La Rockhal à Esch-sur-Alzette

Le reportage est diffusé par France 3 Lorraine, près de trois ans après l’inauguration de la Rockhal  dans le nouveau quartier de Belval à Esch-sur-Alzette. A l’époque, le complexe musical est encore au milieu de nulle part, comme persifle le commentateur, sur cette friche industrielle en reconversion depuis l’arrêt du dernier haut-fourneau du groupe Arbed (aujourd’hui ArcelorMittal), en 1997. Les images d’archives qui introduisent le sujet évoquent cette page glorieuse de la sidérurgie luxembourgeoise. 

Sur ce qui est devenu un no-man’s land de 120 hectares, parsemé de vestiges industriels, doit jaillir un nouveau quartier de la ville d’Esch-sur-Alzette qui hébergera 7 000 personnes et près de 20 000 employés, chercheurs et étudiants. Dans le reportage, une vue prise dans la médiathèque du Centre de ressources montre à l’extérieur l’un des deux anciens hauts-fourneaux qui a été conservé, ainsi qu’un immeuble mitoyen en construction.

La Rockhal fait figure de locomotive pour le développement de ce nouveau pôle urbanistique au Luxembourg et dans la Grande Région. Le complexe musical compte à l’origine deux salles de concerts conçues pour être polyvalentes (il servira en 2021 de Centre Covid lors de la pandémie de Covid-19). Le Main Hall a une capacité de 6 500 places et le Club de 1 100 places debout (porté à 1 500 fin 2021 avec l’ajout d’un balcon). Le Floor, avec 250 places, viendra compléter en 2014 le dispositif dans une configuration plus intimiste. 

Le reportage indique qu’il s’agit du plus important complexe musical à 300 kilomètres à la ronde. Constat qu’il convient toutefois de nuancer puisque en Grande Région, du côté français sont implantés le Galaxie à Amnéville, les Arènes à Metz, le Zénith à Nancy (et le Zénith à Strasbourg en 2008). Les salles de spectacle ne manquent également pas sur les versants côtés allemand et belge. 

Toujours est-il que dès son ouverture, la Rockhal entend bien se positionner sur la carte européenne des grandes salles de concert et qu’elle va y parvenir. Inauguré par The Prodigy, le Main Hall a accueilli depuis lors les plus grandes têtes affiches internationales, de Iron Maiden à Shakira en passant par Arcade Fire, Kylie Minogue ou Johnny Hallyday. La proximité de l’aéroport de Luxembourg, ainsi que la puissance financière de l’établissement public soutenu par la dotation du ministère de la Culture (2,8 millions d’euros en 2020) font de Esch-Belval une étape attractive pour les tournées internationales des stars.

La spécificité de la Rockhal dans la Grande Région tient surtout au Centre de ressources (Rocklab), un  « incubateur  » de musique au cœur de l’infrastructure que le chargé de communication fait visiter au reporter.  La majorité du reportage lui est consacré. On y trouve six salles de répétition, un studio, une médiathèque et des salles de réunion. Cet outil accueille des artistes luxembourgeois ou étrangers basés au Luxembourg. Compte-tenu du niveau des loyers au Grand-Duché, beaucoup d’artistes sont frontaliers et travaillent sur le territoire transfrontalier.

La création d’un complexe musical dédié aux musiques amplifiées répond à une revendication de la scène musicale luxembourgeoise depuis les années 1970. La scène rock, punk et hardcore est alors en pleine effervescence. Le début des années 2000 va voir l’émergence de la scène électro. En 2008, Le chargé de communication parle de l’archivage de près de 5 000 titres de groupes luxembourgeois, preuve de la créativité de cette scène qui aspire à un développement professionnel. En 2019, la Rokhal a accueilli 206 événements qui ont rassemblé 256 754 personnes, dont 19 % venus de France. 90 groupes ont travaillé dans les studios du Rocklab où sept albums ont été enregistrés.

À noter que l’épicentre de la troisième Capitale culturelle en 2022 est situé à Esch-Belval, face à la Rockhal.