Le conservatoire de botanique à Brest

02 août 1991
01m 46s
Réf. 00430

Notice

Résumé :

Une campagne d'information et de sensibilisation à la protection de la nature est menée par le Conservatoire de botanique de Brest. Des zones et des espèces naturelles sont menacées par l'activité humaine, notamment les tourbières des monts d'Arrée.

Date de diffusion :
02 août 1991
Lieux :

Éclairage

Le conservatoire botanique fondé en 1975 à l'initiative du botaniste Jean-Yves Lesouëf, est le premier conservatoire au niveau mondial à s'attacher à la protection et la conservation des espèces végétales menacées d'extinction. Ce conservatoire est né de la volonté de Jean-Yves Lesouëf, qui cherchait un endroit pour développer un centre botanique spécialisé dans les espèces menacées, et du souhait de la communauté urbaine de Brest de réhabiliter une ancienne carrière, le vallon du Stang-Alar. Il a aussi reçu le soutien de la "Société pour l'Etude et la Protection de la Nature en Bretagne" (SEPNB) et du Ministère chargé de l'environnement qui le déclare en 1990 conservatoire botanique national.

Brest détient donc en culture près de 1700 espèces menacées, ce qui fait du conservatoire l'une des plus importantes collections au monde de plantes menacées d'extinction. Son action de conservation se porte en priorité sur les espèces en danger du pays armoricain mais aussi du reste de la France, d'Europe et d'îles du monde entier. En Bretagne on peut citer l'exemple du ciste de Landerneau qui a pu être sauvé grâce aux efforts et au travail du conservatoire, tout comme le bois de senteur blanc, une espèce réunionnaise, dont il ne restait plus que deux spécimens dans la nature en 1982. En 1989, deux mille plants ont pu être réintroduits grâce aux techniques de fécondation artificielle et de culture ex-situ (c'est à dire en dehors du milieu naturel) développées par le conservatoire de Brest.

La mission du conservatoire est tout d'abord de répertorier et d'inventorier les plantes menacées. Selon le niveau de menace d'extinction, les actions de conservation sont soit menées in-situ si le risque est faible, soit ex-situ si le risque est élevé. Mais le travail ne s'arrête pas là puisqu'il est aussi nécessaire d'identifier les raisons de la disparition de ces plantes afin de pouvoir les réintroduire dans leur milieu sans danger. Cependant la mission du conservatoire botanique n'est pas uniquement une mission d'urgence comme lorsqu'elle doit sauver une espèce. L'objectif est aussi d'informer et de sensibiliser le grand public et les scolaires aux menaces qui pèsent sur certaines espèces végétales. Par l'intermédiaire des visites de son jardin, le conservatoire accueille 300 000 visiteurs par an. En plus de ces visites, un livret a aussi été édité afin de dresser l'histoire du sauvetage des plantes. Le conservatoire joue donc un rôle majeur en faveur du patrimoine naturel, que ce soit au niveau du sauvetage, de la conservation et de l'information.

La tâche est vaste car il y aurait encore plus de 50 000 espèces végétales menacées d'extinction dans le monde.

Frédéric Martin

Transcription

Journaliste
Quand on pense plante menacée, protégée, on pense à l'edelweiss des Alpes, mais il y en a aussi chez nous. Le conservatoire botanique de Brest en a recensé 127 en Bretagne, des plantes du littoral, des bois, mais aussi des zones humides, comme ici dans les tourbières des Monts d'Arrée.
Sylvie Magnanon
Donc, voilà ici on arrive dans une zone tourbeuse en bon état, qui n'est pas encore trop envahie par la molinie, qui est cette grande herbe qu'on voit. Et donc, on trouve un certain nombre de plantes intéressantes, notamment des plantes carnivores comme les droséras à feuilles rondes et puis on a aussi des lycopodes qu'on trouve de l'autre côté ici. Donc, voilà des lycopodes qui sont ces petites plantes dressées.
Journaliste
La disparition des espaces botaniques est souvent due à la banalisation des milieux dans lesquels elles poussent. Les zones humides sont particulièrement menacées, d'abord par la désertification agricole : les vaches, en broutant l'herbe haute, favorisent le maintien des espèces botaniques rares. Autres menaces, les plantations de résineux et les remblaiements.
Sylvie Magnanon
Ici, on a un, une des principales menaces qui pèsent actuellement sur les tourbières, c'est-à-dire que aujourd'hui un grand nombre de ces tourbières sont remblayées et souvent par des matériaux de ce type, c'est-à-dire des déchets. On a ici une magnifique décharge municipale sur une des tourbières qui étaient l'une des plus belles des Monts d'Arrée. Avec un grand nombre de plantes protégées, de plantes très intéressantes, qui étaient là présentes et qui ont maintenant disparu. C'est pour ça qu'on a lancé nous une information un peu générale auprès des élus pour qu'ils soient informés que ces milieux-à sont des milieux particulièrement riches qu'il faut absolument préserver.
Journaliste
Messieurs les maires, avant de placarder cette affiche à l'intention de vos administrés, prenez donc le temps d'y jeter vous-même un petit coup d'oeil.