François Mitterrand sur la conférence de Reykjavík
28 octobre 1986
05m 02s
Réf. 00043
Notice
Résumé :
Au cours de l’interview réalisée à la suite du sommet culturel franco-allemand, François Mitterrand répond à quelques questions à propos de la rencontre américano-soviétique de Reykjavík, qui a eu lieu le 11 et 12 octobre.
Type de média :
Date de diffusion :
28 octobre 1986
Personnalité(s) :
Éclairage
De 1981 à 1983, François Mitterrand soutient ses alliés dans la mise en œuvre de la double décision : si l’Union Soviétique ne retire pas ses SS 20, l’OTAN n’aura d’autre choix que de déployer de nouveaux missiles nucléaires à moyenne portée. Alors que les négociations américano-soviétiques de Genève semblent dans l’impasse, Mitterrand s’exprime fermement en faveur du déploiement, seule manière à ses yeux de contraindre Moscou au compromis. Pourtant, il ne cesse de pousser les deux parties à une solution négociée de cette affaire, pour que l’équilibre soit rétabli en Europe au niveau le plus bas possible. Position qui se renforce après le déploiement des premiers missiles américains à partir de la fin novembre 1983.
Dans le débat sur le désarmement, la position de la France est ferme. Alors que les deux superpuissances constituent de loin les deux États les plus armés du monde, il leur revient de réduire sensiblement la taille de leurs arsenaux nucléaires avant que les autres puissances intéressées puissent se joindre aux négociations. De ce fait, il opère une différence entre les États-Unis et l’Union soviétique, qui possèdent les moyens de se détruire réciproquement et plusieurs fois, et les puissances tierces, telles la France et la Grande-Bretagne, qui possèdent une capacité nucléaire à stricte vocation défensive. Par ce discours, Mitterrand entend couper court aux requêtes soviétiques qui tout au long des années 1981-1983 font de la prise en compte des forces tierces une condition sine qua non pour la conclusion d’un accord sur les armes de portée intermédiaire. C’est aux deux Grands de démarrer le mouvement du désarmement, pour que les autres États, dont la France, puissent s’y joindre au moment opportun.
La conférence de Reykjavík marque alors un tournant. Mikhaïl Gorbatchev se dit favorable à une option zéro sur les armes de portée intermédiaire, ce qui équivaut à éliminer à la fois les SS 20 soviétiques et les missiles Pershing, et missiles de croisière en cours de déploiement à l’Ouest. Cette proposition n’a pas de suite, du moins en 1986, mais elle témoigne du mouvement souhaité par François Mitterrand.
Dans le débat sur le désarmement, la position de la France est ferme. Alors que les deux superpuissances constituent de loin les deux États les plus armés du monde, il leur revient de réduire sensiblement la taille de leurs arsenaux nucléaires avant que les autres puissances intéressées puissent se joindre aux négociations. De ce fait, il opère une différence entre les États-Unis et l’Union soviétique, qui possèdent les moyens de se détruire réciproquement et plusieurs fois, et les puissances tierces, telles la France et la Grande-Bretagne, qui possèdent une capacité nucléaire à stricte vocation défensive. Par ce discours, Mitterrand entend couper court aux requêtes soviétiques qui tout au long des années 1981-1983 font de la prise en compte des forces tierces une condition sine qua non pour la conclusion d’un accord sur les armes de portée intermédiaire. C’est aux deux Grands de démarrer le mouvement du désarmement, pour que les autres États, dont la France, puissent s’y joindre au moment opportun.
La conférence de Reykjavík marque alors un tournant. Mikhaïl Gorbatchev se dit favorable à une option zéro sur les armes de portée intermédiaire, ce qui équivaut à éliminer à la fois les SS 20 soviétiques et les missiles Pershing, et missiles de croisière en cours de déploiement à l’Ouest. Cette proposition n’a pas de suite, du moins en 1986, mais elle témoigne du mouvement souhaité par François Mitterrand.
Ilaria Parisi