L'avenir du haut-fourneau couché de Longwy
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Vestige de l'âge d'or de la sidérurgie dans le Pays Haut, le haut-fourneau couché de Longwy n'est plus menacé et restera en place au mileu d'un parcours de golf. Explications avec Jean Boucon, militant pour la sauvegarde du haut-fourneau, Edouard Jacque, président de la communauté de communes et Renzo Molli, président du collectif pour la sauvegarde du haut-fourneau.
Date de publication du document :
Février 2022
Date de diffusion :
28 sept. 2009
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Contexte historique
ParTitulaire d'un Master de Recherche en Histoire contemporaine, Université de Lorraine
L’usine de Senelle de Longwy est une composante de la Société métallurgique de Senelle-Maubeuge à partir de 1883, puis du groupe Lorraine-Escaut créé en 1953 par fusion de la Société métallurgique de Senelle-Maubeuge, de la Société des Aciéries de Longwy, de Escaut-et-Meuse et des mines de Jarny. Elle est ensuite absorbée par Usinor en 1966. L’usine de Longwy est l’un des acteurs de la prospérité sidérurgique du Pays Haut dès la fin du XIXe siècle. Ses hauts-fourneaux produisent de la fonte jusqu’à la désindustrialisation de la Lorraine à partir des années 1970-1980. Ainsi, l’activité de l’usine de Senelle diminue petit à petit, avec l’arrêt progressif des hauts-fourneaux à partir de la fin des années 1970 et jusqu’en 1998 avec l’arrêt du train à fil. Conjointement à la désindustrialisation et donc aux fermetures successives d’usines et aux disparitions d’emplois dans le bassin de Longwy, la notion de patrimoine industriel voit le jour. Il s’agit de valoriser le monde sidérurgique qui disparaît et d’entretenir la mémoire de l’industrie lorraine et des ouvriers qui ont passé leur vie à travailler à l’usine.
Pour cela, des militants s’organisent au niveau local et se battent pour que les vestiges de la sidérurgie longovicienne soient conservés. C’est le cas de Renzo Molli, président du collectif pour la sauvegarde du haut-fourneau, ou encore de Jean Boucon tous deux présentés dans ce reportage, qui militent pour que le haut-fourneau couché de Longwy, datant de l’usine de Senelle, soit conservé. Le journal régional de France 3 suit avec attention le devenir du haut-fourneau et met en avant les partisans de sa sauvegarde. Jean Boucon parle d’en faire un objet d’art
, ce qui correspond bien à la philosophie du patrimoine industriel. Le choix de sauvegarder ou de détruire des vestiges sidérurgiques n’est pas seulement une question mémorielle mais également une question économique, puisque les anciens sites sidérurgiques qui ont cessé leur activité peuvent faire l’objet de nouvelles constructions à condition qu’ils ne soient pas pollués.
À Longwy, l’ancienne usine de Senelle fait place à un golf international dont les travaux de construction ont commencé en 2008. Alors qu’une grande partie de l’usine a été détruite, l’avenir du haut fourneau de Senelle est donc menacé. Mais les militants pour la sauvegarde de cet objet patrimonial auront finalement gain de cause en 2009. Edouard Jacque, président de la communauté de communes de l’agglomération de Longwy à cette époque, s’implique dans la conservation du patrimoine de Longwy et souhaite inscrire le haut-fourneau de Senelle dans une dimension large, le faisant apparaître comme une composante des traces historiques de la ville avec par exemple la Citadelle de Longwy et ses fortifications classées au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2008. À cette époque, il évoque également les réfrigérants de Senelle comme une partie intégrante de ce patrimoine. Toutefois, ces derniers ne connaîtront pas le même sort que le haut-fourneau puisque leur destruction est opérée en février 2016 malgré les protestations. Ces réfrigérants nécessitaient en effet une restauration afin que leur conservation ne devienne pas dangereuse, mais le choix de la destruction a été privilégié pour des raisons financières. Le haut-fourneau, conservé couché au sein du golf, constitue donc aujourd’hui le seul vestige de l’usine de Senelle.
Transcription
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