Hommage aux Justes de Saint-Martin-Vésubie
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Résumé
Durant l'été 1943, 1200 Juifs sont assignés à résidence dans le petit village de Saint-Martin-Vésubie. Plus de 600 seront par la suite arrêtés et déportés vers Auschwitz, mais de nombreux habitants se mobilisent pour aider le plus de familles possible à se cacher et à fuir. Soixante-deux ans plus tard, six de ces Saint-Martinois et Saint-Martinoises vont recevoir le titre de Juste parmi les Nations en reconnaissance et en hommage à leurs actes de solidarité.
Date de diffusion :
09 sept. 2005
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Contexte historique
ParDocteur en Histoire contemporaine, Post-doctorant à Aix-Marseille Université
À partir de mars 1943, 1 200 juifs de diverses nationalités et appartenant à toutes les couches de la société sont assignés à résidence dans les hôtels, meublés et chalets de Saint-Martin-Vésubie, village d’un millier d’âmes de l’arrière-pays niçois, par les autorités d’occupation italiennes. Ces dernières ont, depuis leur arrivée dans les Alpes-Maritimes, en novembre 1942, suspendu de fait l’application des lois anti-juives instaurées par le régime de Vichy. Au besoin, ces individus sont pris financièrement en charge par le comité d’aide aux réfugiés juifs ou comité Dubouchage du nom de la rue dans laquelle il est situé à Nice.
Au cours du printemps et de l’été 1943, le séjour dans cette station de montagne constitue un moment de répit pour des personnes ayant souvent dû fuir la région parisienne pour se réfugier sur la Côte d’Azur. Pour les enfants et les adolescents, ces mois d’insouciance au grand air permettent de se forger d’heureux souvenirs entre promenades dans le village, escapade montagnarde et retrouvailles festives plus ou moins clandestines le soir venu dans les granges de Saint-Martin-Vésubie pour un bal improvisé. Le fait de devoir pointer quotidiennement auprès des carabiniers italiens et l’interdiction de sortir du territoire communal viennent toutefois rappeler le caractère précaire de ce refuge.
Le 24 juillet 1943, à la suite de la multiplication des revers militaires italiens, le Duce Benito Mussolini est mis en minorité par le Grand Conseil du fascisme. Ce tournant majeur incite certains juifs réfugiés à Saint-Martin-Vésubie à se lancer dans la confection de faux-papiers et à reconnaître les routes menant aux cols de Cerise (2543 m) et de Fenestre (2 474 m) pour faciliter, le moment venu, la fuite de leurs coreligionnaires.
Or à la suite du débarquement anglo-américain en Sicile, l’Italie signe secrètement l’armistice avec les Alliés le 3 septembre 1943 et l’annonce en est faite cinq jours plus tard. Le lendemain, le 9 septembre, marque le début de l’exode des femmes, hommes et enfants juifs hébergés à Saint-Martin-Vésubie à travers les Alpes en direction des villages piémontais de Valdieri et Entraque pour échapper aux nazis. Ils suivent les soldats italiens dans leur retraite, ou des habitants du village connaissant particulièrement bien la montagne. Un tiers d’entre eux, soit environ 350 personnes, sont regroupés par les nazis dans une caserne de Borgo San Dalmazzo, avant d’être ramené à Nice, qui sera pour eux l’antichambre des camps de la mort, puisque presque tous seront exterminés à Auschwitz. Ceux trop faibles pour affronter cette traversé ou ayant rebroussé chemin sont par ailleurs cachés par des habitants du village leur évitant d’être raflés ou exécutés.
Six de ces derniers sont faits ce dimanche 11 septembre 2005 Justes parmi les Nations, distinction honorifique décernée au nom de l’État d’Israël par le Mémorial de Yad Vashem de Jérusalem à des non juifs qui, au péril de leur vie, ont sauvé des israélites pendant le génocide de la Shoah.
Lors d’une cérémonie publique, une médaille et un certificat est remis au Juste ou à ses descendants, et son nom est gravé pour l’éternité sur le mur d’honneur dans le jardin des Justes au Mémorial de Yad Vashem. Apporter les preuves du comportement héroïque de certains villageois de Saint-Martin-Vésubie a nécessité un long travail de recherche historique et occupé une partie de la vie de Danielle Baudot Laksine, depuis lorsqu’en 1966 elle achète un chalet dans le village.
Bibliographie
- Danielle Baudot Laksine, La Pierre des Juifs, 4 tomes, Châteauneuf, Éditions de Bergier, 2003-2010.
- Alberto Cavaglion, Les Juifs de St-Martin-Vésubie : septembre-novembre 1943, Nice, Serre, 1995.
- Jean-Louis Panicacci, Les Juifs et la question juive dans les Alpes-Maritimes de 1939 à 1945, Nice, Archives départementales des Alpes-Maritimes, 1983.
Transcription
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Présentatrice
Et puisqu'on parle d'enseignement, voilà une belle leçon de tolérance et de courage.Ça se passe à Saint-Martin-Vésubie pendant l'été 1943, les habitants décident de cacher des familles juives.Qu'ils soient vivants ou morts, six d'entre eux recevront le titre de "Juste parmi les Nations" ce dimanche ; avant de découvrir leur visage, un rappel des faits avec Hélène Maman.
Hélène Maman
1943, 1200 juifs azuréens sont assignés à résidence et Saint-Martin-Vésubie, en vue de leur déportation programmée pour Auschwitz.Ils y resteront plusieurs mois.Pendant ce temps, une vie ordinaire s'organise. Une synagogue est aménagée, elle sera le théâtre de deux mariages, et une école juive est construite.Parallèlement, des Juifs, avec l'aide de quelques Italiens, fabriquent activement des faux-papiers au cas où il faudrait fuir vite.Mi-septembre, les Allemands sont aux portes du pont du Var.Quinze jours plus tard, ils parviennent à Saint-Martin, raflent 600 Juifs et en exécutent une centaine : nourrissons, femmes, vieillards.Les autres seront cachés par les bergers, puis fuiront par le col de la Fenestre et le col de la Madone, à 2400 mètres d'altitude, guidés par le réseau des Francs-Tireurs Saint-Martinois.Certains sont morts de faim ou se sont perdus dans les montagnes, mais quelques dizaines ont eu la vie sauve et vivent encore aujourd'hui.Ils se sont installés ailleurs en Europe ou aux Etats-Unis.Ils doivent leur survie au courage de la plupart des 1600 habitants de Saint-Martin, prêts à risquer leur propre vie par humanisme.Dimanche, 42 ans après les faits, six d'entre eux seront reconnus Justes parmi les Nations et médaillés pour l'exemple.
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