Les communautés algérienne et italienne à Villerupt
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A Villerupt, 60 % de la population a des racines italiennes. Arrivés au début du XXe siècle pour travailler dans les mines, les Italiens sont intégrés. Seul problème : faire valoir leurs droits à la retraite, explique Émilienne Bassani (INCA-CGT). La situation est plus complexe pour les Algériens employés à Micheville dans les années 1960 et licenciés depuis. Trois sidérurgistes non indemnisés témoignent.
Date de publication du document :
Février 2022
Date de diffusion :
08 avr. 1986
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Contexte historique
ParDocteur en Histoire, Professeur des universités en Sociologie, 2L2S, Université de Lorraine
Le reportage s’intéresse à deux groupes d’étrangers, les Algériens et les Italiens, venus travailler à l’usine de Villerupt. Leur arrivée en France métropolitaine et dans les bassins du fer lorrains est décalée dans le temps. Étrangers, les premiers sont présents, de manière continue, dès la fin du XIXe siècle tandis que la venue des nord-africains, considérés comme français jusqu’en 1962, débute dans les années 1930 mais ne s’accentue qu’après la Seconde Guerre mondiale. Initialement les deux populations ont été embauchées massivement pour développer les ressources métallurgiques et minières mais dès les années 1960 les Transalpins et leurs héritiers se détournent de la grande industrie et investissent les emplois tertiaires. L’hostilité virulente qu’ils ont subie jusqu’à la Première Guerre mondiale s’est progressivement atténuée et à partir des années 1980 leur installation durable et visible apparaît comme légitime. Les travailleurs Maghrébins, venus du Maroc, de Tunisie et surtout d’Algérie continuent à être sollicités pour alimenter les équipes des entreprises métallurgiques jusque dans les années 1970 et dans le contexte de démantèlement de l’outil industriel, subissent un regard social négatif.
Avec le déclenchement de la crise économique dans les années 1970 et son accentuation après le Plan acier de 1984, la question des droits sociaux des travailleurs étrangers présents sur le territoire français devient récurrente dès les années 1980. L’accès aux droits à la retraite pour les ouvriers étrangers restera un processus complexe et générera des situations compliquées en fonction des individus et des groupes.
De manière générale, les étrangers ont joué un rôle d’amortisseur de crise et ont subi, plus que les nationaux, le recul de l’emploi : d’un côté, la plupart des entreprises cessent de faire appel aux salariés étrangers et d’autre part, lorsqu’il s’agit de réduire la main-d’œuvre, la part de suppression des postes occupés par des étrangers reste plus importante que celle de la main d’œuvre nationale. Ce sont les Algériens qui, parmi les étrangers, subiront le plus le chômage en particulier dans les industries du fer et le BTP. De 1975 aux années 1990, la moitié des postes de travail occupés par des étrangers (parmi lesquels les Algériens sont prédominants) a été supprimée.
De même, le vieillissement des générations de travailleurs immigrés dans un contexte socio-économique tendu va poser des questions tant sur la prise en charge des pertes d’activité que de la retraite. Juridiquement, il n’y a pas de différence dans l’accès aux droits à la protection sociale entre nationaux et étrangers. Pourtant, très vite les étrangers européens bénéficieront d’un traitement différent de celui des ressortissants venus d’ailleurs. Cela est dû, en grande partie, aux carrières moins régulières que leurs homologues étrangers européens (travail non qualifié, souvent non déclaré, salaires modestes), aux pratiques illégales des employeurs (non-déclaration des salariés extra-communautaires, cotisations patronales impayées), aux relations des administrations françaises avec leurs homologues étrangères et des tensions politiques entre pays.
Ainsi, dès 1947 en vertu des accords signés entre l’Italie et la France, les Italiens peuvent recevoir des prestations sociales pour eux-mêmes ainsi que pour leur famille restée au pays alors que ceux qui sont désignés jusqu’en 1962 comme Français musulmans d’Algérie en sont privés malgré les accords d’Évian de 1962 qui, pourtant, prévoyaient initialement une protection sociale avantageuse pour les Algériens en France. Avec le temps, la situation deviendra plus ardue pour les extra-européens. Ainsi, l’accord franco-algérien de 1968 impose-t-il aux seuls Algériens un « certificat de résidence » quand les autres nationalités en sont exemptes et ces dispositions liées à la résidence pénaliseront jusqu’à une date récente les immigrés non européens : dès 1990, l’applicabilité du principe d’égalité est reconnue par le Conseil Constitutionnel mais jusqu’à la loi Réséda (loi relative à l'entrée et au séjour des étrangers en France et au droit d'asile) - dite loi Chevènement - du 11 mai 1998, le minimum vieillesse restera réservé aux seuls Français, aux ressortissants d’États avec lesquels la France avait signé un accord de réciprocité, et aux citoyens de l’Union européenne. Aujourd’hui encore, les contrôles administratifs sont plus stricts pour les extra-européens sur la base des conditions de résidence et sont réalisés à partir des passeports (les retraités de la communauté européenne sont les seuls à ne pas avoir besoin de ce document ce qui limite, pour eux, les contrôles).
Transcription
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