Le chantier Bénéteau
22 décembre 1977
02m 44s
Réf. 00237
Notice
Résumé :
Bénéteau, deuxième constructeur français de bateaux de plaisance, est installé à Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Ce chantier traditionnel reconverti il y a quelques années au polyester compte 355 salariés et produit 200 bateaux par mois. Annette Roux, dirigeante, évoque les difficultés auxquelles doit faire face son entreprise.
Type de média :
Date de diffusion :
22 décembre 1977
Personnalité(s) :
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Lieux :
Éclairage
A l’origine de ce qu’il est convenu d’appeler la « saga familiale » des Bénéteau, il y a Benjamin, charpentier de navire à Saint-Gilles Croix de Vie, et fabricant de bateaux de pêche et de travail, en bois. Il fut l’un des pionniers de la motorisation, dès avant la guerre 1914-1918, et poursuivit avec succès dans cette voie entre-deux-guerres. A son décès (1928), les chantiers passèrent à la 2e génération, celle d’André Bénéteau, né en 1907. C’est sous son impulsion que les chantiers de Croix-de-Vie participèrent à la reconstruction et de la modernisation de la flotte de pêche vendéenne. Avec les années 1960 vinrent les remises en question de l’activité. La flotte de pêche vendéenne commençait à subir les effets de la concentration des entreprises, les conserveries fermaient sous l’effet de la concurrence des pêches africaines. En revanche, les touristes étaient de plus en plus nombreux et intéressés à prendre la mer ou à pêcher pour le loisir.
La transition vers un nouveau matériau, le polyester, fut engagée dès 1963, mais larguer les amarres de la pêche pour se tourner vers la plaisance était un crève-cœur pour l’équipe qui avait connu la période faste des grandes pêches et des conserveries. C’est donc par la construction de canots et d’annexes que débuta l’activité, présentée avec succès aux salons de Lorient et Paris (1963-1964). C’est alors qu’a débuté l’aventure pour la 3e génération, celle d’Annette Bénéteau (épouse Roux) et de son frère André II (1934-1999), qui prirent alors les commandes de l’entreprise. En une petite dizaine d’années les séries de vedettes dites « pêche promenade » furent produites à parité avec de petits voiliers de 10 à 12 mètres. Le catalogue s’étoffait au même rythme que le réseau Bénéteau, tandis que les concurrents, victimes de mauvais choix techniques (le bois aggloméré, l’aluminium) s’épuisaient avant de disparaître (Pouvreau à Vix, Aubin à Nantes).
En 1977, la transition du bois et de la construction traditionnelle vers le polyester est un plein succès. L’effort de formation du personnel, et d’embauche, a été sans précédent. Bénéteau profite du rééquilibrage entre ville et campagne, entre rivage et arrière pays, porté par la politique d’aménagement du territoire, pour installer de nouveaux ateliers ruraux (L’Epoids sur la côte, Commequiers dans le bocage). La main d’œuvre peu exigeante est avide de se former à des métiers et des techniques inconnues. De 70 emplois en 1972, l’entreprise passe à 355 en 1977, avec un rythme de 200 bateaux construits chaque mois (moitié de voiliers, moitié de pêche-promenade). Entre temps, la mise au point d’un voilier grand public, le First 30 (1975), et l’installation d’une filiale à Annapolis aux Etats-Unis (1976) fait encore franchir une étape à l’entreprise.
Leader mondial du marché de la plaisance au début des années 1980, la société Bénéteau a été introduite en bourse en 1985. En dépit d’un accident industriel majeur en 1986 (1 000 bateaux envoyés à la casse suite à l’emploi d’un composant défectueux dans une résine), l’entreprise a su rebondir en créant de nouveaux produits pour la plaisance (voiliers de la série Océanis), et en se diversifiant. Aujourd’hui, après avoir absorbé son concurrent Janneau (1995) et passé ses effectifs de 1 600 à 6 000 salariés, l’entreprise qui a acquis une solide renommée sur mer, relève aussi le défi de la construction légère, du véhicule sans permis (Microcar) et du mobile-home (Ideal Résidence Mobile).
La transition vers un nouveau matériau, le polyester, fut engagée dès 1963, mais larguer les amarres de la pêche pour se tourner vers la plaisance était un crève-cœur pour l’équipe qui avait connu la période faste des grandes pêches et des conserveries. C’est donc par la construction de canots et d’annexes que débuta l’activité, présentée avec succès aux salons de Lorient et Paris (1963-1964). C’est alors qu’a débuté l’aventure pour la 3e génération, celle d’Annette Bénéteau (épouse Roux) et de son frère André II (1934-1999), qui prirent alors les commandes de l’entreprise. En une petite dizaine d’années les séries de vedettes dites « pêche promenade » furent produites à parité avec de petits voiliers de 10 à 12 mètres. Le catalogue s’étoffait au même rythme que le réseau Bénéteau, tandis que les concurrents, victimes de mauvais choix techniques (le bois aggloméré, l’aluminium) s’épuisaient avant de disparaître (Pouvreau à Vix, Aubin à Nantes).
En 1977, la transition du bois et de la construction traditionnelle vers le polyester est un plein succès. L’effort de formation du personnel, et d’embauche, a été sans précédent. Bénéteau profite du rééquilibrage entre ville et campagne, entre rivage et arrière pays, porté par la politique d’aménagement du territoire, pour installer de nouveaux ateliers ruraux (L’Epoids sur la côte, Commequiers dans le bocage). La main d’œuvre peu exigeante est avide de se former à des métiers et des techniques inconnues. De 70 emplois en 1972, l’entreprise passe à 355 en 1977, avec un rythme de 200 bateaux construits chaque mois (moitié de voiliers, moitié de pêche-promenade). Entre temps, la mise au point d’un voilier grand public, le First 30 (1975), et l’installation d’une filiale à Annapolis aux Etats-Unis (1976) fait encore franchir une étape à l’entreprise.
Leader mondial du marché de la plaisance au début des années 1980, la société Bénéteau a été introduite en bourse en 1985. En dépit d’un accident industriel majeur en 1986 (1 000 bateaux envoyés à la casse suite à l’emploi d’un composant défectueux dans une résine), l’entreprise a su rebondir en créant de nouveaux produits pour la plaisance (voiliers de la série Océanis), et en se diversifiant. Aujourd’hui, après avoir absorbé son concurrent Janneau (1995) et passé ses effectifs de 1 600 à 6 000 salariés, l’entreprise qui a acquis une solide renommée sur mer, relève aussi le défi de la construction légère, du véhicule sans permis (Microcar) et du mobile-home (Ideal Résidence Mobile).
Thierry Sauzeau