Le site gallo-romain de Jublains
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Résumé
A la découverte des sites archéologiques gallo-romains de Jublains. Depuis le théâtre jusqu’au musée en passant par les thermes, les différents lieux sont éclairés par les propos de la directrice du musée, d’un historien, d’un archéologue et d’un responsable culturel du Département qui met en avant les outils de médiation comme la réalité augmentée.
Date de diffusion :
10 oct. 2018
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Contexte historique
ParDirecteur des archives départementales de la Mayenne
Au tournant des XIXe et XXe siècles, les manuels scolaires de la Troisième République rendent hommage à la figure de Vercingétorix et popularisent auprès des élèves français l’expression Nos ancêtres les Gaulois
. En Mayenne, on peut même dire Nos ancêtres les Diablinthes
, du nom du peuple gaulois installé sur les trois quarts nord de notre territoire. Les Diablinthes, aujourd’hui, sont les habitants de Jublains, rappelant le passé antique de la ville. Cette vidéo de presque 3 minutes, diffusée à l’automne 2018, s’inscrit dans le genre des reportages touristiques. Elle invite à partir à la découverte du site antique de Jublains et donne la parole à des personnels scientifiques et à un élu pour évoquer le passé florissant de la ville, les actions menées pour enrichir nos connaissances à ce sujet, et les actions menées pour les diffuser au public.
Dans les premiers siècles de notre ère, Jublains s’appelle encore Noviodunum, un toponyme gaulois latinisé signifiant forteresse nouvelle
. Ce bourg antique, chef-lieu de la cité des Diablinthes qui leur donneront leur nom, compte alors quelques milliers de citoyens. On y trouve tous les équipements d’un centre urbain de l’époque : un temple, un théâtre, des villas, un forum et même une forteresse. Elle rivalise alors avec Suindinum (aujourd’hui Le Mans) tandis que Laval, mentionnée par le journaliste, n’existera pas avant plusieurs siècles ! Mais Jublains n’a pas connu le destin auquel elle pouvait prétendre. En cause, la désertion de ses habitants à la fin de l’Antiquité, à la suite de laquelle la ville est devenue un simple et paisible bourg. Même les thermes, vestiges d’une société gallo-romaine païenne, ont été alors recouverts par une église, symbole du pouvoir chrétien nouvellement affirmé.
Cette histoire du lieu aiguise la curiosité des chercheurs depuis la fin du XVIIIe siècle. D’abord menées par des amateurs, les prospections et fouilles sont ensuite réalisées par des archéologues professionnels. En 1969, l'État et le Département s'accordent pour installer un centre archéologique destiné à servir de dépôt de fouille et de salle d'exposition. Jusqu’en 1995, ce sont les monuments publics qui bénéficient de ces travaux. Après cette date et l’ouverture d’un musée archéologique dirigé par Jacques Naveau, les opérations, conduites par le Conseil général, portent sur les quartiers d’habitation. Il s’agit de trouver les objets du quotidien enfouis sous la terre, comme des tessons de vaisselle ou des statuettes humaines ou animales, pour reconstituer la vie courante des Diablinthes pendant l’Antiquité. Outre la magie de la découverte, évoquée par l’archéologue Anne Bocquet, le travail est ponctué de questions parfois sans réponse. Alice Arnault, directrice du musée, évoque par exemple le rôle supposé de la forteresse de Jublains. L’évolution des méthodes de fouille permet d’espérer de nouvelles découvertes. Depuis 2018, année du reportage, des sondages géoradar sont menés sur le site pour radiographier le sous-sol sans même le creuser !
Des avancées comparables sont observées ces dernières années dans la restitution au public des découvertes des archéologues. Alexandre Lanoé, conseiller départemental en charge de la culture et du patrimoine, évoque par exemple la réalité augmentée, dont Laval s’est fait une spécialité (voir Un nouveau centre dédié à la réalité virtuelle à Laval). Un partenariat noué en 2020 avec un laboratoire du campus de Rennes a abouti à une modélisation numérique du site antique, ouvert à la visite virtuelle. De tels équipements complètent l’exposition permanente du musée où sont présentés des objets archéologiques remontant de l’âge du Bronze au haut Moyen Âge (de 2200 av. J.-C. à 900 ap. J.-C.). Des événements ponctuels jalonnent également la programmation du lieu : expositions temporaires thématiques ou encore manifestations spectaculaires comme Les Romains dans la ville, week-end de jeux et de reconstitution par des troupes professionnelles et amateurs organisé à trois reprises (2014, 2017, 2019). En 2021, le site s’est offert une nouvelle identité visuelle, constituée d’un logo et du nom « Jublains, cité antique ». Cela annonce d’importants travaux de modernisation et d’extension du musée.
Jublains est le principal site antique en Mayenne, mais il n’est pas le seul. Moulay, près de Mayenne, est un ancien oppidum (colline fortifiée) tandis qu’Entrammes, au sud de Laval, présente des thermes gallo-romains eux aussi recouvert par l’église… Athée, Loré, Ernée et Saulges sont des agglomérations diablinthes de moindre envergure, tandis que des sanctuaires sont attestés entre autres à Juvigné, Courcité, Peuton et Bouère.
Bibliographie
Généralités
- « Jublains », Alphonse Angot, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, Albert Goupil, 1900-1910, t. II et IV [http ://angot.lamayenne.fr/notice/T2C10_COMM0035 et http ://angot.lamayenne.fr/notice/T4C10_COMM0124].
- « Ville gallo-romaine de Jublains », Le patrimoine des communes de la Mayenne, Paris, Flohic, 2002, t. 1, p. 104-107 [Arch. dép. Mayenne, MB 347/1].
- « Le site gallo-romain de Jublains », L’Ouest en mémoire, 3 juillet 1989, 5 min., notice par Martine Cocaud [https ://fresques.ina.fr/ouest-en-memoire/fiche-media/Region00318/le-site-gallo-romain-de-jublains.html].
- Martin BOISSEREAU, « Une "année spéciale" au musée de Jublains », Ouest-France, 9 septembre 2023.
Recherches archéologiques anciennes
- Abbé MILLON, « Notes de voyage : camp de Jublains », Bulletins et Mémoires de la Société Archéologique de Rennes, t. XXIX, Rennes, Imprimerie Eugène Prost [Arch. dép. Mayenne, mf 1955].
- François-Joseph VERGER, Notice sur Jublains, fouilles faites en 1834, Nantes, Mellinet, 1835, 200 p. [Arch. dép. Mayenne, ac 90].
- François-Joseph VERGER, « Forteresse romaine de Jublains : nouvelles fouilles exécutées en 1839 et 1840 », Mémorial de la Mayenne, t. 2, s.l., s.n, 1843, p. 29-43 [Arch. dép. Mayenne, ac 56-2].
- Louis BLANCHETIÈRE, Antiquités de Jublains : rédaction d'un plan général et documents nouveaux, Caen, Hardel 1858, 23 p. [Arch. dép. Mayenne, mf 25].
- Henri BARBE, Jublains (Mayenne). Notes sur ses antiquités. Descriptions, Mayenne, Alphonse Derenne, 1865, n.p. [Arch. dép. Mayenne, mc 726].
- Henri BARBE, Jublains : notes sur ses antiquités..., Le Mans, Monnoyer, 1865, 200 p. [Arch. dép. Mayenne, ac 315].
- François-Joseph LIGER, La vérité sur le castrum de Jublains, Paris, Baudry, 1891, 19 p. [Arch. dép. Mayenne, mf 27].
- François-Joseph LIGER, Les Diablintes : Alet et Jublains, Paris, Champion, 1898, 64 p. [Arch. dép. Mayenne, mf 944].
- César CHABRUN, « Le trésor de Jublains », Bulletin de la commission Historique et archéologique de la Mayenne, 1906, n° 22, p. 305-311 [Arch. dép. Mayenne, bc 78-19].
- Ernest LAURAIN, Jublains, ville gallo-romaine, Mayenne, s.n., s.d., 8 p. [Arch. dép. Mayenne, mf 1995].
- Ernest LAURAIN, Les ruines gallo-romaines de Jublains, Laval, Goupil, 1928, 70 p. [Arch. dép. Mayenne, mf 33].
Travaux récents (jusqu’en 1995)
- Robert BOISSEL et René DIEHL, Constatations archéologiques (époques gallo-romaine et mérovingiennes) faites en 1957 à Jublains (Mayenne), s.l., s.n., s.d., n.p. [Arch. dép. Mayenne, mf 2190].
- Jean BOUSQUET, Le « Burgus » de Jublains, s.l., s.n, 1961, n.p. [Arch. dép. Mayenne, ab 79].
- Robert BOISSEL, René DIEHL et Michel PETIT, « La nécropole gallo-romaine méridionale de Noeodunum (Jublains) : prospections de 1970 et 1971 », Bulletin de la commission historique et archéologique de la Mayenne, Mayenne, Floch, s.d., n.p. [Arch. dép. Mayenne, mf 1774].
- Sylvie BOSSE, Jublains : pour une meilleure adaptation à son patrimoine archéologique, s.l., s.n., 1983, 35 p. [Arch. dép. Mayenne, mc 678].
- Bernard DEBIEN, « Première approche d'une chronologie du site de Jublains », La Mayenne : archéologie, Histoire, 1986, n° 9, p. 101-107 [Arch. dép. Mayenne, bc 78-52].
- Jacques NAVEAU, Inventaire archéologique de Jublains (1739-1986), 3 t., Laval, 1987, n.p. [Arch. dép. Mayenne, mc 134].
- Jacques NAVEAU, La ville gallo-romaine de Jublains, Mémoire de DEA, Université de Haute-Bretagne, Rennes, 1988, 507 p. [Arch. dép. Mayenne, mc 144].
- Martine BONAVENTURE, « Découverte d'une stèle dans le théâtre de Jublains », La Mayenne : archéologie, Histoire, 1988, n° 11, p. 43-46 [Arch. dép. Mayenne, bc 78-53].
- Jacques NAVEAU, Le temple de la Fortune à Jublains : rapport de synthèse (1988-1990), Laval, Conseil général, 1991, 306 p. [Arch. dép. Mayenne, mc 168].
- Jacques NAVEAU, Les Romains dans l'Ouest : Jublains, ville et forteresse, s.l., s.n, 1995, n.p. [Arch. dép. Mayenne, mf 1713].
- Didier MAIGNAN, « Jublains en 220 après J.-C. : capitale des Diablintes », Maine-Découvertes, 1995, n° 5, p. 13-17 [Arch. dép. Mayenne, bc 170-1995-5].
Travaux récents (depuis 1995)
- Jacques NAVEAU, Recherches sur Jublains et sur la cité des Diablintes, Rennes, Association pour la diffusion des recherches archéologiques dans l'Ouest de la France, 1997, 352 p. [Arch. dép. Mayenne, mc 295].
- Jacques NAVEAU, Le chasseur, l'agriculteur et l'artisan. Guide du Musée archéologique départemental de Jublains, Laval, Conseil général de la Mayenne, 1998, 175 p. [Arch. dép. Mayenne, mb 291].
- Jacques NAVEAU, « La fouille d'un quartier urbain à Jublains », La Mayenne : archéologie, Histoire, 1998, n° 21, p. 209-212 [Arch. dép. Mayenne, bc 78-59].
- Jacques NAVEAU, « Jublains, chef-lieu des Diablintes », Maine-Découvertes, 1998, n° 16, p. 30-33 [Arch. dép. Mayenne, bc 170-1998-16].
- Anne BOCQUET, Erwan MADIGAND et Jacques NAVEAU, « Dix ans d'archéologie et d'histoire en Mayenne », La Mayenne : archéologie, Histoire, 2002, n° 25, p. 161-196 [Arch. dép. Mayenne, bc 78-61].
- Anne BOCQUET et Erwan MADIGAND, « Les chantiers archéologiques du service départemental du patrimoine [2002-2003] », La Mayenne : archéologie, Histoire, 2003, n° 26, p. 263-272 [Arch. dép. Mayenne, bc 78-61].
- René REBUFFAT, « Une monnaie de Carausius trouvée à Jublains », La Mayenne : archéologie, Histoire, 2004, n° 27, p. 314-319 [Arch. dép. Mayenne, bc 78-62].
- Jacques NAVEAU, « Jublains, capitale disparue », La Mayenne : archéologie, Histoire, 2004, n° 27, p. 276-313 [Arch. dép. Mayenne, bc 78-62].
- Bruno BAZIN, « Jublains : un chaudron gallo-romain en céramique », La Mayenne : archéologie, Histoire, 2005, n° 28, p. 255-261 [Arch. dép. Mayenne, bc 78-62].
- Jacques NAVEAU, « Jublains, les fortunes d'une capitale antique », 303, 2006, n° 92, p. 32-49 [Arch. dép. Mayenne, bc 121-2006-92].
- Yvan MALIGORNE, « Le sanctuaire périurbain de Jublains : éléments pour une étude comparative », La Mayenne : archéologie, Histoire, 2007, n° 30, p. 218-239 [Arch. dép. Mayenne, bc 78-63].
- Jacques NAVEAU, « Les nécropoles gallo-romaines de Jublains », La Mayenne : archéologie, Histoire, 2007, n° 30, p. 53-61 [Arch. dép. Mayenne, bc 78-63].
Transcription
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