Visite du nouveau Président à l’équipage du sous-marin nucléaire Le Terrible
24 juillet 1981
03m 04s
Réf. 00241
Notice
Résumé :
Le 24 juillet 1982, le déplacement de François Mitterrand à l’île Longue pour visiter la base opérationnelle des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) s’intègre dans le cadre d’une stratégie de communication du nouveau Président. En effet, il s’agit pour lui de montrer qu’il va personnellement à la rencontre des militaires et qu’il comprend le rôle fondamental de la Marine dans le dispositif de la force de dissuasion française.
Type de média :
Date de diffusion :
24 juillet 1981
Personnalité(s) :
Éclairage
En 1965, le général de Gaulle décide que la presqu’île de l’île Longue, située en rade de Brest, sera la base opérationnelle des futurs sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE). De cette initiative naissent 6 SNLE de la classe le Redoutable, dont le Terrible, que François Mitterrand visite ce 24 juillet 1981, et qui est le deuxième de ces sous-marins français à être mis en service (1973-1996).
En organisant cette visite, les intentions et la stratégie de communication de François Mitterrand sont claires : en rencontrant l’équipage du Terrible, avant que celui-ci ne parte pour sa 28e patrouille, et en déjeunant à bord avec ses officiers, le nouveau Président de la République cherche à montrer son implication personnelle dans les questions de défense et de sécurité nationale. Elu depuis deux mois seulement, François Mitterrand tient en effet à affirmer rapidement son rôle indissociable de chef de l’Etat et de chef des armées, ce dernier rôle lui procurant en quelque sorte un surcroît de légitimité.
A l’issue de cette visite de la base opérationnelle, lorsqu’il annonce la nécessité de doter la France d’un septième SNLE d’ici 1990, il montre sa compréhension des capacités stratégiques du pays : par cette décision, François Mitterrand confirme bien que la Marine est une pièce maîtresse de la puissance de dissuasion française.
En organisant cette visite, les intentions et la stratégie de communication de François Mitterrand sont claires : en rencontrant l’équipage du Terrible, avant que celui-ci ne parte pour sa 28e patrouille, et en déjeunant à bord avec ses officiers, le nouveau Président de la République cherche à montrer son implication personnelle dans les questions de défense et de sécurité nationale. Elu depuis deux mois seulement, François Mitterrand tient en effet à affirmer rapidement son rôle indissociable de chef de l’Etat et de chef des armées, ce dernier rôle lui procurant en quelque sorte un surcroît de légitimité.
A l’issue de cette visite de la base opérationnelle, lorsqu’il annonce la nécessité de doter la France d’un septième SNLE d’ici 1990, il montre sa compréhension des capacités stratégiques du pays : par cette décision, François Mitterrand confirme bien que la Marine est une pièce maîtresse de la puissance de dissuasion française.
Alice de Lyrot
Transcription
Jean-Claude Bourret
Le Président François Mitterrand a annoncé aujourd’hui en Bretagne à l’Île Longue qu’un septième sous-marin nucléaire serait opérationnel en 1990. Le Président de la République a visité ce matin l’un des sous-marins de la force de frappe française, Le Terrible. De l’Île Longue, notre envoyé spécial Jean-Pierre Chapel.(Bruit)
Jean-Pierre Chapel
C’est à dix heures trente que le Président de la République, accompagné de Monsieur Hernu, Ministre de la Défense et de l’Amiral Lannuzel, Chef d’État-major de la Marine, est arrivé à l’Ile Longue. Pour sa première visite à une base armée de la force de dissuasion française, le Président avait choisi celle de la Force Océanique Stratégique, ce dont les marins ce sont montrés très fiers. Après avoir visité la base, le Président est venu visiter le sous-marin nucléaire lanceur d’engin Le Terrible qui partait en patrouille opérationnelle aujourd’hui même. Le capitaine de Frégate Bergès, pacha du Terrible, devait tout d’abord présenter son équipage au Président.(Bruit)
Jean-Pierre Chapel
Puis, François Mitterrand montait à bord du sous-marin pour le visiter, accueilli selon la tradition de la Royale comme on dit de la Marine, par les honneurs du sifflet. À bord, après sa visite, le Président devait déjeuner à la table du Commandant avec les Chefs de la Force Océanique Stratégique, mais aussi, avec des représentants de l’équipage.(Bruit)
Jean-Pierre Chapel
Et à son retour à terre, voici ce que le Président confiait aux journalistes.(Bruit)
François Mitterrand
C’est la première fois que je visitais un sous-marin de cette sorte. J’ai donc passé ma matinée à apprendre des choses qui me seront utiles, qui me le sont déjà, et qui me confirment dans l’idée qu’un grand pays comme le nôtre doit d’abord disposer des moyens de son indépendance et ensuite, disposer du moyen de faire que la guerre ne naisse pas des multiples conflits qui occupent la scène du monde. À compter du moment où cette force existe, on sait ce qu’est le poids et le prix de la guerre et bien entendu, c’est un des facteurs déterminants pour qu’elle n’éclate pas. Je dois dire, l’état d’esprit de ceux que j’ai rencontrés marque bien qu’ils en ont conscience. Une haute conscience de leur mission, de leur devoir et une certaine façon de voir la vie, le métier d’homme.Jean-Pierre Chapel
Mais aussi, le Président devait confirmer son intention de lancer la construction d’un septième sous-marin nucléaire lanceur d’engins, construction qui devrait démarrer avant 1985 pour que ce submersible soit opérationnel en 1990. Et pendant que le Président était salué à son départ de l’Île Longue, Le Terrible, lui, partait pour une patrouille de deux mois en plongée quelque part dans l’Atlantique.(Bruit)