Réaction d'Henri Gourmelin à l'élection de François Mitterrand
Notice
Henri Gourmelin, leader UDB, se félicite de la victoire de François Mitterrand. Malgré des divergences, il espère que cette élection apportera des avancées pour l'emploi, la culture bretonne, Plogoff et la régionalisation, avec l'autonomie du peuple breton.
Éclairage
L'UDB ou Union Démocratique Bretonne est un parti politique autonomiste de gauche breton. C'est un des seuls partis autonomistes de France métropolitaine à participer à un exécutif régional.
Après un discours assez radical lors de sa création, l'UDB a progressivement adopté un programme autonomiste modéré. Il connaît sa période faste dans les années soixante-dix, mais est ensuite confronté à une crise importante suite à son échec retentissant aux élections législatives de 1978 et à la rupture de l'union de la gauche dans laquelle l'UDB se situait résolument. Ces évènements pèsent sur la croissance du parti qui se ralentit, en dépit de résultats encourageants aux élections cantonales de 1979. Sous l'inaluence d'hommes comme Henri Gourmelin, l'UDB élabore alors une stratégie plus autonome, visant à associer l'ensemble des forces de gauche favorables à la régionalisation. A cet instant, le parti condamne fortement le terrorisme du FLB, au contraire des autres partis de gauche. Cette attitude pousse un certain nombre de jeunes à s'éloigner de lui et à rejoindre des structures plus radicales, tandis qu'une partie de ses énergies militantes se tourne vers l'action culturelle et notamment Diwan.
Paradoxalement, la victoire de la gauche en 1981 accentue encore la démobilisation. Même si la décentralisation, l'abandon du projet de construction d'une centrale nucléaire à Plogoff et la suppression de la peine de mort vont dans le sens de ses propositions, l'UDB pèse peu sur les décisions d'un PS triomphant. Son utilité ne semble plus évidente et un certain nombre de ses responsables rejoignent même le parti de la rose. L'UDB hésite alors sur la conduite à tenir. Au congrès de Nantes, au lendemain de l'élection de François Mitterrand, une ligne fondée sur le concept de "Bloc progressiste" est adoptée et l'ancienne direction est mise en minorité. Henri Gourmelin devient alors porte-parole mais de nouveaux problèmes et scissions ne tardent pas à voir le jour, affaiblissant encore davantage le parti. Après une décennie 1990 difficile, le parti semble connaître depuis le début du XXIe siècle un renouveau se manifestant par une progression du nombre de ses militants et une amélioration de ses résultats électoraux.