Le premier centre de planning familial

03 novembre 1961
15m 07s
Réf. 00319

Notice

Résumé :

Le premier centre de planning familial s'est ouvert à Grenoble. Cette première initiative a été mise en place pour lutter contre les pratiques d'avortement employées à cette époque. Ce lieu fonctionne de manière bénévole pour avoir le plus de liberté possible.

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Date de diffusion :
03 novembre 1961
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Éclairage

Le 10 juin 1961 s'ouvre à Grenoble le premier centre français de planning familial. Le retard de la France en ce domaine est dû autant au consensus nataliste et aux politiques de l'État qu'à l'opposition de l'Église catholique. Malgré l'égalité entre les sexes proclamée dans la constitution de 1946 (IVe République) et rappelée en 1958 dans celle de la Ve République, les femmes restent des citoyennes de seconde zone, tributaires d'un code civil inégalitaire. Les lois répressives votées après la Première Guerre mondiale, notamment en 1920 (contre la propagande anticonceptionnelle) et 1923 (correctionnalisation de l'avortement) placent de fait la sexualité des femmes sous un étroit contrôle.

C'est à partir de 1955 que les découvertes médicales, en particulier la pilule contraceptive, favorisent le développement d'un mouvement pour la « libre maternité » initié par la doctoresse Lagroua Weill-Hallé qui crée, en mars 1956, une association La maternité heureuse, devenue Mouvement français pour le Planning familial (MFPF) en juin 1960. Certains, dont Alfred Sauvy, y voient une remise en cause du redressement démographique français.

Le premier centre de Planning familial français est donc inauguré à Grenoble, le 10 juin 1961. Cette initiative n'était pas soutenue dans un premier temps par la direction parisienne du Planning familial qui craignait une interdiction de l'association. La nouveauté de l'initiative grenobloise réside dans la contestation ouverte de la loi de 1920 : la vente de produits anticonceptionnels n'était pas prohibée, mais l'importation l'était. Les membres du MPFP grenoblois acheminent donc clandestinement ces produits (diaphragmes et gelées spermicides), en faisant rejouer des filières de soutien au FLN employées pendant la guerre d'Algérie. A la tête du centre grenoblois se trouvent un médecin gynécologue, personnalité énergique et volontaire, ancien résistant (ex-adhérent du parti communiste), un professeur de philosophie libre-penseur et une doctoresse responsable du centre d'études médicales qui délivre les prescriptions pour des produits anticonceptionnels. Les affiliations politiques et religieuses de ses membres sont diverses - gaullistes, radicaux ou socialistes, chrétiens ou libres-penseurs - mais les activités professionnelles se concentrent dans les couches moyennes bien représentées à Grenoble : professeur, journaliste, instituteur, médecin, ingénieur. L'initiative connaît un succès immédiat.

Dès le début la télévision rend compte de l'événement : le 16 juin 1961, un bref reportage aux actualités régionales informe de l'ouverture du Centre grenoblois du planning familial. Le ton se veut rassurant : il s'agit d'informer les couples, de régulariser et non de limiter les naissances, de favoriser ainsi la santé des mères et le bien-être des enfants. Le but est de « donner des cours dispensés par des personnalités compétentes ».

Le 3 novembre 1961, à une heure de grande écoute après le journal télévisé, dans la célèbre émission de Pierre Lazareff, Pierre Desgraupes, Pierre Dumayet et Igor Barère, « Cinq colonnes à la une», un des sujets est consacré au centre du planning familial de Grenoble. Pendant quinze minutes, sur un ton grave, médecins et consultants s'expriment. Pouvoir espacer les naissances, tel est le désir exprimé par plusieurs couples, dont la plupart se disent catholiques. C'est une révolution dans l'idée du bonheur conclut en voix off un journaliste tandis que le document se termine sur la vision idyllique de mains (avec alliances) enlacées et d'une mère contemplant son enfant désiré. La télévision participe ainsi du débat public sur la vie conjugale et familiale, en évoquant les problèmes quotidiens liés aux difficultés de la procréation et à la répression de la sexualité. L'émission eut un retentissement certain provoquant, au centre grenoblois du Planning, un afflux de demandes venant de la France entière.

Michelle Zancarini

Transcription

(Musique)
Journaliste
Le 27 octobre s’est ouvert à Paris, ici Rue Rochechouart, un centre d’information pour le planning familial. Ce que signifient ces mots sur une plaque, cette inauguration qui ressemble de loin à n’importe quel cocktail, c’est que désormais ici, on pourra venir s’informer librement de tout ce qui concerne la vie du couple, les problèmes sexuels tels qu’ils se posent aujourd'hui, et parmi eux, celui de la régularisation des naissances. Des centres semblables existent autour de nous, en Belgique, en Angleterre, en Suisse, en Allemagne. Autour de nous, comme les problèmes dont ils témoignent, et les controverses qu’ils suscitent. La première initiative de cet ordre en France a été prise à Grenoble au mois de juin dernier. Initiative locale et modeste, mais il était bon sans doute qu’une idée moderne, un souci de notre temps trouvât son lieu d’expérience et son laboratoire social dans des rues, des perspectives, qui sont elles aussi de notre temps. De cette expérience, quels sont les premiers résultats ? Pour essayer de faire le point, nous avons interrogé d’abord le responsable du centre de Grenoble. C’est un gynécologue. Docteur, pourquoi avez-vous ouvert ce centre ?
Henri Fabre
Nous avons ouvert ce centre pour lutter contre l’avortement. L’avortement, c’est une véritable plaie que nous traînons après nous. En 1936, le professeur Mondor estimait qu’il y avait plus d’un million d’avortements chaque année en France. Ce chiffre, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas diminué depuis 1936, bien au contraire. Alors, qu’est-ce que ça signifie ? Ben, cela signifie que chaque année, il y a plus d’un million de femmes qui sont traumatisées, ça signifie que chaque année, il y a plus d’un million de vies humaines qui sont purement et simplement supprimées.
Journaliste
Il y a combien de naissances en France par an ?
Henri Fabre
Il y a grosso modo actuellement 800000, ou 850000.
Journaliste
Vous estimez donc qu’il y a plus d’avortements que de naissances ?
Henri Fabre
Je suis convaincu qu’il y a plus d’avortements que de naissances, mais les avortements étant clandestins, il est très difficile de donner des chiffres exacts. C’est pourquoi, ces chiffres sont discutés.
Journaliste
Vous avez des exemples dans votre métier ?
Henri Fabre
Oui, on pourrait en parler pendant des heures. Tous les gynécologues, tous les médecins connaissent les perforations, connaissent les septicémies, les tétanos, etc. Toute cette quincaillerie de malheur qu’on peut trouver dans des utérus. Tenez, il y a quelques années, il y a 5 ans maintenant, j’ai vu une femme de 36 ans qui en était à sa vingtième fausse couche provoquée. Eh bien, cette femme a depuis utilisé un contraceptif, elle n’a jamais plus été enceinte, évidemment elle n’a jamais plus fait de fausse couche.
Journaliste
Dans le petit appartement, aménagé comme on a pu, quelques collaborateurs qui ont pris leur responsabilité eux aussi entourent le docteur. Ce sont les fidèles de la première heure, les pionniers. Le travail que vous faites ici est bénévole.
Intervenante 1
Oui Monsieur, parce que le centre de Grenoble avait besoin pour se lancer de son entière liberté. Il ne fallait ni emprunt, ni mécène. Il s’agissait de louer un appartement, de l’équiper, il n’est pas question d’autre chose que d’équipier bénévole.
Journaliste
Bon, comment ça se passe quand vous recevez, comment les appelle-t-on, les clients ?
Intervenante 1
Des consultants, ils entrent dans une salle d’attente beaucoup trop petite, et ils voient qu’ils sont très nombreux. Moi je suis dans un bureau à côté, et je fais entrer les couples les uns après les autres.
Journaliste
Vous dites des couples, ce n'est pas plutôt des femmes qui viennent consulter ?
Intervenante 1
Non, dans l’ensemble c’était le mari et la femme qui venaient ensemble. L’un souvent parlant plus que l’autre, mais pas nécessairement la femme.
Journaliste
Est-ce qu’en général, ils savent pourquoi ils sont venus ? Enfin, ça a l’air sot de dire ça comme ça, mais est-ce qu’ils ont des raisons précises ?
Intervenante 1
Ils ont des raisons très précises de venir, ils veulent planifier leur famille, espacer les naissances. Mais ils savent par la presse que notre centre existe, mais ils ne savent pas exactement par quel moyen nous les dépannerons. Plusieurs d’entre eux croient très naïvement que nous avons un petit stock qui leur permettra de repartir bien nantis.
Journaliste
Du matériel ?
Intervenante 1
Oui !
Journaliste
Est-ce qu’ils parlent des problèmes librement ? Est-ce qu’ils sont gênés ?
Intervenante 1
Qu’ils soient un peu timides, je pense que c’est une excellente chose qu’on n’aborde pas ces problèmes sans précaution oratoire, sans délicatesse de langage, ça fait partie du respect de la vie et du respect humain.
Journaliste
Ce sont des gens de la région qui viennent au centre ?
Intervenant 2
Nous avons d’abord eu des gens de la région de Grenoble bien sûr. Et petit à petit, les arrivées sont venues de province, de Paris même, du Pas-de-Calais. Nous avons eu des visites de Mulhouse, de Bordeaux, de Limoges, enfin de toute la France.
Journaliste
Des gens qui passent par là ou qui viennent spécialement.
Intervenant 2
Des gens qui font un détour pendant les vacances et qui prévoient un hébergement de 24 ou 48 heures à Grenoble pour faire une visite au centre.
Journaliste
Vous arrivez, et vous ne savez pas encore ce qu’on va vous dire ici. Qu’est-ce que vous attendez de ce centre ?
Inconnue 1
Une information, nous ne connaissons rien et nous aimerions être informés clairement, simplement et peut-être pas seulement par des mots.
Journaliste
Qu’est-ce que vous souhaitez, ne plus avoir d’enfant du tout ?
Inconnue 1
Non, mais pouvoir espacer librement nos maternités, nos enfants.
Inconnu 1
Il faut dire que dans certaines régions, cette question est entourée de tabous et d’interdits, et qu’il est difficile d’en parler ou d’avoir une conversation avec des spécialistes un peu approfondie.
Journaliste
De ces conversations, des propos échangés avec les consultants, après les conférences ou les visites, est né une sorte de monologue à plusieurs voix à la fois acte d’accusation et plaidoirie. Ne vous étonnez pas d’y trouver mêlée la voix des hommes, puisqu’ils pensent que tout ça les concerne eux aussi. Avant de vous mariez, est-ce qu’il vous est arrivé de parler de toutes ces questions avec des camarades ?
Inconnu 2
Oui, bien sûr, en particulier vers la fin de l’école primaire. Et là, cétait, il faut le dire un sujet de rigolade avec les camarades.
Journaliste
Mais vous en parlez à l’usine ?
Inconnu 2
Oui, nous en parlons à l’usine. Alors là, ce n’est vraiment pas un sujet de rigolade parce que les jeux ont changé. Si vous voulez, le fait que pas mal de femmes, enfin aient en particulier des avortements, je vois à côté de moi un atelier où un camarade a eu sa femme qui…, ce n'est pas un avortement qu’on dit, mais comment c’est…
Journaliste
Fausse couche.
Inconnu 2
Fausse couche, effectivement, ça demande une éducation qui me paraît essentielle. Je vois par exemple tel camarade qui boit actuellement, et bien c’est parce qu’il n’a plus aucun rapport sexuel avec sa femme.
Journaliste
Pourquoi ?
Inconnu 2
Ben, parce qu’ils ont 5 enfants, et parce qu’ils ne veulent pas en avoir 6.
Journaliste
Vous avez personnellement des convictions religieuses ?
Inconnu 2
Oui, j’ai des convictions religieuses.
Journaliste
Vous êtes catholique.
Inconnu 2
Oui, je suis catholique.
Journaliste
Ça ne pose pas un problème ça ?
Inconnu 2
On peut dire que ça pose un problème, mais jusqu’à présent, l’ignorance ça posait aussi un problème.
Journaliste
Vous êtes mariés depuis combien de temps ?
Inconnue 2
14 ans au mois d’août.
Journaliste
Vous avez combien d’enfants ?
Inconnue 2
6.
Journaliste
L’aîné a quel âge ?
Inconnue 2
Il aura 13 ans au mois d’octobre.
Journaliste
Et le plus jeune ?
Inconnue 2
Elle aura 6 ans fin janvier.
Journaliste
C'est-à-dire que pendant 7 ou 8 années, vous avez été enceinte tout le temps ?
Inconnue 2
Enceinte ou alors j’allaitais les enfants, l’un ou l’autre, à tel point que je n'ai porté une robe normale, enfin avec une taille normale que un an et demi ou presque 2 ans après la naissance de ma dernière fille, puisque ma forme n’était pas encore revenue. D’autre part évidemment, pendant tous ce temps-là, je n’avais pas le temps ni de lire, ni de faire quoi que ce soit en dehors, à peine de temps en temps aller au cinéma ou au théâtre ; mais enfin, c’était exceptionnel.
Journaliste
De cette femme à celle que vous allez entendre maintenant, on passe du monde des avatars à celui du malheur. Le malheur d’être mère ou plutôt le malheur de ne pas pouvoir l’être. Alors Madame [Besse], racontez-moi comment ça s’est passé.
Inconnue 3
Eh bien, j’ai d’abord eu 2 enfants morts à la naissance. En 55, je me suis retrouvée de nouveau enceinte, j’ai eu beaucoup d’embêtements. J’ai d’abord eu une phlébite, puis une embolie pulmonaire, et une seconde phlébite. J’ai eu un accouchement prématuré avec beaucoup de peine pour garder mon enfant. Ensuite, j’ai perdu tous mes cheveux, je suis devenue complètement chauve. Quelque temps après, j’ai souffert beaucoup du dos, il a fallu me diriger sur Lyon, et là, il a fallu me plâtrer, d'une décalcification de la colonne. Je suis restée des mois sans marcher. Tous les docteurs que j’ai vu, qui m’ont consulté m’ont dit qu’il ne fallait absolument plus que j’aie d’enfant, et qu’une nouvelle naissance serait pour moi un arrêt de mort.
Journaliste
Alors, qu’est-ce que qu'ils vous ont conseillé ?
Inconnue 3
Ils m’ont conseillé...
Journaliste
Vous ayant dit ça, ils ne vous ont pas donné de conseil plus précis ?
Inconnue 2
Non, le psychiatre m’avait dit, il ne faut absolument plus d’enfant. Alors évidemment, sans me donner des conseils. Plus d’enfant, pour moi surtout qui suis catholique, la méthode Ogino bien sûr, seulement ça m’avait déjà valu le 4ème, le 5ème, le 6ème. Si bien que j'ai dû, tout de même, suivre d’autres méthodes tout simplement.
Journaliste
Donc, vous avez fait quoi à ce moment-là ?
Inconnue 2
Ben, à ce moment-là, j’ai été consulter des docteurs en demandant, qu’est-ce qu’il faut que je fasse ? Aucun ne m’a dit exactement ce qu’il fallait faire. Puis finalement, j’ai trouvé un docteur qui m’a dit ; écoutez, voilà, en me mettant toutefois en garde en disant, vous savez que malgré tout, vous qui êtes catholique et je le sais, ça pose des problèmes de conscience. Enfin, je me suis bagarré un peu avec ma conscience, et finalement je ne me pose plus de problèmes.
Journaliste
C'est-à-dire que vous les avez résolus ou que ne vous les posez plus ?
Inconnue 2
Non vraiment, j’estimais que les problèmes de conscience, si j’avais à m’en poser ça serait certainement davantage au sujet de l’éducation des enfants que ce problème-là. C’est ce que j’ai toujours dit à mes amis, enfin je crois que c'était au 5ème, j’ai une amie qui est venue à la maison. Elle m’a dit, c’est charmant une famille. J’ai dit oui, c’est très bien, mais enfin c’est de l’élevage, ce n'est pas de l’éducation. Evidemment, un enfant qui vous pose une question, on lui répond toujours, oui tout à l'heure, je n’ai pas le temps, va t’amuser, je te répondrai tout à l'heure. Et le tout à l'heure n’arrive jamais, on n’a pas le temps.
Journaliste
Il y a une terminologie populaire, on appelle ça les heureux évènements.
Inconnue 4
Oui, ça devrait être un heureux évènement justement. Je pense que là, je voudrais parler des termes de limitation des naissances et de contrôle des naissances. Je pense qu’il y a une équivoque sur ces termes qui sont assez restrictifs. On imagine tout de suite le couple égoïste qui ne veut pas avoir d’enfant. En fait, dans notre centre, il s’agit moins d’apprendre au couple à ne pas avoir d’enfant que de leur apprendre à les désirer et à les avoir dans de bonnes conditions. C'est-à-dire, à espacer leurs naissances de façon à ce que la mère puisse vivre une vie normale. Est-ce qu’elle a le temps de récupérer sa santé ? Est-ce qu’elle a le temps de vivre comme tout individu entre chaque naissance ? Je pense qu’une femme qui a eu un enfant volontairement a plus de chance d’abord d’avoir une bonne grossesse, d’avoir un bon accouchement, et qu’elle aura plus de facilité par la suite à désirer une nouvelle grossesse.
Journaliste
Vous ne souhaitez pas ne plus avoir d’enfant ?
Inconnue 5
Non, absolument. Je désirerai avoir 3 ou 4 enfants. Mais souvent, j’ai vu autour de moi que la natalité posait beaucoup trop de problèmes, que les enfants n’étaient pas désirés. Je crois que c’est vraiment trop grave, et qu’il faut désirer ses enfants et les vouloir. C’est pour ceci que je suis venue demander des conseils.
Journaliste
Que ce soit grave, leur visage et le ton de leur propos l’expriment. C’est ce qui nous a frappé dans ces confidences à haute voix. Il s’agit d’autre chose que d’un arrangement, une amélioration mécanique. Il s’agit d’une révolution dans l’idée du bonheur. C’est de cela que nous avons fini par parler ensemble, du bonheur. Est-ce que vous êtes heureuse ?
Inconnue 6
Oui !
Journaliste
Le mariage pour vous, ça a été quelque chose d’heureux ?
Inconnue 6
Oui, très heureux.
Journaliste
Vous vous entendez bien avec votre mari ?
Inconnue 6
Oui, je crois pouvoir dire. Nous avons été comblés par la naissance de notre petite fille.
Journaliste
Maintenant que vous allez pouvoir espacer et contrôler des naissances éventuelles ultérieures, est-ce que vous pensez qu’affectivement, au point de vue sentimental, ça va changer quelque chose dans vos rapports avec votre mari ? Est-ce que vous pensez que vous allez l'aimer de la même façon ?
Inconnue 6
Oui, justement, c’est pour ne pas avoir de contraintes que nous avons choisi cette méthode.
Journaliste
C’est pouvoir mieux vous aimer.
Inconnue 6
C’est ça, exactement !
Journaliste
De nos jours, en somme, le bonheur du couple et celui des enfants, on n’accepte plus de les recevoir en prime, empilés dans l’armoire au petit bonheur des héritages. Alors, c’est à nous de répondre aux questions que nous inventons. Qu’est-ce que c’est, avoir un enfant ? Un bonheur ou une fatalité, il faut choisir.