La mini-entreprise des lycées techniques de Villerupt et d'Esch-sur-Alzette
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Résumé
Dans le cadre du projet éducatif européen Petra, les lycées techniques d'Esch-sur-Alzette au Luxembourg et de Villerupt ont créé ensemble une mini-entreprise. César Orazi, coordinateur du lycée technique de Villerupt, Jean-Paul Braquet, coordinateur du lycée technique d'Esch-sur-Alzette, Paul Gormley, responsable du programme Petra CEE Bruxelles, reviennent sur leur collaboration.
Date de publication du document :
Février 2022
Date de diffusion :
31 mai 1989
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Contexte historique
ParMastérante en Border Studies, mention Urbanisme et aménagement, Université de La Grande Région
Membres fondateurs et stratégiques de la Communauté Economique du Charbon et de l’Acier (CECA - 1951) ainsi que de la Communauté Economique Européenne (CEE - 1957), la France et le Luxembourg ont compris tôt l’intérêt de coopérer. Dès 1954, un accord franco-luxembourgeois est signé, entérinant le début d’une coopération qui se veut dans un premier temps uniquement culturelle. L’accord entre les deux voisins s’institutionnalise ensuite en 1971 avec la création d’une Commission Intergouvernementale tripartite à laquelle appartient aussi l’Allemagne. S’ajoutent à ces initiatives bilatérales et trilatérales des programmes mis en place par la Communauté Economique Européenne.
Ainsi, dans le domaine de l’éducation, le programme européen PETRA, financé par la CEE, permet-il le développement de projets coopératifs entre ses membres.
C’est dans le cadre de ce programme que sont sélectionnés en 1989 les lycées techniques d’Esch-sur-Alzette au Luxembourg et de Villerupt en France afin de mettre en place une initiative pilote : la création par les lycéens d’une mini-entreprise commune. Une attention politique et médiatique particulière est portée à l’implémentation de ce projet qui est officiellement lancé sur place par les secrétaires d’ État à l’enseignement technique français et luxembourgeois et qui reçoit la visite du Grand-Duc du Luxembourg.
Les deux lycées concernés sont situés au sein du bassin minier, au cœur du Pays des Terres Rouges, dans deux villes fortement touchées par la déprise industrielle à la fin des années 1980, les usines sidérurgiques d’Aubrives et Micheville à Villerupt ont fermé depuis quelques années, à l’instar des hauts-fourneaux d’Esch-sur-Alzette, entraînant pertes d’emplois et baisses de population. Dans ce contexte, il est encore plus important de soutenir et redynamiser ces territoires, et d’accompagner la jeunesse vers son entrée sur un marché du travail incertain.
Cette opportunité permet aux jeunes des deux côtés de la frontière d’acquérir une expérience professionnelle en créant en autonomie une entreprise, et ce du choix du produit à la commercialisation de celui-ci. Le projet, dont l’aboutissement doit avoir lieu trois ans après son lancement, est financé par la CEE. Cette initiative expérimentale fait figure de projet pilote réalisé grandeur nature sur un territoire transfrontalier, les deux lycées se situant à moins de dix kilomètres l’un de l’autre. L’objectif est, à terme, de montrer qu’une coopération économique entre voisins est possible, notamment à plus grande échelle.
Bien que partageant un certain nombre de similarités facilitant une coopération à cette échelle (filières secondaires comparables, langue commune, proximité géographique), le projet de mini-entreprise est rapidement confronté à des obstacles. Tout d’abord, les moyens alloués par les gouvernements respectifs aux établissements secondaires ne sont pas comparables, l’établissement luxembourgeois étant davantage soutenu que son homologue français. S’ajoute à cela les contraintes liées à l’absence d’harmonisation en termes de pratiques douanières ou monétaires.
Si, tout au long du XXe siècle le Luxembourg a développé, dans le cadre du Bénélux, des liens institutionnels étroits avec la Belgique et les Pays-Bas (union douanière et commerciale, parité des monnaies), il n’en va pas encore de même pour les coopérations mises en place avec la France. Les accords de Schengen, pourtant signés en 1985 à l’initiative des gouvernements du Benelux tardent à être mis en place en 1989, limitant ainsi la circulation des biens, personnes et capitaux entre la France et le Luxembourg.
La coopération éducative entre la France et le Luxembourg s’est depuis renforcée. L’apprentissage de la langue du voisin a par exemple été identifié comme un enjeu de premier plan par l’accord de coalition de 2018. Des partenariats sont mis en place au niveau supérieur afin de former les enseignants en langues, une section francophone est créée dans un lycée situé à la frontière…
L’idée d’un lycée transfrontalier franco-luxembourgeois a aussi germé dès le début des années 2000 et a été une nouvelle fois évoquée lors de la crise du Covid-19 : un établissement bilingue offrant des formations préparant aux métiers de la santé à destination de lycéens luxembourgeois et lorrains apparaît en effet comme particulièrement utile. Le Luxembourg manquant cruellement de main-d’œuvre dans ce secteur, rendant les professionnels de santé frontaliers particulièrement indispensables.
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
Laurence Giroult
Deux lycées techniques, celui d’Esch-sur-Alzette au Luxembourg et celui de Villerupt, viennent de créer une mini-entreprise européenne.Un projet pilote lancé en grande pompe, aujourd’hui, par le secrétaire d’État français à l’enseignement technique et son homologue luxembourgeois.Objectif, fabriquer en commun un certain nombre de produits et faire l’expérience des problèmes économiques et sociaux d’une entreprise.
Catherine Schulbaum
Dans trois ans, le Luxembourg et la France auront en commun une mini-entreprise en activité, créée entièrement par des élèves des deux pays.Elle sera la première société financée en écus, puisqu’elle est issue du programme éducatif européen PETRA.
César Orazi
Cette mini-entreprise a un objectif principal qu’il ne faut surtout pas perdre de vue, c’est que c’est une entreprise, Mini-entreprise, dont l’objectif est en fait de mettre les élèves en situation réelle de travail.C’est en fait un outil pédagogique important.On considèrera cette mini-entreprise comme un outil pédagogique.Les élèves ne travaillera pas pas sans arrêt sur cette mini-entreprise, l’objectif final est toujours la préparation de l’examen.
Catherine Schulbaum
Pour l’heure, les deux écoles ont travaillé sur les possibilités de collaboration et, là, les différences entre les deux systèmes apparaissent au vu même des locaux.
Jean-Paul Braquet
Dans un pays qui ne dispose pas de matières premières, qui ne dispose pas de ressources naturelles significatives, le gouvernement investit tout et mise tout sur l’éducation et sur la formation professionnelle de ses enfants, de ses élèves.
Catherine Schulbaum
Ce décalage entre les diplômes est un exemple de l’expérience vécue par les deux écoles.S’ajoutent à cela les problèmes de statut juridique de l’entreprise, les problèmes douaniers ou encore le choix du produit à fabriquer.Bref, l’outil pédagogique est également l’occasion de montrer aux Européens qu’à grande échelle, c’est encore plus compliqué.
Paul Gormley
Je crois bien... Nous allons essayer à travers le programme PETRA d’intéresser des entreprises directement maintenant et peut-être des multinationales, comme on dit.
Catherine Schulbaum
Seul regret aujourd’hui, les jeunes n’ont pas réellement lancé leur produit ensemble, pour cause de protocole et de visite du Duc héritier, le lycée d’Esch avait renvoyé ses élèves.
(Musique)
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