La création du Parc naturel régional des Alpilles
- Vitesse de lecture: 1 x (normal)
Infos
Résumé
Le nouveau parc naturel régional a vu le jour au début du mois de février. Il regroupe seize communes. Les réactions vont de la satisfaction au scepticisme. Les jeunes agriculteurs ont peur de la pression foncière qui risque de s'exercer, mais, comme l'explique le maire des Baux, président du syndicat mixte, le parc a pour vocation de favoriser une économie agricole et touristique respectueuse de l'environnement. Il préservera un patrimoine naturel et culturel d'une grande richesse.
Date de diffusion :
01 févr. 2007
Éclairage
- Contexte historique
- Articles utilisant cette vidéo
- Parcours thématiques
Informations et crédits
- Type de média :
- Type du document :
- Collection :
- Source :
- Référence :
- 00341
Catégories
Thèmes
Lieux
Personnalités
Éclairage
Éclairage
- Contexte historique
- Articles utilisant cette vidéo
- Parcours thématiques
Contexte historique
Par
Créé le 1er février 2007, le Parc naturel régional des Alpilles est le dernier né des PNR provençaux, après la Camargue, le Lubéron, le Queyras, et le Verdon. Il a pour vocation de protéger un massif isolé dans les basses terres de Provence, très spécifique par son relief déchiqueté, riche d'un patrimoine dont le fleuron est le village des Baux-de-Provence, mais fragilisé par les risques naturels (incendies), par la pression démographique qui s'exerce tout autour de lui et par une fréquentation touristique considérable.
Le massif des Alpilles, qui culmine à 493 mètres, s'étend sur 25 km de long et 6 à 8 de large. Il couvre 50 000 ha répartis entre seize communes, toutes situées à sa périphérie, mis à part Les Baux, et regroupant plus de 65 000 habitants : Aureille, Les Baux, Eygalières, Eyguières, Fontvieille, Lamanon, Mas-Blanc-des-Alpilles, Maussane, Mouriès, Orgon, Le Paradou, Saint-Etienne-du-Grès, Saint-Martin-de-Crau, Saint-Rémy-de-Provence (où est située la Maison du Parc), Sénas et Tarascon.
L'idée de protéger le massif n'est pas récente, d'autant que les Alpilles, et le village des Baux, occupent dans l'imaginaire provençaliste une place particulière. Elles se trouvent dans le "triangle d'or" du Félibrige, là où l'identité régionale prend les formes conservatoires les plus marquées. C'est d'ailleurs au nom de cette identité que le combat pour la préservation du site avait commencé dès l'entre-deux-guerres. Il était parvenu à le faire enfin inscrire à l'Inventaire en 1965, mais l'objectif était son classement. Ce combat avait pris un tour nouveau en 1969, lorsque la société Aluminium-Péchiney avait obtenu l'autorisation de mettre en exploitation un important gisement de bauxite, aux Canonettes à Fontvieille (rappelons que c'est aux Baux que l'ingénieur Berthier avait découvert ce minerai en 1821, d'où son nom de bauxite). C'est alors, en septembre, pour s'y opposer, que la Ligue de défense des Alpilles se constitue. À la tête de ce combat, se trouvent plusieurs écrivains et artistes comme Jean-Pierre Tennevin, Maurice Pezet, Marie Mauron. Celle-ci, que son hostilité au déversement des "boues rouges" - les résidus d'alumine de Pechiney-Gardanne - dans la Méditerranée avait fait exclure de la télévision où elle animait l'émission "La Provence au coin du feu", publia en 1972 La Provence qu'on assassine (Paris, Julliard). Mais l'exploitation de la bauxite avait commencé l'année précédente, ce qui avait provoqué la venue de Robert Poujade, en charge du tout nouveau ministère de l'Environnement. La Ligue dénonçait aussi l'action de l'EDF qui défigurait le paysage avec ses lignes à haute tension et le "mitage" du paysage dû à la prolifération des résidences. Une autre étape importante dans la prise de conscience d'une protection nécessaire a été l'incendie qui, le 26 juillet 1999, a ravagé 2 300 ha dans le massif. Il avait ému, non seulement les personnalités du show-biz qui avaient acquis des propriétés sur son pourtour (Charles Aznavour à Mouriès, Michel Drucker à Eygalières, Jean Reno à Maussane, etc.), mais aussi les maires et la population locale, pris au dépourvu. À ses préoccupations s'ajoutait l'orientation de l'agriculture du secteur vers des productions de qualité, labellisées, tant pour les vins que pour l'huile d'olive (la région est la plus oléicole de Provence) qui obtenaient le label AOC (Appellation d'origine contrôlée), respectivement en 1995 et 2006.
Le processus de création du PNR a été lancé en octobre 2001 par la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur et a abouti en 2006 à l'adoption de la charte par les communes, le Conseil général des Bouches-du-Rhône et le Conseil régional. À côté d'objectifs habituels dans ce type de texte (la protection d'une faune et d'une flore remarquables, la gestion de la ressource en eau, l'entretien de la forêt, la mise en valeur de paysages et d'un patrimoine culturel et architectural uniques, l'encouragement au développement durable), on remarque ici des préoccupations plus spécifiques : le souci de concilier l'exploitation de la pierre - quatre carrières restent en activité - et la préservation des espaces sensibles, la volonté de "faire vivre la langue provençale" et de "transmettre les valeurs culturelles et les traditions de la population".
Bibliographie :
Frédéric Mison, La Cause des Alpilles, Arles, Actes sud, 2000.
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
Présentateur
Et un parc régional de plus dans notre région.C'est le décret officiel qui a été signé au début février, qui officialise donc, la création du parc régional des Alpilles.Qu'est-ce que cela va changer pour les 16 communes concernées par ce nouveau parc ?Eléments de réponse avec François Bombard et Marc Civallero.
François Bombard
Dans les Alpilles, l'heure est à la taille des oliviers.Depuis toujours, les oléiculteurs du massif répètent les mêmes gestes.Nouveauté dans leur quotidien, la création du parc régional est accueillie avec satisfaction, et une pointe de scepticisme.
Jean-Pierre Lombrage
Ça va permettre non seulement, toujours, de faire parler de la vallée des Baux, et donc par le massif, l'agriculteur et l'oléiculteur auront tendance à mieux mettre en valeur ses terres.L'agro-environnement va être mis à l'ordre du jour de façon beaucoup plus précise et beaucoup plus pointue.Par contre, c'est vrai que on peut se poser des questions sur le côté foncier, s'il va pas y avoir une pression qui risque d'être difficilement supportable par les jeunes agriculteurs.
François Bombard
Ces hommes qui ont façonné le paysage des Alpilles représentent encore 10% de la population active.Cet acteur incontournable, le parc a souhaité en faire le garant d'une économie respectueuse du territoire.Un engagement signé par 16 communes qui, avec la région et le département, ont su dépasser les clivages politiques.
Gérard Jouve
C'est une philosophie.Je pense qu'au moment où tout le monde parle de développement durable, fait de la surenchère, c'est une manière intelligente de gérer le, l'environnement quotidien.Ce n'est pas la protection des petits oiseaux contre les hommes, ce n'est pas la promotion des hommes contre les sangliers, c'est un ensemble.
François Bombard
Dans cet ensemble, les professionnels du tourisme ont été associés.Pendant plusieurs mois, eux aussi ont réfléchi en commission.Pour le parc, il faudra désormais parler de tourisme durable.
Jean-Pierre Güell
C'est un outil qui va permettre surtout de former, c'est-à-dire d'éviter d'interdire aux gens, mais simplement de leur dire : si vous voulez profiter du parc, venez je vais vous expliquer comment on se comporte.Qu'est-ce qu'il y a à voir ? Comment on se, on, on vit avec cette nature ?Surtout que la ... clientèle aujourd'hui d'un hôtel, qui vient dans la région des Alpilles, c'est avant tout pour une qualité de vie, même pendant les vacances ; ce n'est pas une exhibition.
François Bombard
Dans les objectifs du parc figurent ainsi la gestion et la protection du patrimoine naturel et culturel.La culture vivante devrait être développée et le patrimoine peu connu mis en valeur, comme cette chapelle de Notre Dame du Château, cachée sur les hauteurs de Saint Etienne du Grès.
Lydia Pastor
Ce qu'on va chercher à faire, c'est effectivement de réguler la fréquentation, et de l'étaler sur l'année, et en même temps sur différents sites, en proposant des circuits thématiques, des manières de visiter autrement pour les gens qui viennent.
François Bombard
Après le Verdon, le Queyras, le Luberon et la Camargue, le parc régional des Alpilles est le 5ème du genre en Provence Alpes Côte d'Azur.Une terre et des hommes aux objectifs communs pour 12 ans, au moins.
Présentateur
C'est le début des vacances pour certaines académies et...
Sur les mêmes thèmes
Date de la vidéo: 28 mars 1977
Durée de la vidéo: 01M 25S
Le Parc naturel régional de Camargue et ses défis
Date de la vidéo: 06 oct. 1979
Durée de la vidéo: 02M 35S
Réouverture de la liaison ferroviaire Nice-Coni
Date de la vidéo: 30 janv. 2016
Durée de la vidéo: 02M 35S
Les boues rouges : la défense de l'environnement ou la préservation des emplois
Date de la vidéo: 28 mars 1977
Durée de la vidéo: 01M 25S
Le Parc naturel régional de Camargue et ses défis
Date de la vidéo: 05 oct. 1977
Durée de la vidéo: 02M 48S
Corniche des Maures : premier don au Conservatoire du littoral
Date de la vidéo: 24 juin 2019
Durée de la vidéo: 01M 20S
Emmanuel Macron clôt le sommet des deux rives de la Méditerranée 2019 à Marseille
Date de la vidéo: 28 mars 1977
Durée de la vidéo: 01M 25S