Rénovation du quartier Ferrié à Laval

Le logement est un aspect de la politique de la ville qui soulève à la fois des questions économiques, sociales et urbanistiques. Plusieurs périodes, aux XXe et XXIe siècles, ont été marquées par une tension particulière dans le secteur du logement. Dans les années 1960 et 1970, par exemple, les villes ont connu une industrialisation accrue et, par conséquent, un besoin rapide et massif de nouveaux logements (voir Visite des réalisations et des chantiers HLM de Laval). Dans les années 2000 et 2010, les profondes réformes administratives visant à réduire le coût des services publics ont entraîné de nouveaux bouleversements dont les répercussions sur le logement ne doivent pas être négligées. Ce reportage de tout juste 4 minutes, diffusé au journal télévisé régional de midi sur France 3 Pays de la Loire, au début de l’année 2021, présente la situation dans le chef-lieu de la Mayenne. Il donne pour ce faire la parole aux personnes concernées : un élu, une fonctionnaire, des habitants nouvellement installés et un urbaniste. À travers des images d’archives et des séquences de terrain, il évoque à la fois le passé militaire de Laval, désormais révolu, et la reconversion des parcelles ainsi abandonnées en un écoquartier ouvert sur la ville.

Dans la première moitié du XIXe siècle, Laval est encore une ville moyenne de province, dont la population se situe entre 15 000 et 20 000 habitants. Au-delà du centre urbain proprement dit, encore assez médiéval dans sa structure, elle est entourée de champs : la campagne aux portes de la ville. Mais d’importants travaux modernisent les rues et les bâtiments. En 1855, une gare s’implante au nord de la ville, au milieu des prés. Plus à l’ouest, s’étendent quelques champs de manœuvre pour l’armée. Le 124e régiment d’infanterie créé en 1872 prend bientôt garnison à Laval et y construit sa caserne. Il s’illustre pendant la Première Guerre mondiale dans les Ardennes et à Verdun ; son attitude exemplaire lui vaut la croix de guerre. Au début de la Seconde Guerre mondiale, il est mobilisé à Lille. La présence militaire à Laval se renouvelle à l’été 1999 avec l’installation du 42e régiment de transmissions, créé en 1947 et jusque-là cantonné en Allemagne. Le quartier militaire prend alors le nom de Gustave Ferrié, ingénieur et général demeuré célèbre pour avoir été pionnier de la radiodiffusion. Une vingtaine de rues ou lycées portent son nom en France. Plusieurs réorganisations de brigade sont favorables au 42e RT, et de nouveaux contingents viennent grossir ses rangs. Cet épisode faste sera de courte durée. En 2008, le gouvernement Fillon 2 de la présidence Sarkozy redessine, par souci d’économie, la carte judiciaire et la carte militaire. Les tribunaux d’instance de Mayenne et Château-Gontier sont ainsi supprimés (voir Fermeture du tribunal d’instance de Mayenne), tandis que le 42e RT est dissous. Ce sont ainsi 2500 personnes, militaires de carrière et leur famille, qui quittent le chef-lieu de la Mayenne en 2011, laissant derrière eux les anciennes casernes et terrains d’entraînement, soit une friche de 50 hectares.

La commune se porte acquéreuse de l’ensemble pour un euro symbolique… et un important chantier de renouvellement urbain ! Il s’agit de faire de cet ancien quartier militaire, nécessairement fermé pour des questions de sécurité, un écoquartier, c’est-à-dire un lieu de vie ouvert sur la ville et sur l’environnement. L’objectif avoué de la municipalité est de repasser au-dessus de la barre symbolique des 50 000 habitants. Il faut pour cela, à horizon de 10 ans, réaménager 30 ha du quartier Ferrié pour y accueillir 3500 nouveaux Lavallois. Plusieurs atouts doivent permettre d’atteindre ce chiffre : des habitations confortables et chaleureuses grâce au bardage bois, moins austère que la pierre des casernes, un réseau de transports qui assure la continuité du tissu urbain, la présence d’administrations pour que les démarches se fassent au plus proche des habitants. Des commerces sont également attendus, car le quartier en est totalement dépourvu. D’autres infrastructures doivent contribuer par ailleurs au rayonnement du quartier dans la ville et au-delà, tel le grand complexe culturel et sportif Espace Mayenne. Officiellement inauguré à l’automne 2021, il a accueilli quatre mois plus tôt l’arrivée d’une étape intégralement mayennaise du Tour de France cycliste (voir Ambiance sur le passage du Tour de France en Mayenne). Autre symbole de l’époque du reportage : le masque chirurgical arboré par plusieurs personnes, mesure de lutte contre la propagation du covid 19 (voir Les mesures pour enrayer la pandémie de coronavirus en Mayenne).

Sources sur l’histoire du 124e régiment d’infanterie pendant la Première Guerre mondiale

Documents d’archives

• Arch. dép. Mayenne, CN 121/2 à 7 : Fonds Louis Vallet > Archives personnelles de Louis Vallet > Albums photographiques (1915-1918). Ces 6 albums photographiques rassemblent 1200 photographies et sont accessibles en ligne [https ://archives.lamayenne.fr/archives-en-ligne/ead.html ?id=FRAD053_1NUM_CN121_RN&amp}}c=FRAD053_1NUM_CN121_RN_tt2-3{{amp;qid=].
• Louis Vallet, les yeux de la Grande Guerre, exposition présentée aux Archives départementales de la Mayenne et catalogue d’exposition, Laval, 2018, 66 p. [https ://francearchives.gouv.fr/fr/article/92072420].

Publications d’époque

• Journal des marches et opérations du 124e régiment d'infanterie. Recrutement de Laval, s.n., s.l., s.d., 50 p. [transcription du Journal des marches conservé au Service historique de l'Armée de terre, Arch. dép. Mayenne, mc 530].
• Historique du 124e régiment d'infanterie (1914-1918), Laval, Librairie Chapelot, s.d., 92 p. [Arch. dép. Mayenne, ak 215].

Publications récentes

• Jocelyne DLOUSSKY et Michel DLOUSSKY, Moissons rouges : Albert Filoche brancardier au 124e R.I., 1915-1918, L’Oribus, numéro spécial (2004), 327 p. [mc 428].
• Catherine LE GUEN, « Honneur à nos héros. Le retour du 124e R.I. », L’Oribus, 2008 (« Loin du Front. La Mayenne »), p. 100-104 [Arch. dép. Mayenne, mc 477].
• Bernard SONNECK, « 1918 : les régiments de la Mayenne dans la Grande Guerre. 124e, 130e, 324e, 330e RI. 25e, 26e RIT », L’Oribus, numéro hors-série (2014), 132 p. [Arch. dép. Mayenne, mc 559].
• Bernard SONNECK, « 1918 : les régiments de la Mayenne dans la Grande Guerre. 124e, 130e, 324e, 330e RI. 25e, 26e RIT », L’Oribus, numéro hors-série (2015), 114 p. [Arch. dép. Mayenne, mc 567].
• Bernard SONNECK, « 1918 : les régiments de la Mayenne dans la Grande Guerre. 124e, 130e, 324e, 330e RI. 25e, 26e RIT », L’Oribus, numéro hors-série (2018), 205 p. [Arch. dép. Mayenne, mc 610].