Les arènes de la course landaise
Notice
Patrimoine architectural typiquement landais, les arènes de la course landaise font aujourd'hui l'objet d'un inventaire mené par le Conseil d'Architecture d'Urbanisme et de l'Environnement des Landes. A cette occasion, retour sur l'histoire de leur construction et découverte de quelques unes d'entre elles à Saint-Perdon, Gabarret, Villeneuve-de-Marsan, Laurède et Mugron.
Éclairage
Les arènes constituent l'un des patrimoines architecturaux les plus originaux des Landes. C'est en effet dans ce département, et essentiellement au sud d'un axe Dax – Mont-de-Marsan – Gabarret, que l'on trouve la plupart de ces espaces dédiés à la tauromachie, et en particulier à la course landaise. La Chalosse, terre de prédilection de ce sport, en concentre la majorité, près de 80 sur 92.
L'histoire et l'évolution de la course landaise ont déterminé dans le temps plusieurs types d'espaces spécifiques. Dès l'Ancien Régime, on assiste à des tentatives de contrôle des jeux taurins qui depuis le Moyen Âge, faisaient partie de la culture gasconne et à les cantonner dans des espaces particuliers. L'ordonnance royale du 16 février 1757 est la première à signifier que les courses de bœufs et de taureaux qui se déroulaient alors dans les rues devraient dorénavant être organisées en des endroits clos par des barrières et vérifiés par des experts charpentiers. Le 30 mars 1773, une nouvelle réglementation impose que les principales villes où se pratiquent les jeux taurins (Mont-de-Marsan, Dax, Tartas, Saint-Sever) seront tenues de construire une enceinte entourée de gradins. Mal appliquée, elle est reprise et précisée en 1802 par un arrêté du premier préfet des Landes, Alexandre Méchin, qui fixe entre autres l'épaisseur des madriers devant fermer chaque enclos et la hauteur des gradins amovibles l'entourant.
Plusieurs types d'espaces vont dès lors voir le jour, de la simple "place de la course" (Eyres-Moncube, Poyartin) seulement aménagée lors des fêtes patronales jusqu'aux grandes arènes construites sur le modèle des "plazas" espagnoles, de type circulaire. Leurs formes et leurs architectures comme les modes de construction et les matériaux qui les composent sont extrêmement variables et ajoutent à la difficulté de pouvoir déterminer une typologie claire.
La structure minimale, que l'on trouve encore dans de nombreux villages, est constituée par une tribune officielle permanente, constituée des loges pour les vaches en partie basse surmontées de gradins couverts (Bégaar, Saint-Gor, Aurice, Hinx, Laurède). Cet ensemble est toujours implanté dans le grand axe de la piste et se trouve complété lors de chaque course par l'adjonction de barrières de madriers ou de gradins amovibles.
Un second groupe est constitué par les arènes de petites villes comme Mugron, Gabarret ou Villeneuve-de-Marsan, qui apparaissent plus abouties. Elaborées à l'apogée des spectacles de type "hispano-landais" de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, elles comportent une façade extérieure de type souvent néo-mauresque et des gradins qui délimitent une piste tendant à s'ovaliser, ce qui confère à l'ensemble la forme caractéristique d'un fer à cheval.
D'autres structurent constituent de véritables amphithéâtres, en bois et couverts comme à Saint-Perdon ou à Rion-des-Landes, en dur et découverts comme à Eugénie-les-Bains. La piste, toujours organisée autour d'un axe passant par les loges, est alors de type rectangulaire.
Certaines arènes, par ailleurs, sont l'illustration d'un compromis entre le modèle espagnol et celui de la course landaise (Amou, Pomarez par exemple). Construites généralement en béton armé, ornées d'une façade très marquée, elles s'organisent autour d'une piste oblongue et circulaire à ses extrêmités.
Enfin, certaines villes ont, dès la fin du XIXe siècle, complètement adopté le modèle espagnol destiné à la corrida (Dax, Mont-de-Marsan, Vieux-Boucau). La piste y est circulaire et non orientée.
Le Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et de l'Environnement (C.A.U.E.) des Landes a entrepris en 1998 et 1999 un inventaire architectural de tous les espaces dédiés à la tauromachie dans les Landes, qui a donné lieu à la publication d'un guide en 2000.
Trois de ces arènes landaises ont fait l'objet d'un arrêté d'inscription au titre des Monuments historiques en date du 25 avril 2007 : les arènes "Jean-Lafittau" à Amou, les arènes "Jean-de-Lahourtique" à Bascons et les arènes de Roquefort.
Bibliographie :
- LE GRAND, Michel, Les courses de taureaux dans le Sud-Ouest de la France jusqu'au début du XIXe siècle. Etude historique et documents, Mont-de-Marsan : éditions Jean-Lacoste, 1934.
- LAFORCADE, Michel, La tauromachie dans le Sud-Ouest de la France. Contribution à l'étude d'une tradition locale, s.l., Impr. Delteil, 1984.
- C.A.U.E. des Landes, Arènes de la course landaise et de la corrida, Bordeaux : Le Festin / C.A.U.E. 40, 2000.