Commémoration de la rafle des enfants juifs du château de la Verdière
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Résumé
Plus de soixante ans après l'arrestation et la déportation de 30 enfants juifs et de leurs mères en octobre 1943, une plaque commémorative et une stèle listant le nom des victimes sont installées et inaugurées sur l'ancien site du Château de la Verdière. Détruit depuis, il avait accueilli des familles juives pour les protéger de la Gestapo et de l'enfer d'Auschwitz, en vain. Fruit de recherches laborieuses, cette initiative participe au devoir de mémoire de la Seconde Guerre mondiale.
Date de diffusion :
25 nov. 2007
Date d'évènement :
20 oct. 1943
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- 00471
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Contexte historique
ParDocteur en Histoire contemporaine, Post-doctorant à Aix-Marseille Université
Le dimanche 25 novembre 2007 est inaugurée, au 40 avenue de la Rose à Marseille, une plaque commémorative fixée sur un bout de mur, à l’emplacement où se trouvait, durant la Seconde Guerre mondiale, le château de la Verdière, détruit en 1994 et remplacé par un petit centre commercial et une pharmacie. Au sein de cette bastide marseillaise avait été fondé le 24 mai 1943, par l’Union générale des israélites de France (UGIF) - seule association d’assistance autorisée par le régime de Vichy -, un centre destiné à mettre à l’abri des femmes et des enfants, sauvés d’une précédente rafle ou de trains les conduisant vers les camps de la mort. Des conditions drastiques sont imposées aux pensionnaires, puisqu’ils doivent par exemple laisser un enfant en otage au château de la Verdière lors de chaque sortie, et il leur est également fait obligation de rentrer chaque soir. Le 20 octobre 1943 le piège se referme sur les hébergés, puisque la Gestapo arrête 44 personnes présentes au château de la Verdière, dont 30 enfants et 9 mères, ainsi que la directrice Alice Salomon qui insiste pour les accompagner. Dirigés vers le camp de Drancy puis celui d’Auschwitz, ces juifs sont exterminés y compris les enfants. Le gouvernement de l’État français porte une très lourde responsabilité dans cette tragédie, dans la mesure où il a proposé, dès 1942, aux Nazis de déporter les moins de 16 ans. Seuls les enfants absents au moment de la rafle ont eu miraculeusement la vie sauve et peuvent aujourd’hui témoigner pour ceux à tout jamais disparus.
Ce tragique épisode marseillais de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale fait écho à la rafle, sur dénonciation, de 44 enfants et 7 adultes juifs de diverses nationalités perpétrée par la Gestapo le 6 avril 1944, sur ordre de Klaus Barbie, au sein de la colonie d’Izieu dans l’Ain. La maison d’Izieu sert de refuge temporaire à des enfants venus se mettre à l’abri des SS dans un espace qui, jusqu’en septembre 1943, appartient à la zone d’occupation italienne où les juifs ne sont pas persécutés. Emmenés à la prison de Montluc à Lyon puis au camp de Drancy, ils connaissent in fine eux aussi la déportation dans les camps de la mort. Le mémorial de la maison d’Izieu perpétue aujourd’hui leur souvenir, à travers des dessins, des lettres, ou des photographies pour ne jamais oublier la barbarie nazie et les horreurs de la Shoah.
A Marseille, le destin tragique des enfants du château de la Verdière est demeuré plusieurs décennies dans l’oubli, avant que l’historienne Suzette Hazzan n’effectue un conséquent travail de mémoire, permettant désormais à la population de commémorer cette sombre page de l’histoire marseillaise. Le geste mémoriel de 2007 a été précédé en 1996 par l’apposition sauvage d’une plaque « Square des enfants de la Verdière » par l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), et en 1998 par l’élévation sous les auspices de la municipalité d’une stèle mentionnant le nom des victimes.
Bibliographie
- Renée Dray-Bensousan, Les Juifs à Marseille pendant la Seconde Guerre mondiale (Août 1939-Août 1944), Paris, Les Belles Lettres, 2004.
- Suzette Hazzan, « La maison de la Verdière à La Rose : d’une halte précaire à la déportation des enfants et des mères », in Robert Mencherini (dir.), Provence-Auschwitz. De l’internement des étrangers à la déportation des juifs 1939-1944, Aix-en-Provence, Publications de l’Université de Provence, 2007, p. 181-202.
Transcription
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