et des spectacles. Ces positions concernent trois champs d’action principaux. Conformément à la tradition de l’occitanisme, la défense et l’illustration de la langue tiennent bien entendu une grande place. Mais la dimension écologiste a également sa place dans les préoccupations de GLT (qui existe encore près de quinze ans plus tard). De même, en conformité là encore avec l’héritage de l’occitanisme depuis les années 1960, les problèmes économiques et sociaux sont centraux dans la réflexion menée par GLT : désindustrialisation des régions occitanes, crises récurrentes de l’agriculture, etc.

Une seconde édition de la caravane, en 2005, mènera les participants jusqu’aux territoires occitans d’Espagne et d’Italie, du Val d’Aran aux vallées occitanes alpines.



Le principe de la diffusion itinérante du message occitaniste, par la traversée – partielle – de l’espace occitan est relativement originale et nouvelle dans l’histoire du mouvement, et dans les diverses formes qu’il a prises depuis les années 1960 (mais la marche sur Paris des paysans du Larzac peut avoir servi de modèle). On peut signaler, dans le même registre, la Chaminada organisée en 2008 par des militants occitanistes des Vallées occitanes du Piémont, qui les mène, à pied, de Vinai/Vinadio dans une de ces vallées jusqu’à la Val d’Aran, unissant ainsi par la marche les trois États dans lesquels il existe une minorité occitanophone. Là encore, chaque étape a permis d’associer les militants locaux, et de rendre visible dans les médias régionaux la revendication occitaniste.