Transports et paysages industriels dans la vallée de la Fensch
- Vitesse de lecture: 1 x (normal)
Infos
Résumé
Cet extrait insiste sur l’importance d’un réseau de transport multimodal pour une entreprise sidérurgique telle que de Wendel. Il propose de nombreuses vues du paysage industriel construit par l’entreprise dans la vallée de la Fensch, alors à son apogée économique.
Date de publication du document :
Février 2022
Date de diffusion :
13 déc. 1966
Éclairage
- Contexte historique
- Articles utilisant cette vidéo
- Parcours thématiques
Informations et crédits
- Type de média :
- Type du document :
- Collection :
- Source :
- Référence :
- 00098
Catégories
Thèmes
Lieux
Éclairage
Éclairage
- Contexte historique
- Articles utilisant cette vidéo
- Parcours thématiques
Contexte historique
ParProfesseur en Géographie, Loterr, Université de Lorraine
L’extrait proposé date de 1966, au cœur de la période économique faste des Trente Glorieuses (1945-1973). Le discours qui commente l’extrait est typique de cette époque où l’on croyait encore à un progrès socio-économique lié au développement industriel. Ainsi est-il émaillé de nombreux chiffres très précis quant aux surfaces occupées et à la longueur des réseaux de transport.
L’extrait débute sur le port de Thionville-Illange (en réalité, l’emprise portuaire s’étend sur les communes de Florange, d’Illange et d’Uckange). Il fut créé en 1931 mais mis à sa forme et taille visibles dans l’extrait en 1964, lorsque la canalisation à grand gabarit de la Moselle a été terminée entre Coblence, en Allemagne à la confluence avec le Rhin, et Thionville. Celle-ci a ensuite été prolongée vers Metz en 1965, Frouard en 1979 et, enfin, en cul-de-sac fluvial à grand gabarit, jusque Neuves-Maisons en 1978. Le gabarit rhénan évoqué dans le discours correspond à des péniches de 1500t maximum, que l’on aperçoit à plusieurs reprises à quai dans le port (à partir de 0’07’’) et que l’on peut comparer aux péniches anciennes de petit gabarit (400t), dit Freycinet, visibles au tout début de l’extrait (0’04’’).
Les vues du port insistent sur le chargement des produits finis ou semi-finis (barres et câbles d’acier) par un ensemble de grues et de portiques visibles de 0 ’10’’ à 0’30". Puis la caméra montre les quais marqués par des tas de charbon, matière première essentielle pour la fabrication du coke, combustible utilisé dans les hauts-fourneaux pour la fonte du minerai de fer et sa transformation en fonte. À partir de 0’48’’ (mais aussi en fin d’extrait à 1’40’’), on distingue, en arrière-plan du port et derrière un portique, les hauts-fourneaux de l’usine de Thionville, ce qui fait transition avec les images suivantes.
Le plan muet, de 0’50" à 1’00", est une vue prise vers le Nord depuis le versant sud de la vallée de la Fensch entre Nilvange et Hayange. On distingue, au loin à gauche les cheminées de l’usine de production de rails de Wendel de Hayange-Nilvange puis, très distinctement, les quatre hauts-fourneaux du Patural de l’usine d’Hayange. À l’arrière-plan de cette vue, une grosse conduite suit le versant à mi pente et relie ces usines de la vallée de la Fensch à la centrale électrique de Richemont qui fonctionne grâce aux gaz ainsi récupérés des hauts-fourneaux. L’usine d’Hayange domine le tissu urbain de la ville-usine d’Hayange, née de la sidérurgie et, au pied des hauts-fourneaux, apparaît la barre des Grands bureaux de l‘entreprise de Wendel. Les Grands bureaux font ensuite l’objet d’un gros plan (1’01’’) et leur architecture soignée, typique d’un bâtiment symbolisant la puissance de l’entreprise, apparaît bien.
La fin de l’extrait alterne vues de la partie moderne (1954) de l’usine d’Hayange-Sérémange-Erzange, avec les halles de l’aciérie, et vues du réseau de transport ferré. À 1’11", on aperçoit à gauche, sur fond des hauts-fourneaux du Patural et depuis le pont de la rue Maréchal Molitor sur la voie ferrée, les cités des rues Sainte-Sophie, Sainte-Odette et Sainte-Andrée, d’un modèle intermédiaire entre les casernes ouvrières et les cités jumelles. Elles sont longées par la fameuse conduite de gaz destinée à la centrale de Richemont.
Enfin l’extrait revient sur le port, alternant plans larges de l’infrastructure, images de déchargement de matière première et de poste de contrôle, insistant dans le discours sur les excellentes dessertes navigables et ferroviaires, essentielles à l’époque. La route, par une allusion rapide (1’30’’) au raccordement du port à l’axe Metz-Thionville, dont la section autoroutière a ouvert en 1965 entre Metz et Illange, apparaît encore en 1966 comme marginale par rapport aux autres moyens de transport.
Les sites montrés sur cet extrait de 1966 ont connu des fortunes diverses. Le port est toujours actif en 2021 ; il conserve sa configuration générale de 1966 et reste en partie utilisé par la sidérurgie notamment par l’usine ArcelorMittal de Florange située à proximité. Par contre, le site des hauts-fourneaux du Patural à Hayange est fermé depuis 2011 et les réflexions se poursuivent quant à sa reconversion. Les Grands bureaux sont fermés également, en voie de dégradation et toujours en attente d’une réutilisation. Enfin, l’usine de production de rails d’Hayange-Nilvange, ayant changé cinq fois de raison sociale depuis 1999, est néanmoins toujours active avec 450 employés et appartient, depuis l’été 2021, à l’Allemand Saarstahl.
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
Jimmy Jonquard
Le port de Thionville, construit dans les années 30 sur le canal des mines de fer de la Moselle, a été aménagé progressivement depuis 1959 aux normes nouvelles imposées par l’industrie et la navigation au gabarit rhénan.
(Bruit)
Jimmy Jonquard
Avec 1 750 mètres de mur de quai, la société de Wendel possède l’unité la plus importante des 320 hectares de terre-plein et de plan d’eau qui constituent le complexe portuaire de Thionville-Illange. Le port numéro un de la région Lorraine.
(Bruit)
Jimmy Jonquard
Aire de manutention de produits sidérurgiques et pondéreux, le terre-plein permet à la société de Wendel de stocker d’énormes réserves de combustibles ou de ferrailles avant leur utilisation dans les usines de la vallée de la Fensch et de l’Orbe.
(Bruit)
Jimmy Jonquard
À Hayange, au siège administratif de la société, la division transport qui occupe 2 000 personnes reçoit et distribue les matières premières nécessaires à la vie des usines ou conditionne et achemine vers le port, grâce à un réseau de 16 km de voies ferrées, gares de triage, voies de desserte et voies de quai, les produits finis ou semi-finis à l’exportation.
(Bruit)
Jimmy Jonquard
Au port, relié à la route Metz-Thionville par deux embranchements, sur les voies de quai, une bascule de 80 tonnes et un pèse-essieux permettent des pesées précises et des contrôles.
Sur les mêmes thèmes
Date de la vidéo: 16 mars 2018
Durée de la vidéo: 03M 30S
La résidentialisation du Nord lorrain face à l’attractivité économique luxembourgeoise
Date de la vidéo: 20 nov. 2017
Durée de la vidéo: 01M 44S
Le Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle en session au Luxembourg
Date de la vidéo: 23 avr. 1990
Durée de la vidéo: 01M 47S
Modifications des frontières entre la Lorraine et le Luxembourg
Date de la vidéo: 12 mai 1984
Durée de la vidéo: 03M 55S
Victoire du FC Metz lors de la finale de la Coupe de France
Date de la vidéo: 05 nov. 2003
Durée de la vidéo: 03M 16S
Aurélie Filippetti pour son livre Les derniers jours de la classe ouvrière
Date de la vidéo: 23 nov. 2013
Durée de la vidéo: 02M 02S
Terre de fer, un spectacle en hommage aux anciens mineurs
Sur les mêmes lieux
Date de la vidéo: 18 avr. 1968
Durée de la vidéo: 34S
Sécurité dans les hauts-fourneaux Usinor de Thionville : la coulée de laitier
Date de la vidéo: 12 oct. 1977
Durée de la vidéo: 02M 43S
Charles Tordjman sur le Théâtre Populaire de Lorraine
Date de la vidéo: 01 nov. 1965
Durée de la vidéo: 03M 32S