Découverte du patrimoine sidérurgique luxembourgeois à Fond-de-Gras
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Résumé
C'est au pays des Terres Rouges, situé au sud du Luxembourg, qu'a débuté dès la fin du XIXe siècle l'extraction du minerai de fer, marquant ainsi le début du développement de la sidérurgie. Découverte du parc industriel et ferroviaire de Fond-de-Gras avec les interviews de Martina Kneip, coordinatrice générale du parc, et de Patrick Reinert, président de l'association Minièresbunn.
Date de publication du document :
Février 2022
Date de diffusion :
19 juil. 2006
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Contexte historique
ParMastérante en Border Studies, mention Urbanisme et aménagement, Université de La Grande Région
Le pays des Terres Rouges correspond à la zone géographique située au sud et sud-ouest du Grand-Duché du Luxembourg, frontalière à la fois de la France (départements Meurthe-et-Moselle et Moselle) et de la Belgique. Elle correspond administrativement aujourd’hui aux communes les plus peuplées du pays (hors capitale), à savoir Dudelange, Differdange, Pétange ou encore Esch-sur-Alzette. Son nom provient des ressources sédimentaires naturelles dont son sol est particulièrement riche : le minerai de fer de couleur rouge, aussi appelé « minett » (en luxembourgeois ou « Minette » en français). La présence de cette ressource en quantité importante a façonné l’histoire du territoire (ainsi que des pays voisins) et a permis une croissance économique et démographique significative de cet espace, et ce dès la Révolution industrielle au XIXe siècle. Des aménagements sont réalisés dès cette période, avec par exemple la construction d’une ligne de chemin de fer ouverte en 1874 afin d’acheminer le minerai hors de la vallée naturelle de Fond-de-Gras d’où il était extrait.
L’âge d’or industriel a cependant pris fin en 1955 dans la vallée de Fond de Gras avec l’arrêt de l’extraction de la ressource auparavant tant prisée. Par ailleurs, une des lignes de chemin de fer (Fond de Gras - Pétange) servant auparavant au transport quotidien des marchandises vers les aciéries du sud du Grand-Duché subit un éboulement moins de dix ans plus tard et n’est dès lors plus empruntable.
La question de la valorisation de cet ancien site industriel est le sujet de ce reportage : elle s’est posée dans les années 1970 et fut prise en charge majoritairement par une communauté de bénévoles. L’association locale Minièresbunn propose ainsi aux visiteurs de descendre au fond d’une mine désaffectée afin de découvrir les conditions de travail des mineurs d’autrefois. Il suffit d’emprunter le train – toujours d’époque – « Minièresbunn » qui servait auparavant au transport du minerai de fer extrait de la mine vers les sites où la ressource était ensuite exploitée.
Afin de mettre davantage en valeur ce patrimoine industriel exceptionnel, un certain développement touristique professionnel a ensuite vu le jour, avec la création du musée en plein air autour de la gare de Fond de Gras. Comme l’illustre le reportage, les visiteurs peuvent effectuer un véritable voyage dans le temps en empruntant plusieurs chemins de fer d’époque à bord de trains à vapeur (le « train1900 » circulant entre Pétange et Fond-de-Gras) ou électrique. Il est encore possible de visiter le village Lasauvage et de s’attabler à son café, historiquement fréquenté par les ouvriers travaillant au fond de la mine et de découvrir l’épicerie Victor Binck, indispensable à la vie quotidienne de l’époque.
La reconversion industrielle du pays des Terres Rouges s’est aussi traduite sur le terrain par la construction de structures non destinées au tourisme, mais gardant les traces du passé industriel, comme on peut le constater à Esch-sur-Alzette. La deuxième ville du Grand-Duché accueille aujourd’hui un campus ultra-moderne faisant partie de l’université du Luxembourg, construit sur et autour des hauts-fourneaux sidérurgiques qui ont été le moteur économique et de la région.
L’identité du territoire s’est fortement développée autour de l’industrie sidérurgique et reste liée à celle-ci même après la déprise industrielle. La médiatisation de cette reconversion industrielle réussie est un outil permettant d’attirer encore plus de visiteurs, notamment des pays frontaliers. Comme en témoigne le reportage, les médias nationaux français trouvent aussi un intérêt à faire découvrir ces sites situés hors de la métropole. Cette démarche est d’autant plus pertinente au vu des similitudes historique, géographique, linguistique et culturelle entre le Luxembourg et la France et Belgique voisines.
Bibliographie
- Minett Park, Parc industriel, naturel et ferroviaire, [en ligne], https://minettpark.lu/fra, page consultée le 26 octobre 2021.
- Cartographie des sites touristiques et événements autour de la « minett » au Sud et Sud-ouest luxembourgeois, [en ligne], https://www.visitminett.lu/en/carte-des-entites, page consultée le 26 octobre 2021.
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
Mathieu Morel
La suite de notre série estivale avec la troisième étape de notre balade au Luxembourg, allons ce soir dans le secteur des Terres Rouges.Le minerai de fer qui y était extrait est à l’origine du développement de la sidérurgie au Grand-Duché.C’était il y a plus d’un siècle et c’était le début de la prospérité.Jean-Christophe Dupuis-Rémond et François Carretier nous proposent ce voyage dans le temps à la découverte du patrimoine industriel luxembourgeois.
(Musique)
Jean-Christophe Dupuis-Rémond
Cela commence comme un voyage dans le temps.
(Bruit)
Jean-Christophe Dupuis-Rémond
Embarquement à Pétange au sud du Grand-Duché du Luxembourg pour une balade à bord du Train 1900.Sur cette ligne qui surplombe Longwy et le pôle européen de développement, circulaient autrefois les trains de marchandise et leurs wagons de minerais de fer livrant chaque jour les aciéries du sud luxembourgeois.C’était dans le dernier quart du XIXe siècle, à l’aube de l’essor industriel d’un Grand-Duché alors rural et pastoral.L’arrivée à Fond-de-Gras se fait sur le quai de la gare, quasi inchangée.Une volonté de préserver la mémoire qui a fait de Fond-de-Gras un site patrimonial reconnu.
Martina Kneip
Le Fond-de-Gras, c’était un parc industriel ferroviaire ici au Luxembourg.C’est dans le sud du Luxembourg.C’était un site d’exploitation de mines ancien.Alors, ça, pour nous, maintenant, c’est comme un musée plein-air.On peut s’y promener et on peut aussi utiliser le Train 1900 et le Minièresbunn qui a travaillé ici tout le temps.
Jean-Christophe Dupuis-Rémond
Sur le carreau de Fond-de-Gras, on trouve tout à la fois des éléments importés, comme cet ancien train de laminage, mais également le véritable café d’autrefois « Chez ma tante », « Bei der Giedel » en luxembourgeois, bistrot des mineurs sur le site depuis 1881.L’épicerie voisine, elle, vient de Differdange, et fleure bon l’encaustique et les souvenirs d’un temps et de produits aujourd’hui disparus avec l’arrêt dans les années 60 de l’exploitation de la minette, ce minerai de trop faible qualité.C’est un autre train à vapeur qui nous emmène jusqu’à la mine.
(Bruit)
Jean-Christophe Dupuis-Rémond
Troisième train de la journée, électrique celui-là, le Minièresbunn, train de la mine, nous conduit sous terre jusqu’à la galerie présentant l’exploitation.
(Bruit)
Patrick Reinert
Notre premier but, nous, c’est de faire comprendre aux gens ce que c’était dans le temps, le travail, le travail surtout sous terre, le travail dans les mines, et aussi de faire un peu comprendre les conditions dans le temps où les gens, ils ont gagné leur pain.
Jean-Christophe Dupuis-Rémond
Des conditions difficiles, bien sûr, tout autant que dans les galeries de mine françaises situées à quelques centaines de mètres à vol d’oiseau.La France que l’on peut rejoindre en fin de balade par le Minièresbunn.Si vous voulez à votre tour découvrir Fond-de-Gras, le site comme les trains sont accessibles tous les dimanches d’été dès la mi-journée.
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